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Liberté N° 2061 du 2/11/2015

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TOGO : Une conspiration aux ramifications connexes pour maintenir Pascal Bodjona en prison
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  Liberté


© aLome.com par Parfait
Pascal BODJONA , ancien Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales


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Pascal Bodjona est-il condamné à rester en prison ? C’est manifestement le souhait de ses détracteurs tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles dans l’affaire d’escroquerie internationale et sa détention. Et à cette fin, des manœuvres des plus ubuesques sont entreprises pour prolonger son séjour à la prison civile de Tsévié où il est gardé depuis août 2014. C’est dans ce moule qu’il faut placer les informations ayant circulé dans le courant de la semaine écoulée le liant à la création d’un parti politique. Le tout participe, selon les indiscrétions, d’un grand complot pour prolonger son séjour.



L’intox sur la création de parti politique


La semaine dernière a été marquée sur le plan médiatique, entre autres questions, par une information (sic) ayant circulé et cité le nom de l’ancien ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, dans la création d’une certaine formation politique. La 109e du landerneau politique togolais, après « Togo Autrement » de Fulbert Attisso portée sur les fonts baptismaux il y a quelques jours.

A en croire cette information, ce parti politique devrait être dirigé par Cyr Adomayakpor, un compatriote ayant fait toute sa carrière en France, rentré au pays depuis un bon moment et qui a joué, au lendemain de l’élection présidentielle, au porte-voix de Faure Gnassingbé qui a accaparé la victoire à la suite du braquage électoral du 25 avril dernier. Mais il devrait avoir comme parrain Pascal Bodjona. Selon les colporteurs de l’information, l’ancien bras droit de Faure Gnassingbé serait le vrai fondateur du parti ou aurait donné sa caution à sa création. On surfe sur les relations d’amitié entre l’ex-ministre et le sieur Adomayakpor pour lui donner du crédit. Mais en réalité, selon des sources bien imprégnées de l’affaire, il ne s’agirait que d’« une intox venant des rangs des détracteurs de l’ancien homme fort du régime ».

De la légèreté frappante de l’info

Pascal Bodjona donner sa caution à la formation d’un parti politique, qui plus est, s’identifierait comme de l’opposition ? Cela a paru assez gros aux yeux des observateurs avertis. Ils sont nombreux à douter que l’ancien ministre, un monstre politique qui connait bien la méchanceté ou la rigueur avec laquelle le pouvoir Faure Gnassingbé qu’il a façonné sévit contre ses anciens membres qui se rebellent (sic), ait pu commettre cette erreur (sic) d’accepter associer son nom à une pareille aventure, sachant être dans l’œil du cyclone. On se rappelle même que ce sont ses déclarations au cours d’une conférence de presse organisée en juillet 2014 où il annonçait presque sa rentrée politique qui lui ont valu sa convocation et sa mise sous mandat de dépôt le 21 août 2014.

« Je peux penser que pour la première fois, c’était en quelque sorte un coup d’essai pour faire aussi peur à son détracteur en chef qui connaît bien sa force de frappe et le pousser à composer avec lui, dans le cadre de l’élection présidentielle de 2015 où il voulait s’offrir coûte que coûte un 3e mandat au pouvoir. Mais je peux donner ma tête à couper que Bodjona ait vraiment pu commettre cette maladresse et s’offrir sur un plateau d’or à ses ennemis, au moment même où tout joue en faveur de sa libération et les pressions internationales s’accentuent sur l’Etat togolais. L’homme ne peut pas prendre ce risque en prison ; tout au plus il pourrait le faire une fois libéré ou lavé de tout soupçon », glose un confrère.

Conspiration aux ramifications connexes

Selon les indiscrétions, la distillation de cette information dans la masse ferait partie d’un complot aux ramifications connexes. « Il s’agit d’un travail commandé devant être exploité plus tard par les détracteurs de Bodjona », croit savoir une source qui rappelle à toutes fins utiles : « Souvenez-vous que des tentatives avaient déjà été menées, le ministre accusé à l’époque de soutenir discrètement le Cst, d’être derrière la création du Cap 2015 et autres initiatives de l’opposition. Il a été raconté que c’est le nom qu’il ambitionnerait de donner à une formation politique qu’il comptait de créer ».

