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Un focus sur les nombreux cas de dysfonctionnements et de fraudes recensés hier
Publié le vendredi 26 juillet 2013  |  liberte-togo.com


© L’Union par DR
Les députés à l’Assemblée nationale du Togo


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Longtemps annoncé et reporté, le scrutin devant permettre de renouveler l’Assemblée nationale s’est finalement tenu hier sur toute l’étendue du territoire. Dans un calme bien précaire. Et nonobstant tout le tintamarre médiatique de la CENI et la profession de foi de la dictature rampante version Gnassingbé fils, des cas de dysfonctionnements et de fraudes portant la griffe d’UNIR ont été répertoriés. Voyage à travers les stratégies de fraudes et cas de dysfonctionnements du parti présidentiel.

Première manœuvre détectée et ce, lors de l’opération de vote anticipé lundi des forces de défense et de sécurité, l’expulsion des délégués de l’opposition des bureaux au centre de vote du camp Gnassingbé Eyadéma, sous le prétexte qu’ils tenaient des mandats non signés par le président de la CELI. Pendant un bon bout de temps, eux qui devaient être la bouche et les oreilles du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont été tenus à bonne distance des opérations de vote des corps habillés. Et n’ont eu le précieux sésame que l’après-midi, après une levée de boucliers des responsables des deux fronts de l’opposition. Un recours multiple aux votes par dérogation et par procuration a été également noté.
A Agoè Kitigan et à Aného, des militaires ont voté sans liste d’émargement. Là aussi, les membres du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont été expulsés des bureaux de vote, nous est-il revenu. A quel dessein ? Deuxième information jetant une ombre de discrédit sur l’opération de vote des hommes en uniforme, c’est l’effectif record du corps électoral militaire : près de trente-deux mille. En seulement trois ans, cet effectif a quasiment doublé. Pour rappel, il était de dix-sept mille en 2010.
Hier vers midi, des informations en provenance de Korbongou à Dapaong, faisaient état de ce que le président d'un centre de vote a réussi à faire signer des PV en blanc aux délégués en leur expliquant que ce sera plus facile après pour le dépouillement...! Curieux raisonnement. En vérité, il sera loisible à ce président de mettre de fausses données sur lesdits PV. Au profit de qui ? N’allez pas dire l’opposition. A Tsévié, des bulletins prévotés auraient été remis à des électeurs contre dix mille francs CFA. D’après les informations, ceux-ci n’avaient plus qu’à mettre ces bulletins dans l’urne et ramener les bulletins vierges disponibles dans les bureaux de vote. Inutile de demander quel parti se trouve « plébiscité » sur ces bulletins prévotés.
Autre manœuvre de fraude signalée, certains bulletins de vote étaient tachés, avant même d’être remis aux électeurs. A ce propos, la CENI a réagi et déclaré : « …les taches et autres résidus d’encre constatés sur certains bulletins de vote sont uniquement des défauts et des salissures d’imprimerie. En conséquence, ces bulletins de vote sont retirés des lots et détruits au fur et à mesure qu’ils sont retrouvés dans les bureaux de vote. A cet effet, la CENI invite les électeurs à ne pas utiliser ces bulletins et à les signaler aux membres des bureaux de vote ».
Mais cette information a-t-elle été suffisamment distillée ? Selon des sources concordantes et crédibles, à Bè Gare, cette instruction n’a pas été suivie à la lettre. Si certains bureaux de vote ont retiré lesdits bulletins du processus de vote, d’autres ont contraint les électeurs à voter avec, en dépit de la protestation de ces derniers. Ces électeurs auraient tout de même mis en garde les membres desdits bureaux de vote et exigé que lors des dépouillements, les bulletins ainsi entachés soient pris en compte. Or, la CENI s’oppose à leur utilisation pour le vote. Voilà qui augure de vives tensions dans cette zone. Mais une question tout à fait légitime se pose: à quel moment la CENI a-t-elle rendu public le communiqué relatif à l’interdiction de l’utilisation des bulletins tachés ? Pour beaucoup, c’était après la fermeture de plusieurs bureaux de vote où de tels bulletins avaient été utilisés.
Déjà mercredi soir, le journal en ligne togoinfos révélait un cas de fraude survenu dans le village de Nagré dans le canton de Nikrouma à Dapaong. « Les populations ont arrêté Flindjoa Sadjo, secrétaire cantonal de unir, la main dans le sac. Il était en train de ramasser des urnes entreposées clandestinement dans une salle par le nommé Douti Lardja, secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et candidat de UNIR dans la région de Tone Ouest. Dans le lot des urnes entreposées, l’on retrouve des urnes des localités qui sont déjà desservies. Interpellé par la population, le nommé Flindjoa Sadjo a déclaré être au service du candidat de UNIR de la zone Tone Ouest, Douti Lardja qui a fait une erreur dans le convoiement des urnes ». Un argument que le confrère a pris avec beaucoup de circonspection, redoutant plutôt une stratégie de fraude plutôt ficelée en bande organisée.
En dehors des cas et manœuvres de fraudes, il y a lieu de relever des dysfonctionnements dont le but inavoué serait de déstabiliser les électeurs dans plusieurs circonscriptions ou de leur rendre pénible l’accomplissement de leur devoir civique. Ainsi, au CEG Totsi, des électeurs munis de leurs cartes ont-ils cherché en vain leurs noms sur les listes, avant de s’entendre dire d’aller au CEG Anyinefa, censé désengorger le centre de vote de Totsi. Même scène à l’Ecole primaire Catholique d’Adidogomé dont le centre prévu pour le désengorger reste le lycée technique « Le Technocrate ». Ils étaient donc très nombreux à être furieux et à amorcer la ruée vers ce centre. La raison, la CENI n’a pas suffisamment communiqué sur cette mesure qu’elle a prise, pour, dit-on, « rapprocher les centres de vote des électeurs ou encore désengorger ceux qui existent déjà ».
Il fallait donc être très motivé et avoir une ressource « patience » inépuisable pour pouvoir faire le tour des centres de vote et enfin retrouver son nom. Autant dire que les moins motivés pouvaient très vite démissionner, ce qui devait forcément faire le jeu du pouvoir, ici à Lomé-Commune et dans la préfecture du Golfe où on vote généralement l’opposition. Mais quels sont les résultats sortis des urnes ? C’est le wait and see.

Magnanus FREEMAN

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