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Intégration régionale en Afrique: Un soutien public plus ferme pourrait-il transformer les discours en actes?
Publié le mardi 12 juillet 2016  |  Emergence Togo


© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
L’Agenda 2063 de l`UA porté devant le peuple et les médias du Togo
Lomé, le 19 janvier 2016. Ministère de la Communication et des Sports. Jacques Mukwenge, Chef de la Division du Département de la planification stratégique de l’Union africaine (UA) détaille les contours de l’Agenda 2063 devant des médias togolais.


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Sommaire

L’intégration régionale a été pour l’Afrique une stratégie de développement des décennies durant. Le traité de fondation de la Communauté Economique Africaine en 1991 a fourni un cadre visant une intégration politique et économique totale avant 2019. Beaucoup de pays africains se sont engagés pour stimuler la coopération politique et économique.
La promotion du développement social et culturel, de l’intégration économique et du commerce, et de la libre circulation des personnes et des biens sont les principes fondamentaux des organisations continentales et régionales, y compris l’Union Africaine (UA), la Banque Africaine de Développement (BAD), et les communautés économiques régionales (CERs), avec pour objectif final de créer un marché continental unique.


En dépit de cet enjeu capital, les progrès observés sur le continent en matière d’intégration régionale ne sont pas impressionnants. Des textes décousus, des tarifs commerciaux élevés, des régimes douaniers compliqués, et des infrastructures de transport et d’énergie disjointes continuent d’empêcher le continent de transformer les discours en actes à travers l’avènement d’un puissant marché panafricain (Ibrahim, 2016).


Comme un rappel, l’Agenda 2063 de l’UA (Commission de l’Union Africaine, 2015) et la politique et la stratégie d’intégration régionale 2014-2023 du BAD (Groupe de la Banque Africaine de Développement, 2015) présentent un plan d’intégration, avec pour premier centre d’intérêt l’intégration commerciale et de marché, la libre circulation des personnes, et le développement des infrastructures. Un nouvel Index de l’Intégration Régionale en Afrique, lancé en 2016 par la Commission de l’UA, la BAD, et la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, a été pensé pour stimuler les avancées et suivre leur progression grâce à des données indépendantes et de haute qualité (Commission de l’Union Africaine, 2016).

Si les avancées dépendent en partie du soutien public à l’intégration, les résultats des enquêtes sur les attitudes publiques pourraient apporter une contribution utile sur cette question. Dans son dernier round d’enquêtes, Afrobaromètre a posé quatre questions relatives à cette problématique aux citoyens de 36 pays : s’ils préfèrent que la circulation des personnes et des biens aux frontières soit libre ou soumise à restriction, quel est actuellement le degré de facilité ou de difficulté des mouvements transfrontaliers, si les gouvernements devraient assumer un rôle régional de protection de la démocratie et des droits de l’homme ou plutôt respecter la souveraineté de leurs voisins, et quelle est selon eux l’utilité de l’UA et des CERs pour leurs pays.

Les résultats révèlent un soutien limité à l’intégration, avec de grandes variations d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre. En moyenne à travers 36 pays, la majorité des Africains sont en faveur de la libre circulation des personnes et des biens aux frontières, mais la majorité n’est pas de cet avis dans 15 de ces pays. Seulement un citoyen sur quatre affirment qu’il est facile de franchir les frontières internationales.


Quant à choisir entre le respect de la souveraineté nationale et un rôle régional des états pour la protection de la transparence des élections et des droits de l’homme dans les pays voisins, la plupart des Africains insistent sur la souveraineté nationale. Et tandis que la majorité des Africains considèrent que l’Union Africaine et les communautés économiques régionales sont tout au moins «un peu» utiles à leurs pays, ce n’est pas le cas dans tous les pays, et environ trois citoyens sur 10 n’en savent pas assez au sujet de ces organisations pour s’en faire une opinion.



Enquêtes d’Afrobaromètre


Afrobaromètre est un réseau de recherches panafricain et indépendant qui conduit des enquêtes sur les attitudes du public envers la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques, et des questions connexes à travers plus de 30 pays d’Afrique. Cinq rounds d’enquêtes ont été conduits entre 1999 et 2013, et les résultats du Round 6 (2014/2015) sont actuellement en cours de publication.
Afrobaromètre réalise des entretiens face-à-face dans la langue choisie par le répondant avec des échantillons représentatifs nationaux qui produisent des résultats au niveau national avec des marges d’erreur de +/-2% (pour des échantillons de 2.400 répondants) ou +/-3% (pour des échantillons de 1.200 répondants) à un niveau de confiance de 95%.


