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Dix ans après l’APG, aucune réforme électorale d’un engagement de consensus – Pour les locales, un découpage clandestin pour une délinquance électorale
Publié le mercredi 9 mars 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Lakente Bankhead
Manifestation des pros UNIR dans les rues de Lomé pour soutenir Faure Gnassingbé dans la dynamique des réformes.
Ce 21 novembre 2014, UNIR a mobilisé ses principaux dignitaires dans les rues de la capitale togolaise, avant de chuter à la plage. A travers cette démarche, les pros UNIR comptaient défendre la sauvegarde des institutions de la République.


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Ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine d’être bien fait ». Dans sa Correspondance, Nicolas POUSSIN soutient l’ordre du progrès qui jaillit du bon sens, de la rigueur à l’intérieur du droit, de la justice, de l’équité. Toutes les sociétés ont besoin de se soumettre aux évolutions qui préservent la concorde civile pour exister, réaliser leur propre bondissement pour se sortir du ghetto de l’immobilisme et du dépérissement. Ce principe de transcendance sociale acquis dans un canevas des civilités républicaines est la source de renouvellement qui fait la dynamique politique de la cité. Il est le socle de la construction du présent qui garantit l’avenir de partage. La puissance sociale qui donne au présent sa générosité civique, morale, intelligentes édifie l’héritage de demain, c’est-à-dire, les jalons d’un legs qui assurent au groupe l’équilibre, la paix civile.


Le désordre institutionnel est un poison qui affecte durablement la citoyenneté et provoque la faillite du civisme et de la morale. Quand l’autoritarisme devient le substitut du droit, les principes de gouvernance périssent et les citoyens redeviennent des individus isolés dans une République malade d’elle-même, de ses travers, de ses réflexes des particularismes et se dessèchent dans un tiraillement sectaire où l’intérêt individuel devient l’ancre de survie.


Notre République en rebut est devenue proprement incivique, parce que le fondement de reconnaissance mutuelle qui se libère dans la Volonté générale est sauvagement refoulé pour faire place à la fameuse minorité « fauriste », une horde de brigands et d’usurpateurs qui a mis la main sur la République, ses lois, ses richesses et qui s’adosse aux armes avec la prétention de faire marcher les citoyens lucides et fermes dans une résistance civile de boycott et de non-coopération. Ce qui presse un Etat malade, ce sont les innovations. Quand elles sont conçues dans la souveraine Volonté générale par des traités républicains, y déroger par banditisme s’apparente à un viol crapuleux de la souveraineté nationale. La réhabilitation du tissu social est un devoir civique qui certifie notre loyauté à la chose publique. Cette responsabilité d’action dans le sens de la collectivité nationale est un devoir de justice et de dignité.

Au Togo, malheureusement, nous sommes encore dans les suites funestes d’une irruption volcanique du fils d’Eyadéma au pouvoir avec leur pesanteur d’un millier de nos concitoyens massacrés à l’autel d’une succession criminelle. L’urgence de trouver des ressorts d’articulation à notre République en épave pour la remettre sur ses pieds et lui bâtir les bases de la coexistence sur le principe du dialogue et du consensus comme l’Accord politique global (APG) l’exige, est réprimée, chiffonnée par la tyrannie qui a fait du faux, du scandale et de la rapine ses dogmes. Elle s’est emmurée dans l’obstination d’abus d’autorité et de mépris pour un traité républicain qui porte ses serments de parjure, sa signature de bouffonnerie.


Le RPT/UNIR, au château de la vérité se rebiffe dans l’isoloir ténébreux de ses ambitions démoniaques avec la faiblesse de ne croire qu’en la force pour renoncer à ses engagements républicains. Cette légèreté pitoyable est la source des horreurs sans fin qui accablent notre pauvre pays. Ce camp autoritaire qui répand la nausée se passe du droit, renie sa propre signature et ne fait qu’à sa tête. Il devient monstrueux dès que la question électorale revient sur l’échiquier politique. Nous ne voulons plus revenir ici sur les pages lugubres de ses prouesses à rebours au CESAL en 2010 et les éclats de voix contre le holdup électoral d’avril 2015 sur les chaînes du monde tel que le Vice-président de la CENI, Francis Pédro AMUZUN, éructait sa réprobation des résultats falsifiés.

Faut-il encore croire que pour les élections locales, une tragédie de découpage autoritaire est déjà dans le tiroir du RPT/UNIR pour une licence de victoire ?

La société civile, les collectivités locales, les partis politiques de l’Opposition qui appelaient de leurs voeux les élections de proximité peuvent-ils se soumettre à cette brutalité de découpage et laisser faire ce que ceux qui ont perdu le sens de la République tiennent à réaliser dans nos villes et préfectures par forfait ?



