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Sécurité Maritime : Faure Gnassingbé en grande réflexion
Publié le lundi 9 decembre 2013  |  pa-lunion.com


© Autre presse
Le président Faure Gnassingbé au sommet de l`Elysée pour la Paix et la Sécurité


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Au sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité, le numéro n°1 togolais, Faure Gnassingbé a fait une réflexion dans les colonnes du quotidien français « Les Echos » dans sa page "Le Cercle des Echos". Voici in extenso le contenu des idées du président de la République.

« Le Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique réunit à Paris, les 6 et 7 décembre, l’ensemble des parties prenantes que nous sommes, Chefs d’Etats et dirigeants d’institutions internationales autour des défis liés au thème premier, mais également –et de façon très pertinente- sur les questions d’économie et de développement durable qui y sont nécessairement corrélées.

Notre continent fait face à plusieurs situations où le contexte de conflit et d’insécurité induit par-ci un ralentissement de la croissance et annihile par-là les promesses d’une embellie économique à peine suggérée par les dernières tendances. Quel que soit le cas de figure qui se produit, une constante demeure : les populations, prises en étau, sont les premières victimes de ces situations et en paient le plus lourd tribut. Trop souvent, cet état de choses occulte la réalité de l’Afrique qui aspire à construire un développement à la mesure de ses capacités, et à prendre toute sa place dans la marche du monde.

L’Afrique est riche de son potentiel humain, de ses cultures, de ses ressources. Les opportunités y sont certes nombreuses. Mais celles-ci ne pourront s’exprimer entièrement que lorsque nous aurons remporté la bataille de la paix et de la sécurité uniformément partagées.

Je me réjouis à cet égard de ce que cette vision est autant celle de nos Etats que de l’ensemble de nos partenaires. La paix est, bien entendu, la condition première du développement et doit être notre priorité collective. C’est la raison pour laquelle il me plaît encore de saluer le soutien résolu de la France tel que l’actualité nous l’a fait vivre au Mali. Et je ne saurais trop me féliciter de la convergence de nos vues sur l’urgence en République centrafricaine, ainsi que de la mise en œuvre de l’action internationale dans cette optique, notamment sous l’égide du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le renforcement de la coopération entre l’Afrique et la France, tout comme l’approfondissement des échanges entre les grands ensembles de l’Union africaine et de l’Union européenne ne sont pas des réminiscences du passé. Ils sont la réponse d’aujourd’hui aux défis actuels qui se posent à nos Etats, constituant des menaces directes à l’économie mondiale et au développement, dans le contexte de globalisation qui caractérise notre époque.

Pour autant, nos Etats ne perdent pas de vue la nécessité pour l’Afrique de parvenir à une autonomie de décision et d’action telles que l’Architecture africaine de paix et de sécurité, et plus récemment la Capacité africaine de réaction immédiate aux crises la conçoivent.

Le Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité est l’occasion de réfléchir ensemble aux moyens d’accélérer la mise en œuvre de mécanismes efficaces de prévention, d’alerte et de réponse rapide aux situations et aux sources d’insécurité. Cette nécessité est d’autant plus actuelle que de nouvelles menaces à la paix et à la sécurité ne cessent d’émerger, qui requièrent notre plus grande attention.

Les récentes statistiques du Bureau Maritime International sur les actes de piraterie aux larges des côtes africaines nous incitent à engager, en cette occasion, un plaidoyer pour un soutien accru à la stratégie maritime intégrée de l’Afrique dont le plan d’action est déployé par l’Union africaine. Elles mettent également en lumière la situation particulière du golfe de Guinée qui s’est trouvé, de fait, au centre des récentes initiatives politiques concertées des communautés économiques des Etats d’Afrique de l’ouest et du centre. Route maritime privilégiée pour la navigation commerciale de l’Europe et des Etats Unis vers l’Afrique de l’ouest et les pays du sud, son étendue impose une mutualisation de moyens importants pour le déploiement d’une surveillance efficiente.

Car le terrorisme, la piraterie en mer ou la criminalité organisée ont la particularité de s’exporter des régions où elles sont réprimées vers des zones moins contrôlées. Or, quelle qu’en soit la sphère d’implantation, la continuité géographique en porte les effets néfastes aux quatre coins du monde. C’est la raison pour laquelle les zones les plus menacées ont besoin aujourd’hui de l’appui de l’ensemble de la communauté internationale pour agir résolument à l’éradication de niches favorables à l’insécurité. La piraterie maritime est une menace universelle et cette lutte est autant un enjeu sécuritaire qu’un défi économique.

A la croisée des thématiques du sommet de l’Elysée, la sécurité maritime impose à l’Afrique et à ses partenaires de réfléchir aux moyens de garantir la sécurité des populations, l’acheminement sécurisé des biens, la stabilité des investissements et la continuité des activités économiques et financières.

Plusieurs facteurs fondent ma confiance en la réussite de nos objectifs communs : l’engagement de la France, initiatrice et hôte de ce sommet, la mobilisation des Etats africains, l’accompagnement attentif des institutions partenaires à l’instar de l’Union européenne et des Nations unies. J’ai, en cette large et ô combien représentative audience, l’assurance que l’option d’œuvrer ensemble au renforcement d’une approche concertée, la plus large, pour relever les défis du continent dans un domaine qui ne peut s’accommoder de lenteurs, ne saurait tarder à produire les résultats attendus ».

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