Cette dépêche se base principalement sur les données recueillies après presque 54.000 entrevues réalisées dans 36 pays (voir le Tableau A.1 en annexe pour la liste des pays et les dates des travaux sur le terrain). Les lecteurs intéressés peuvent visiter le site web à l’adresse http://globalreleases.afrobarometer.org pour les publications antérieures et futures au titre du Round 6.


Résultats clés


 En moyenne à travers 36 pays, la majorité (56%) des Africains affirment qu’ils devraient pouvoir traverser librement les frontières internationales pour faire du commerce ou travailler dans d’autres pays. Mais dans 15 pays, moins de la moitié des citoyens sont en faveur de la libre circulation en milieu frontalier. Le soutien est le plus élevé dans les régions Ouest et Est de l’Afrique et le plus faible en Afrique du Nord.


 Seulement un sur quatre citoyens (26%) affirment qu’il est « facile » ou « très facile » de traverser les frontières internationales pour travailler ou faire du commerce dans d’autres pays. Les pays des régions Centre et Ouest de l’Afrique sont les plus susceptibles de décrire la traversée transfrontalière comme difficile.

 Seulement un tiers (34%) des répondants sont d’accord pour que les gouvernements aident à garantir des élections libres et le respect des droits de l’homme dans les pays voisins, tandis que 58% insistent plutôt sur la nécessité de respecter leur souveraineté nationale.


 Environ six citoyens sur 10 à travers 36 pays affirment que l’Union Africaine (58%) et les organisations régionales respectives (61%) sont utiles à leur pays tout au moins « un peu » ; environ quatre sur 10 affirment qu’ils sont « quelque peu » ou « très » utiles. Les Libériens ont de loin les avis les plus positifs de l’utilité de l’UA et de leur regroupement régional (CEDEAO), tandis qu’un quart seulement des Marocains considèrent l’UA et l’UMA ne serait-ce que légèrement utiles.


 Beaucoup de citoyens en savent toujours peu quant au rôle de ces organisations : Environ trois sur 10 affirment ne pas en savoir assez sur l’UA (30%) ou leurs communautés économiques régionales respectives (28%) pour en évaluer l’utilité. Mais l’accès à l’information peut faire la différence : Les citoyens qui se tiennent souvent informés par l’entremise de la radio sont plus susceptibles de considérer l’UA et les organisations régionales utiles que ne le sont ceux qui suivent moins fréquemment l’actualité à la radio.


Soutien à la libre circulation des personnes et des biens aux frontières


La majorité des Africains sont en faveur de la libre circulation aux frontières internationales. En moyenne à travers 36 pays, 56% des répondants sont « d’accord » ou « tout à fait d’accord » qu’ils devraient pouvoir franchir librement les frontières pour faire du commerce ou travailler dans d’autres pays. Mais environ un tiers (37%) des répondants affirment que les gouvernements devraient restreindre la liberté de circulation transfrontalière des personnes et des biens pour protéger leurs citoyens des migrants étrangers qui s’arrogent les emplois et des entreprises étrangères qui vendent leurs produits à des prix très bas.


Les populations des régions Ouest (66%) et Est (64%) du continent font preuve d’un soutien fort à la libre circulation transfrontalière (Figure 2), tandis qu’une majorité relative de leurs compères du Nord s’y opposent (49% contre, avec 38% pour). Les populations du Sud et du Centre sont plus équitablement divisées sur la question.


Le soutien à la libre circulation aux frontières varie considérablement d’un pays à l’autre, s’étendant de moins de quatre citoyens sur 10 en Egypte (31%), à São Tomé et Principe (37%), en Namibie (37%), et au Botswana (38%) à plus de trois-quarts au Burkina Faso (81%), au Bénin (78%), et au Kenya (76%) (Figure 3). Dans 15 pays, moins de 50% sont en faveur de la libre circulation.
Le soutien à la libre circulation des personnes et des biens diminue avec l’éducation, tandis qu’une préférence pour la restriction des déplacements transfrontaliers augmente, de 28% chez les citoyens sans éducation formelle à 42% chez ceux qui ont reçu une éducation post-secondaire (Figure 4). Les hommes sont légèrement plus susceptibles d’être en faveur de la libre circulation que les femmes, à 57% contre 54%, tandis que les opinions ne varient que légèrement d’une catégorie d’âge à l’autre.