1) Jeu et enjeux d’un plan de vol

Ceux qui n’ont d’existence que par la rapine et la tyrannie n’ont d’autre ressource que l’effraction. Seul l’arbitraire les fait vivre. Sans cette trajectoire d’immondices leur qualité d’hyène et leur fumet d’horreur ne font plus leur identité d’évolution macabre. Ils ignorent tout ce qui constitue le stade de la civilisation. Il est de notre devoir de le leur rappeler en insistant sur les principes de l’organisation sociale comme, du reste, Benjamin CONSTANT nous le demande dans son Journal intime : « L’unique garantie des citoyens contre l’arbitraire, c’est la publicité ».

Crions à haute voix jusqu’à ce que tout le monde comprenne que nous sommes en cité, en République qui est gouverné plus par des principes que par des hommes. Le visage civique est le principe de l’action de ceux qui régentent la vie publique. Le scandale de l’effraction, de la transgression est une délinquance active qui aboutit à toutes sortes de criminalité. La force brutale est le dessèchement humain qui appauvrit un règne et le sombre dans l’infamie. Déroger aux règles de commandement, c’est se condamner aux petitesses indéfendables et affirmer une inclination animale qui nous éloigne du respect et de la reconnaissance de l’autre. L’autorité périt dès qu’elle tombe dans une démarcation avec le sens civique et moral. L’autoritarisme ne fait jamais autorité. Seules les brutes confondent les deux notions avec l’illusion que la première donne un corps, une vie à la seconde.

Refusons de nous voir confiner au fond des âges pour assister à notre propre étranglement sans réaction de défense et mourir dans les serres d’une sauvagerie sans combattre avec la foi du gain de la victoire sur les déclassés de la civilisation. L’affirmation de notre dignité d’homme est l’arme la plus redoutable des peuples qui tiennent à exister dans la responsabilité pour construire leur liberté.

La folie d’autorité qui n’accouche que des sottises pour brimer les citoyens provoque une accumulation des rancoeurs jusqu’à la saturation de délivrance. Nous sommes aujourd’hui à un stade de l’exaspération populaire qui arme les collectivités locales à ne plus accepter le mépris, le diktat infantilisant, parce qu’elles ne peuvent plus passer leur vie à gémir sous les violations autoritaires des droits à décider de ce qui est le mieux pour elles. Sur la base des règles auxquelles elles participent, elles peuvent accepter l’action libre du choix de leurs gouvernants.

Depuis trois décennies, nous sommes dans le cataclysme du parachutage des délégués spéciaux qui ont totalement éloigné les collectivités locales du droit de regard sur la gestion des parcelles affectives qui ont bercé leur enfance, celle de leurs aïeux. Ce système de délégations spéciales n’est rien moins qu’une morbidité de gouvernance qui a livré nos communes et préfectures au cimetière avec une réplique d’insalubrité diagonale dans nos villes parce que nos concitoyens sont dans une rébellion sourde contre une autorité de transcendance verticale qui n’a aucun devoir de compte à leur rendre. Ce boycott actif se double d’une distanciation qui met un cloison entre le sommet et la base dans la gouvernance de proximité. L’Etat de nos villes, communes et préfectures, une gigantesque poubelle, est un camouflet pour la dynastie couarde qui a si peur que ce peuple lui renvoie sa représentativité minable à travers une élection propre.

Aujourd’hui, les réclamations sont pressantes pour remettre à la normale l’administration de nos communes et préfectures. La résistance du RPT/UNIR est intenable. Le paravent d’escroquerie qu’il se donne est un redécoupage du territoire national pour s’inventer des communes, des préfectures réduits à quelques habitations savamment désignées pour constituer dans l’espace territorial des zones d’érection et des possessions partisannes sur la copie outrageante du découpage insensé et scandaleux des législatives. Ce vil esprit de trucage est à l’oeuvre et semble apparaître comme la base d’acceptation pour une organisation des élections locales selon l’option d’un pouvoir ultra-minoritaire qui a absolument besoin d’une alchimie intellectuelle de la plus haute bassesse pour engranger ses victoires.

Cette stratégie de la délinquance trouve en face d’elle une muraille de refoulement. La maturité de l’Opposition des collectivités locales et de la société civile est d’un cran que leur irritation expose le pouvoir à une fébrilité à imposer cette trouvaille de sottise à l’état pur à la conscience citoyenne de plus en plus exigeante et responsable. Nous savons, comme Denis DIDEROT, dans Les Bijoux indiscrets qu’ « On n’est point toujours bête pour l’avoir été quelquefois »

2) Le temps d’un combat de dignité citoyenne

Ceux qui font fortune sur l’exploitation ignoble des populations ne savent pas les regarder d’un oeil intelligent pour s’apercevoir qu’elles sont en loques. Ils sont éternellement dans la folie de leurs intérêts propres sans le moindre frémissement humain. Sitôt que l’éveil de conscience chez les peuples annonce l’aurore de leur délivrance, les hommes véreux et rebutants, de toutes leurs pratiques immondes, cherchent par tous les moyens à courber encore la tête de ceux qui se relèvent. La stratégie de la rapine est aveugle et sans coeur. On s’en convainc à voir le manège du redécoupage de transgression dont s’autorisent le RPT/UNIR et son « faurisme » puant de tragédie.