Ce n’est pas difficile de croire à une telle conspiration lorsqu’on a un regard sur le contexte actuel dans cette affaire qui ne plaide nullement en faveur du pouvoir. La question de la détention de Pascal Bodjona revient ces derniers temps au devant de l’actualité. La semaine surpassée, c’est Amnesty International qui a remis le couvert en requérant la libération pure et simple de l’ancien ministre. Cette Ong internationale très écoutée ne faisait qu’accentuer la pression sur le pouvoir dans cette affaire, parlant de détention arbitraire. Elle prenait appui sur la requête en novembre dernier du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire qui exigeait du pouvoir, d’organiser le procès de Pascal Bodjona ou de le libérer, à défaut d’éléments à charge contre lui. On ne saurait ignorer ici l’avis de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) du 24 avril 2015. Grâce à la sagacité des avocats de l’ancien ministre, le dossier est ressuscité et actuellement pendant devant la Cour suprême. On annonce le délibéré pour le 19 novembre prochain. Pour des sources informées, le pouvoir voudrait simplement des prétextes pour ne pas élargir l’homme qui devrait normalement recouvrer depuis juillet dernier sa libération de droit, conformément aux dispositions de l’article 113 du Code de procédure pénale : « (…) La mise en liberté est également de droit lorsque la durée de la détention préventive atteint la moitié du maximum de la peine encourue et que l’inculpé est délinquant primaire ». Après près de huit (08) mois de détention à la Gendarmerie nationale de septembre 2012 à avril 2013, l’ancien bouclier politique de Faure Gnassingbé a été de nouveau déposé depuis le 21 août 2014 à la prison civile de Tsévié et cela fait au total plus de vingt (20) mois qu’il est en détention préventive.

Des scénarii alarmistes redoutés

Faure Gnassingbé a réussi, jusqu’à présent, à maintenir en prison son demi-frère Kpatcha Gnassingbé. Mais Pascal Bodjona reste une véritable arête dans sa gorge ou une épine à ses pieds. C’est le monde entier qui maintient la pression sur lui afin qu’il le libère. L’ancien ministre reste un véritable problème pour le régime qui se verra contraint de s’y plier. Et c’est ici que certains redoutent des scénarii alarmistes et appellent l’homme à la vigilance totale. Des gens croient même dur comme fer que l’ancien ministre peut avoir été piégé. Les sources présentent Cyr Adomayakpor comme un ami de longue date de Bodjona qui fréquenterait sa famille et même lui rendrait souvent visite dans sa prison de Tsévie, un homme que le pouvoir pourrait faciliter utiliser pour l’avoir. Qu’à cela ne tienne, on craint des scénarios comme on en voit dans des films consistant à libérer un détenu et à lui poser un guet-apens en chemin pour le faire disparaître.

« (…) Une fois que Pascal a fait cette déclaration ambiguë sur son avenir politique, il est devenu un risque que les névrosés du pouvoir ne peuvent prendre. S’ils sont obligés de le relâcher, ils le feront au risque de la vie de Pascal. C’est à dire qu’ils vont l’empoisonner avant de le relâcher ou plus tard quand il sera dehors. Et une fois libéré et physiquement anéanti, diminué et détruit, il ne sera plus utile à qui que ce soit. L’empoisonneur sera un de ses proches amis qui recevra une somme astronomique pour en finir avec lui. Ce sont les habitudes de la maison et ils finissent toujours par trouver un proche pour faire le job. A moins que Pascal se rebiffe et va jurer fidélité, loyauté au Prince avec des rituels au village comme Biténiwé l’a fait avant d’être complètement réintégré dans le cercle fermé. (…) Ils savent très bien que je dis la vérité (…) Un nordiste qui s’oppose de vrai à ce régime ne reste jamais dans le pays, sinon c’est un homme mort ou détruit», relève sur la toile un compatriote qui semble bien maitriser les intrigues de la maison. Simple paranoïa ? L’ancien ministre et ses proches ne perdent tout de même rien à être vigilants.

Tino Kossi

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