Difficulté à franchir les frontières internationales


Tandis que la majorité des Africains sont en faveur de la libre circulation aux frontières, plus de la moitié (51%) trouvent qu’il est actuellement « difficile » ou « très difficile » de franchir les frontières internationales pour travailler ou faire du commerce dans d’autres pays. Seulement un quart (26%) des répondants affirment qu’il est « facile » ou « très facile » de le faire. Environ un quart affirment n’avoir jamais essayé (13%) ou ne pas savoir (10%).


Les populations du Centre de l’Afrique sont les plus susceptibles d’affirmer qu’il est difficile de franchir les frontières (65%), suivis des Ouest-Africains (58%). Des majorités relatives le trouvent difficile en Afrique Australe (46%), en Afrique du Nord (46%), et en Afrique Orientale (44%).
Question posée aux répondants : À votre avis, combien est-il facile ou difficile pour les citoyens de [votre région] de franchir les frontières internationales en vue de travailler ou de faire du commerce dans d’autres pays, ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler pour vous prononcer ?
Ici encore, les pays varient considérablement dans leurs perceptions de la difficulté à franchir les frontières. Plus de sept citoyens sur 10 affirment qu’il est « difficile » ou « très difficile » de le faire au Gabon (77%), au Lesotho (71%), et au Togo (71%), contre un tiers en Namibie (31%) et en Afrique du Sud (33%).



En moyenne à travers 36 pays, les répondants les plus pauvres sont plus susceptibles de rapporter qu’il est difficile de franchir les frontières que leurs compatriotes plus nantis. Parmi les citoyens à pauvreté vécue élevée (c.-à-d. les citoyens qui éprouvent fréquemment le manque des nécessités de base), 57% décrivent la traversée des frontières comme « difficile » ou « très difficile », contre 47% de ceux sans pauvreté vécue.
Les différences selon d’autres facteurs démographiques sont petites, avec les hommes, les répondants les plus jeunes (18-25), et ceux qui ont au moins une éducation secondaire légèrement plus susceptibles de se plaindre de difficultés.

Rôle régional de protection de la démocratie et des droits de l’homme


Si l’intégration politique de l’Afrique semble éloignée des réalités d’aujourd’hui, une petite étape dans cette direction pourrait être la mise en place de cadres régionaux de concertation politique. Une question d’Afrobaromètre explore les attitudes des citoyens à propos de l’interdépendance politique régionale et la souveraineté nationale en leur demandant de choisir entre deux scénarios :
1. Les gouvernements de chaque pays de [votre région] ont le devoir d’essayer de garantir des élections libres et de prévenir les violations des droits de l’homme dans d’autres pays de la région, par exemple en utilisant la pression politique, les sanctions économiques, ou la force militaire.
2 : Chaque pays de cette région devrait respecter l’indépendance des autres pays et les laisser prendre leurs propres décisions sur comment leur pays devrait être gouverné.
À travers 36 pays, la majorité (58%) des citoyens préfèrent le deuxième scénario insistant sur la souveraineté nationale. Seulement un tiers (34%) sont en faveur d’une intégration régionale où les pays devraient exercer une pression politique, économique, ou militaire sur leurs voisins en vue de garantir des élections transparentes et les droits de l’homme.


Question posée aux répondants : Laquelle des affirmations suivantes est la plus proche de votre opinion ? Choisir Affirmation 1 ou Affirmation 2.
Affirmation 1 : Les gouvernements de chaque pays de [votre région] ont le devoir d’essayer de garantir des élections libres et de prévenir les violations des droits de l’homme dans d’autres pays de la région, par exemple en utilisant la pression politique, les sanctions économiques, ou la force militaire.
Affirmation 2 : Chaque pays de cette région devrait respecter l’indépendance des autres pays et les laisser prendre leurs propres décisions sur comment leur pays devrait être gouverné.
Les Ouest-Africains sont les plus susceptibles d’être en faveur d’un rôle régional pour les pays (40%), mais la préférence pour la souveraineté nationale est l’opinion majoritaire dans toutes les régions, atteignant 63% en Afrique Centrale et du Nord.