Dans le tiroir du régime minoritaire de la rapine qui a osé mettre la main sur le Togo par des massacres sans nom, il y a toujours des plans diaboliques cyniquement couverts qui se dévoilent à mesure que se déroule la vie dans cette cité qui se débat pour construire de nouvelles perspectives.

L’outrecuidance d’une effraction nouvelle de l’Accord Politique Global (APG) est dans sa phase d’essai, dans une démultiplication autoritaire et unilatérale de nos communes et préfectures. Elle consiste à morceler sur des bases personnelles les pans des communes et préfectures pour s’attribuer de façon factice des collectivités pour leur gestion avec l’artifice du gain des élections locales à l’instar de ce qu’on observe à l’Assemblée nationale avec des zones désertiques coiffées de députés au détriment des densités de peuplement qui en sont dépourvues dans le Sud du Togo.

Cet avorton de trouvaille est la seule motivation du régime à céder à la pression interne et externe des partenaires au développement pour se résoudre à penser à une programmation des élections de proximité aux fins de mettre en route la décentralisation. Dans le triomphe de l’absurde et du mépris, le ministre en charge des collectives locales et de la décentralisation a convoqué le chef de file de l’Opposition pour lui présenter sommairement ce bidule de la honte sans le moindre courage de lui remettre ce croquis insensé dans son esquisse, malgré l’instance de Jean-pierre FABRE pour en avoir copie. La prudence excessive de M. BOUKPESSI à couver dans son cabinet, loin des regards et de l’observation des partis de la contrariété politique, révèle la dimension de la sottise dont on veut idiotement l’aval des signataires de l’APG. « Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabot », nous enseigne Henri POURRAT dans Gaspard des montagnes.

Le RPT/UNIR a parfaitement conscience que son machin de redécoupage des collectivités locales est une terrible escroquerie de provocation qui allume les mèches flambantes d’une crise où la promptitude de réaction populaire ainsi que celles des Organismes de Défense des Droits de l’Homme et des partis politiques est assurée. Après vingt-neuf (29) ans de refus d’organisation des locales, la tentation de maintenir une main tentaculaire sur les collectivités locales demeure vivace.

Ce plan crapuleux d’annexion des communes et préfectures dans le giron du « faurisme » par un subterfuge grotesque sonne l’alerte la plus stridente, la plus plantureuse et la plus massive pour remettre notre pays dans le sens véritable de l’histoire moderne des peuples. Nous ne pouvons plus nous permettre de nous accommoder à des médiocrités supérieures de reculades, pendant que le monde avance et que l’expérience heureuse de la décentralisation autour de nous, suivie dans ses règles et exigences, produit une ascension fulgurante d’épanouissement des collectivités autonomes et libres de leurs choix de développement.

La croisade de conscientisation des masses populaires sur l’urgence des élections locales est une réalité à l’intérieur de la capitale. Elle doit s’amplifier partout dans les provinces avec force arguments pour un aiguillon de mobilisation tranchante sur les conditions d’organisation des locales, parce que la défense des collectivités est une civilité politique qui élève la citoyenneté et lui confère la puissance d’action. L’effervescence politique sur la question des élections de proximité, comme on l’observe particulièrement dans la formation itinérante et dans la mobilisation à la CDPA et à l’ANC, doit être généralisée.


Les fédérations de l’intérieur tenues de copier le bon exemple sans tergiversation sur le principe de la possession du pouvoir des peuples par le bas et le droit à refuser la subordination par une élection tronquée. Il y a un travail de mise à niveau de la conscience collective pour un combat engagé et citoyen qui assure la reconnaissance de nos collectivités locales dans leur tenues de copier le bon exemple sans tergiversation sur le principe de la possession du pouvoir des peuples par le bas et le droit à refuser la subordination par une élection tronquée. Il y a un travail de mise à niveau de la conscience collective pour un combat engagé et citoyen qui assure la reconnaissance de nos collectivités locales dans leur vision propre de développement.

C’est bien plus compliqué que ne le pense la minorité « fauriste » d’imposer aux Togolais une cruauté de redécoupage de nos communes et préfectures sur des bases sectaires partisanes et unilatérales en vue d’un déguisement de la décentralisation à la faveur d’une élection insolemment travestie. Nous peuple togolais, avons droit à d’autres choses plus reluisantes que la sottise et la cruauté. Nous n’avons aucune intention de faire perpétuer l’asservissement par le trucage électoral et les dogmes d’incivilité qui ont livré nos collectivités à l’hécatombe. Soyons fous de notre dignité humaine pour que notre fermeté soit le ferment d’une société nouvelle à la lumière d’une élection où les collectivités décideront de leur propre sort.

Didier Amah DOSSAVI


L’ALTERNATIVE – N°504 du 08 Mars 2016

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