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Gestion calamiteuse des banques: Après la BTCI, l’UTB en mode pillage
Publié le samedi 5 mars 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Le siège de l’Union Togolaise de Banque, UTB, encore appelé "UTB circulaire".


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Plus de trois cent millions volatilisés, des cadres sous les verrous


Le pillage des sociétés d’Etat au Togo est devenu un sport national depuis l’accession de Faure Gnassingbé au pouvoir. Le népotisme, les recrutements partisans et fantaisistes, le manque de rigueur, l’impunité constituent le terreau fertile de ces agissements inciviques et surtout des crimes économiques. L’enrichissement illicite est devenu le modèle dans la République sans valeurs où la corruption a envahi les pans de la société.


Les banques togolaises sont à l’image de cette gestion calamiteuse et hasardeuse qui
continue de déboucher sur la faillite de plusieurs sociétés. Il y a encore quelques mois, la BTCI (Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie) était sous les projecteurs. Soumise à un pillage systématique, elle ne tient aujourd’hui débout que par l’immeuble. Les offres de privatisations lancées par le gouvernement n’ont pas connu de suite à cause de l’état grabataire de la banque. Les auteurs de ces crimes économiques dont la plupart se retrouvent au sommet de l’Etat se la coulent douce s’ils ne sont sous la protection de Faure Gnassingbé lui-même. Les responsables au niveau de la banque qui ont participé à cette catastrophe sont toujours tranquilles à leurs postes.


Au Togo sous le magistère de Faure Gnassingbé, les auteurs de crimes économiques ne sont pas souvent poursuivis. Ils sont recyclés comme du papier pour ensuite réapparaître dans d’autres domaines, généralement pour commettre les mêmes forfaits. Quant aux sociétés incriminées, on se charge juste de leur changer de nom et le cycle infernal recommence. La situation de la BTCI est tellement préoccupante que le gouvernement envisage une fusion avec l’UTB (Union Togolaise de Banque) qui se porterait mieux, selon certaines sources. Mais les informations qui filtrent de cette boite ne tendent pas à confirmer cette bonne santé. Dirigée depuis des années par Ihou Attigbé, un autre thuriféraire d’UNIR, l’UTB est de plus en plus confrontée à un scénario qui ressemble curieusement à celle de la BTCI.


Le 04 février 2016, les sieurs Kponyo Kwame et Aziamoe Kodjovi Mawuéna, respectivement Directeur des Engagements et Directeur Administratif et Financier déposent une plainte auprès du Procureur de la République contre 4 agents de la banque pour détournements de fonds. "Monsieur le Procureur de la République.

L’Union Togolaise de Banque (UTB), Société Anonyme au capital de Dix milliards (10 000 000 000) de francs S.A, ayant son Siège Social à Lomé, Boulevard du 13 janvier, BP 359 Lomé Togo, représentée par son Directeur Général, Monsieur Yaovi Attigbé IHOU, vient par la présente porter plainte entre vos mains contre les nommés Idrissou-Traoré Mohamed, Fiawomo Komi Wobubé, Tchassao Izotou et Maganawé Essohana. En effet, les sieurs Idrissou-Traoré Mohamed, Fiawumo Komi Wobubé, Tchassao Izotou et Maganawé Essohana, employés de notre banque ont détourné au préjudice de la dite banque d’importantes sommes d’argent. Les recherches se poursuivent pour l’évaluation de l’étendue du préjudice subi par l’UTB. Les sieurs Idrissou-Traoré Mohamed, Fiawumo Komi Wobubé, Tchassao Izotou et Maganawé Essohana sont actuellement entre les mains de la Gendarmerie Nationale ». Peut-on lire dans la plainte déposée auprès du Procureur de la République.

Le lendemain, c’est-à-dire le 05 février, une seconde lettre toujours signée des deux responsables (fac similé) est adressée au Procureur de la République, avec cette fois-ci la précision du montant détourné, même s’il n’est pas encore exhaustif. « Monsieur le Procureur de la République, Nous avons l’honneur de revenir vers vous dans l’affaire visée en marge et pour laquelle l’Union Togolaise de Banque (UTB) a porté plainte entre vos mains le 04 février 2016 contre Messieurs Idrissou-Traoré Mohamed, Fiawumo Komi Wobubé, Tchassao Izotou et Maganawé Essohana pour détournement de deniers à notre préjudice pour vous informer que les investigations se sont poursuivies et à la date d’aujourd’hui, le montant provisoire des opérations frauduleuses se chiffre à trois cent quarante-quatre millions huit cent trente mille cinq cent vingt-sept ( 344 830 527) Francs CFA.

Les recherches se poursuivent pour l’évaluation exhaustive de l’étendue du préjudice subi par l’UTB et nous vous communiquerons à temps utile les informations complémentaires sur cet événement. Nous vous informons que c’est suite à un contrôle qu’il a été découvert que ces employés indélicats ont passé des écritures frauduleuses sur les comptes internes de la banque à leur profit ».

Ces quatre employés appréhendés sont, pour la plupart, des chefs d’agence avec une expérience de 20 ans pour certains dans la boite. Ce scandale relance la problématique de la gestion des banques, surtout celles de l’Etat, avec en toile de fond la responsabilité des premiers responsables, les failles dans l’audit interne et la complaisance à tous les niveaux de gestion.

L’UTB n’est pas à son premier scandale. D’autres cas ont récemment fait la une des journaux, sans citer tous ces jeunes employés indélicats qui détournent les fonds et se retrouvent de l’autre côté de l’océan. Au moment où le gouvernement envisage la fusion de la BTCI et de l’UTB, la série de scandales qui secoue la seconde banque alors que la première est aussi hémiplégique n’augure rien de bon.

C’est un secret de Polichinelle que les banques étatiques togolaises sont gérées comme des épiceries de quartier, à l’image d’autres sociétés d’Etat qui sont toutes en faillite. On ne le dira jamais assez, la lutte contre la corruption au Togo sous Faure Gnassingbé reste un combat perdu d’avance.

Ferdi-Nando

L’ALTERNATIVE – N°503 du 04 Mars 2016

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