A la suite de l’élection de Donald Trump, les marchés mondiaux ont paniqué en plongeant à des niveaux record, avant de se relever tout doucement dans les jours qui ont suivi au rythme des changements de discours de la part du nouveau président américain. Pour l'Afrique, c'est toujours l'incertitude quant à sa stratégie économique directe avec le continent. Mais indirectement, le futur président des Etats-Unis a fait des promesses de campagne, qui se présentent comme des menaces pour les économies d'Afrique subsaharienne.
1) La remise en cause du programme Power Africa
Le premier risque est celui de la déconstruction du projet nourri par l'administration Obama dans le cadre de son forum économique US-Africa Business Summit. Il n’est pas sûr que la fondation Bloomberg Philanthropies qui a soutenu l'initiative, puisse convaincre Trump et son équipe, de poursuivre sur cette lancée. De nombreux projets, notamment dans le secteur de l'énergie, risquent donc de s'arrêter net à leurs niveaux actuels. Un total de 21 milliards $ de promesses d'investissements a quand même été obtenu dans le cadre de ces rencontres.
2) La relocalisation des industries américaines
L'autre promesse faite durant sa campagne a été celle de réduire les importations chinoises aux USA et de contraindre les entreprises américaines de rapatrier leurs bases de production afin de retrouver les emplois perdus par les ouvriers américains. La conséquence directe de l’application d'une telle décision serait le ralentissement de la grande usine chinoise, d’autant plus si, à la suite des USA, les Européens adoptaient également une logique de protectionnisme. Cette situation entrainerait naturellement une baisse de la demande chinoise en matières premières. Outre la baisse des cours des matières premières, qui réduirait encore un peu plus les revenus des pays subsahariens, se poserait alors le problème de la dette africaine à l'égard de la Chine, souvent garantie par des réserves de ressources minières. Ces dernières années, l’empire du milieu a commercé avec une Afrique peu endettée. Dans un tel scénario, elle pourrait avoir à gérer des partenaires en situation de défaut.