Au niveau national, le soutien à la responsabilité régionale n’est l’opinion de la majorité qu’au Burkina Faso (66%), où la pression de l’UA, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Occidentale (CEDEAO), des Nations Unies, et des dirigeants des autres pays d’Afrique Occidentale a contribué à résoudre une crise pendant la transition post-Compaoré de 2015. Moins d’un sur cinq des citoyens sont en faveur de tels rôles régionaux à São Tomé et Principe (14%), en Tunisie (18%), et à Madagascar (19%).

La préférence pour la souveraineté nationale plutôt que pour la responsabilité régionale est la plus forte chez les plus instruits, s’étendant de 51% chez les citoyens sans éducation formelle à 63% pour ceux qui ont reçu une éducation post-secondaire (Figure 12). Cependant, les répondants les moins instruits sont plus susceptibles d’affirmer qu’ils « ne savent pas », plutôt que d’affirmer un soutien à l’intervention. Les plus jeunes adultes sont encore moins susceptibles que leurs aînés d’être en faveur des responsabilités régionales que de la souveraineté nationale.

Les avis des citoyens quant à la responsabilité régionale de protection des élections transparentes et des droits de l’homme semblent n’être au mieux que faiblement connectés à leur soutien à la démocratie en général. Une autre question d’Afrobaromètre demande aux répondants s’ils préfèrent la démocratie à n’importe quel autre système politique. Ceux qui répondent oui sont légèrement plus susceptibles d’être en faveur de la responsabilité régionale (36%) que ceux qui affirment qu’un gouvernement non-démocratique pourrait parfois être préférable (33%) et ceux qui affirment que peu importe le type de gouvernement qu’ils ont ou qu’ils n’en ont aucune idée (30%).

L’utilité de l’Union Africaine et des communautés économiques régionales


La solidarité, la coopération, et la coordination entre les pays membres sont inscrites au premier rang des priorités de l’Union Africaine et des communautés économiques régionales (CERs) qui parsèment le continent. Toutes approuvent un certain degré d’intégration en vue de promouvoir la stabilité et le développement économique. Comment les citoyens apprécient-ils les contributions que ces organisations apportent au développement de leur pays ?


En moyenne à travers 36 pays, la majorité (58%) des Africains affirment que l’UA contribue au moins « un peu », y compris 18% qui affirment qu’elle contribue « beaucoup » et 20% qui affirment qu’elle est « quelque peu » utile (Figure 14). Seuls 12% des répondants affirment que l’UA ne contribue en rien à aider leur pays.

De même, six sur 10 répondants (61%) affirment qu’une communauté économique régionale à laquelle leur pays appartient est au moins « un peu » utile, avec 19% qui affirment qu’elle contribue «beaucoup».

De façon significative, pour les deux questions, environ trois répondants sur 10 affirment qu’ils n’en savent pas assez sur l’UA (30%) ou l’organisation régionale (28%) pour pouvoir dire si elles sont utiles ou pas à leurs pays.



Questions posées aux répondants :



- À votre avis, combien [l’organisation régionale dans votre région] aide-t-elle votre pays, ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler pour vous prononcer ?
Les opinions quant à l’utilité de l’UA varient considérablement d’un pays à l’autre. Les plus favorables sont les Libériens, dont 93% affirment que l’UA est utile au moins « un peu », y compris 53% et 27% respectivement qui la trouvent « beaucoup » et « quelque peu » utile. La Namibie (84%) et le Gabon (76%) ont également une opinion extraordinairement favorable de l’impact de l’UA sur leurs pays. De l’autre côté, les pays où moins de la moitié des citoyens considèrent l’UA même « un peu » utile comprennent quatre des cinq pays d’Afrique du Nord – le Maroc (30%), l’Egypte (36%), la Tunisie (39%), et l’Algérie (43%) – ainsi que le Lesotho (33%) et le Sénégal (38%).


