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Miel et beurre de karité préservent la biodiversité au Togo
Publié le dimanche 27 septembre 2015  |  PNUD-Togo


© aLome.com par Lakente Bankhead
Khardiata Lo Ndiaye, la représentante-résidente du PNUD au Togo.


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Amina, la cinquantaine, est rayonnante. Avec d’autres femmes de son village, elle attend de recevoir, soit un moulin à concasser qui servira à broyer les graines de néré servant à la fabrication du beurre de karité, soit du matériel destiné à l’apiculture.

Amina fait partie d’un village riverain du complexe d’aires protégées de l’Oti, Kéran et Mandouri (OKM), qui couvre 179 000 des 578 000 hectares du système national d’aires protégées au Togo.

Suite aux bouleversements socio-politiques qui ont agité le pays dans les années 90, une grande partie des infrastructures du pays ont connu un sérieux déclin, en particulier le système de gestion des aires protégées. Souvent, les communautés locales ont cultivé, fait paître du bétail ou installé des villages dans les limites territoriales des parcs nationaux.

L’OKM faisant partie des corridors traditionnels de migration des éléphants et autres grands mammifères, cette situation menace la biodiversité de l’écosystème régional, et est encore aggravée par la pression supplémentaire qu’exercent les changements climatiques.

En aidant les communautés riveraines à participer à la gestion des ressources naturelles et lancer de nouvelles activités génératrices de revenus durables, le PNUD, le Fonds pour l’environnement mondial et l’Union économique et monétaire ouest africaine aident le Togo à mieux protéger ses écosystèmes naturels.

Un projet d’une durée de cinq ans vise à rétablir un système fonctionnel de gestion d’aires protégées et à préserver les couloirs de migration de la faune avec les pays voisins Avec un budget de plus de 4 millions de dollars US, dont 2 millions de cofinancement de la part du gouvernement, le projet a lancé différentes études (revue du système national d’aires protégées, des cadres juridique et institutionnel, de la biodiversité du pays, etc.), et mis en place un comité local de gestion de l’OKM.

Pour obtenir une plus forte adhésion des communautés locales, plus de six mille personnes installées autour de l’OKM, leaders d’opinions et autres autorités administratives et traditionnelles ont été sensibilisées sur la nécessité de préserver les aires protégées. La population vivant dans les limites du complexe a été estimée à près de 35 O00 habitants sur la base des données d’un recensement général de la population en 2010.


Depuis le lancement du projet en 2012, les efforts de définition et de marquage consensuels des limites des aires protégées ont permis d’implanter des bornes de délimitation autour de 25% du complexe. Parallèlement à cette initiative, une série de formation a permis de renforcer les capacités d’une centaine d’agents techniques.

L’accompagnement des populations riveraines et résidentes qui seront éventuellement appelées à quitter les zones critiques de conservation de la biodiversité représente un défi considérable pour ce premier projet national de conservation de la biodiversité, indique le Ministre André Johnson, en charge de l’Environnement et des Ressources forestières.

C’est pourquoi le projet propose aux populations résidentes ou transhumantes de tester une série de moyens de subsistance durables, afin de réduire les pressions exercées sur les ressources de l’OKM.

Ces moyens vont de l’agroforesterie à l’élevage de gibier, l’apiculture, l’écotourisme, le développement des mécanismes d’accès à l’eau et aux ressources fourragères alternatives.

“Avant la fin de l’année, des points d’eau seront réalisés dans cinq villages riverains du complexe“, assure M. Johnson. En outre, les groupements producteurs de beurre de karité bénéficieront chacun d’une somme de 4 à 6 millions de francs CFA pour l’achat des graines de néré.

Pour Amina et les plus 2500 personnes directement bénéficiaires du projet, de nouvelles perspectives s’ouvrent : gain de temps, augmentation des revenus et amélioration des conditions de vie et de travail. Grâce aux équipements modernes offerts, les méthodes traditionnelles et ardues de fabrication de beurre de karité ou d’extraction du miel ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir.
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