Il est constaté depuis des années que la surcharge des passagers sur le tronçon Lomé-frontière de Hilacondji n’a jamais été punie par les agents de sécurité. Est-ce une autorisation du ministère des Transports qui a pourtant interdit la pratique, ou une complicité entre les agents de sécurité postés sur ces routes et les chauffeurs de taxi ?
Quatre passagers derrière et deux devant en plus du chuaffeur. Cette pratique est devenue une tradition pour les chauffeurs de taxi. Malgré le risque encouru et le désaccord de certains passagers, elle persiste et n’est pas prête de s’arrêter. Interrogé sur le sujet, un chauffeur de taxi a tenté de se justifier.
A en croire ses explications, le prix élevé du carburant, le ticket de péage et aussi les taxes perçues par les syndicats sur chaque voyage les obligent à surcharger les passagers pour arrondir les bords.
« Nous n’avons pas d’autres choix que de surcharger les passagers. N’oubliez pas que nous avons aussi des bouches à nourrir », a-t-il indiqué.
Faux ! Rétorqua un passager qui lui a fait comprendre que les clients ne sont pas sensés payer le prix de l’arnaque des délégués syndicaux.
«A ma connaissance, c’est vous-même qui les choisissez. Et je ne sais pas ce qu’ils foutent assis sous les arbres à collecter de l’argent aussi facilement. Vous n’êtes pas sans savoir que vous avez le pouvoir de les destituer. Mais si vous ne voulez pas, de grâce ne nous faites pas payer cela. Car déjà avec deux personnes devant, j’ai mal au pied et c’est insupportable », a lancé le passager au chauffeur.
Par ailleurs, il a rappelé que si le phénomène érigé en tradition perdure, c’est parce qu’ils sont de connivence avec les agents de sécurité postés sur le tronçon.
«En tout cas, ce n’est pas totalement de votre faute. Si les policiers vous arrêtaient pour cela, vous y aurez mis un terme. Mais à cause des 500f que vous leur donnez, ils ferment les yeux sans prendre en compte la vie des passagers », a-t-il ajouté.
A la question de savoir s’ils sont conscients du danger encouru en surchargeant les passagers, le chauffeur a répondu par l’affirmatif tout en poursuivant : « Il est question de prudence. Si un chauffeur est conscient, il ne doit pas rouler à vive allure et sans contrôle. Nous savons que c’est une situation déplaisante, mais nous n’avons pas le choix et moi personnellement je comprends la plainte des passagers».
Il a reconnu, en outre, que ces surcharges sont souvent cause d'accidents qui surviennent sur les routes et aussi l’excès de vitesse de beaucoup de chauffeurs.
«Les gens veulent faire autant de voyages que possible dans la journée. Donc à part les surcharges, ils roulent à vive allure. Et la plupart du temps, il y a accident ».
Le ministère des Transports et celui de la Sécurité doivent prendre des mesures drastiques pour arrêter cette pratique dangereuse.
Le ministère des transports pourrait fixer les tarifs en entente avec les chauffeurs comme cela se fait dans certains pays. Pour sa part, le ministère de la sécurité et de la protection civile doit veiller à ce que les agents de sécurité postés sur les routes accomplissent leur devoir en toute honnêteté.