On note que les deux pays anglophones les plus peuplés d’Afrique Occidentale ont des opinions assez différentes de l’UA : Au Nigéria, 66% de la population pensent que l’UA est au moins un peu utile ; au Ghana, cette proportion est seulement de 46%. Les petites îles-états de l’Ile Maurice (70%), São Tomé et Principe (70%), et Cap-Vert (66%) accordent tous des appréciations favorables à l’UA.


En ce qui concerne les communautés économiques régionales, les opinions sont semblables. L’UA reconnait huit CERs : La Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), le Marché Commun des Etats de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA), la Communauté Est-Africaine (CEA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Occidentale (CEDEAO), l’Autorité Intergouvernementale de Développement (IGAD), la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), et l’Union du Maghreb Arabe (UMA). La plupart des pays africains sont membres de plus d’une CER ; certains appartiennent à trois ou (dans le cas du Kenya) même à quatre organisations régionales (Commission de l’Union Africaine, 2016). Dans certains pays, l’enquête d’Afrobaromètre a posé des questions séparées sur plus d’une CER ; les résultats ici présentés le sont sur la base d’une CER par pays, ce qui concorde généralement avec les regroupements régionaux d’Afrobaromètre (Tableau 1).


Comme avec l’UA, les Libériens ont les avis les plus favorables à une CER : 95% considèrent la CEDEAO comme au moins « un peu » utile, y compris 63% qui la considèrent « beaucoup » utile. L’appréciation par les Libériens de l’utilité de l’UA et de la CEDEAO pourrait être liée à l’appui dont ils ont bénéficié pendant la crise d’Ebola (quand bien même des niveaux aussi élevés de réponse positive ne sont pas observés en Guinée ou en Sierra Leone) et les guerres civiles qu’ils ont connues.


Ici encore, la Namibie vient globalement en deuxième position (avec 85% qui pensent que la SADC est au moins « un peu » utile, dont 39% qui affirment qu’elle est « beaucoup » utile) tandis que les Marocains sont de loin les moins susceptibles à penser que leur organisation régionale est utile (26% affirment que l’UMA est au moins « un peu » utile, et 1% seulement qu’elle l’est « beaucoup»).



Pour aussi bien l’UA que les CERs, la région de l’Afrique du Nord est sensiblement moins susceptible que les autres à percevoir l’utilité de ces organisations (Figure 16).
Partant de ce qu’environ trois répondants sur 10 affirment ne pas en savoir assez au sujet de l’UA ou des organisations régionales pour en évaluer l’utilité, l’accès à plus d’information induit-il une différence dans les appréciations publiques ?


Considérant la fréquence de consommation de l’actualité par la radio comme indicateur de l’accès à l’information, nous constatons que l’opinion des répondants à propos de l’Union Africaine et de leurs organisations régionales est en effet liée à la quantité d’information à laquelle un individu a accès.


Des citoyens qui n’écoutent jamais la radio pour s’informer, moins de la moitié considèrent l’UA (47%) et l’organisation régionale (49%) au moins « un peu » utile. Cette proportion augmente régulièrement en même temps que la fréquence de consommation de l’actualité par la radio, atteignant environ deux-tiers (64% pour l’UA, 67% pour l’organisation régionale) chez ceux qui écoutent l’actualité chaque jour à la radio (Figure 17). Dans le même temps, la proportion de ceux qui « ne savent pas » décroit fortement chez les auditeurs quotidiens par rapport à ceux qui n’écoutent jamais l’actualité à la radio.



Conclusion

Quand bien même le soutien public est important pour l’avancée de l’intégration régionale, les avis des citoyens suggèrent qu’il faille en faire plus pour les convaincre des avantages de l’intégration. Alors que la majorité des Africains sont en faveur de la libre circulation aux frontières des personnes et des biens, le soutien est faible dans certains pays, et la plupart des citoyens affirment qu’il est encore difficile de franchir les frontières.

Quant aux efforts vers l’intégration politique, le respect de la souveraineté nationale dépasse de loin l’interposition régionale en appui à la transparence des élections et au respect des droits de l’homme. L’UA et les communautés économiques régionales sont généralement considérées comme utiles par ceux qui en savent assez pour s’en faire une opinion, et les résultats suggèrent que des citoyens mieux informés pourraient avoir des perceptions encore meilleures.



Dépêche No. 91 d’Afrobaromètre | Markus Olapade, Edem E. Selormey, et Horace Gninafon

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