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Le niveau des députés togolais, africains à revoir, la plupart loin de maîtriser leurs responsabilités
Publié le jeudi 1 decembre 2016  |  La Gazette du Golfe


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
2ème séance plénière de la 2ème session ordinaire de l’année 2016 du Parlement consacrée à l`adoption de deux textes
Lomé, le 18 octobre 2016. Siège du Parlement. Les parlementaires ont adopté d`une part le Projet de loi autorisant la ratification de la Convention de Minamata sur le mercure, adoptée le 10 octobre 2013 à Kumamoto au Japon. D`autre part, ils ont aussi voté pour la loi autorisant l’adhésion du Togo à la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, convention adoptée à la Haye, le 14 mai 1954 et ses deux protocoles, adoptés respectivement, le 14 mai 1954 et le 26 mars 1999.


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CHRONIQUE POLITIQUE DE Firmin Teko-Agbo

Le Niveau des Députés Togolais, Africains à revoir, la plupart loin de maitriser leurs responsabilités.

Ils ont eu chaud ce jeudi du mois de Novembre 2016. Les Ministres invités pour répondre à leurs différentes questions à l’hémicycle les ont mis à genou. Ce devrait être le contraire. Mais c’est le Togo. En tout cas, ils ont offert un spectacle inédit aux journalistes présents dans la salle ce jour. Et ces hommes de médias s’en sont bien moqués. Le niveau des députés Togolais à terre. Du jamais vu, selon la presse. C’était bien humiliant. Qui veut bien venir au secours des Députés Togolais ? Bousculez-vous car l’avenir du pays en dépend !

Ce Député exprime bien une volonté de se départir du lot depuis son élection en Juillet 2013 au Parlement Togolais. Il veut mieux faire que ses autres collègues. Mais il s’agite un peu plus et s‘oublie quelques fois. Il est du CAR.

Ce Jeudi, il a voulu se montrer encore plus efficace comme d’habitude. Et les journalistes l’ont remarqué. Un seul mot de sa part et les Ministres dans la salle s’agitent et font recours à tous leurs documents. Ce député n’était pas trop imité par ses autres collègues. Certains de ses collègues se perdaient et ne savaient même quelle question poser aux Membres du gouvernement. Un d’entre eux demandait à savoir les sociétés qui étaient de la zone franche. Ce que le parlementaire lui-même devrait au préalable savoir puisque la Loi de 2011 qui exclut du statut de la zone franche les entreprises minières en parle abondamment.

Ce n’est pas nouveau. Ce problème date des années Eyadèma

Au temps du Général Président Eyadéma, l’Ancien Dictateur qui a régné sans partage sur le Togo de 1967 à 2005, les députés Togolais n’avaient qu’une chose simple à faire à l’Assemblée Nationale Togolaise. Ne lever que le petit doigt ! Lever le petit doigt servait juste à dire oui à la loi qui était soumise à leur vote.

Nul ne pouvait à l’époque dire non . Ne pas lever le petit doigt signifiait simplement être contre le Chef de l’Etat Gnassingbé Eyadéma. Un journaliste sur une radio privée de la Capitale très récemment disait que ces parlementaires avaient un repère dans la salle. Ils suivaient tous les mouvements et geste du repère en question. Si le repère lève son doigt, ces députés lèvent aussi le leur. Si le repère reste immobile. Ils le sont aussi. Au temps du Dictateur, c’était une assemblée monocolore. Et tout passait et avait la bénédiction des députés comme une lettre à la poste.

En 2007, la donne change. L’UFC entre au parlement avec 27 Députés. Le CAR avec 4. Pour la plupart des lois à voter, les députés du parti au Pouvoir disent oui. Les députés de l’opposition disent non. La donne changera après 2010 lorsque l’Union des Forces de Changement signera un accord jugé historique avec le Rassemblement du peuple Togolais, parti au Pouvoir. Les Radicaux de l’UFC sont exclus et remplacés par des modérés. Ces modérés s’allient sur plusieurs positions de leurs collègues du RPT qui devient UNIR en 2012.

Le CAR lui quelque fois joue au calme et au défenseur de l’intérêt supérieur de la Nation. Le Comité d’Action pour le Renouveau, parti d’opposition se montre un peu plus pragmatique quelque fois. Il le démontre encore sous cette Législature. Sous cette législature, les Radicaux de retour avec la couverture ANC toujours dans leur posture de non à presque tout.

Au fait, on interdit à personne de dire non ou oui. Il faut juste comprendre le sens de son geste. La plupart des députés ne comprennent vraiment pas leur rôle ou leurs responsabilités. Avons-nous remarqué. Les députés en Afrique sont juste là pour servir le parti au Pouvoir ou lui servir de béquilles surtout dans les pays ou la dictature déguisée fait toujours loi. En Afrique, dans la plupart des cas, les partis au Pouvoir vont juste dans les localités et choisissent qui ils veulent pour être député. Il suffit juste lors d’une campagne t’habiller en T-shirt à l’effigie du parti ou lire des motions une ou deux fois pour être éligible à l’Assemblée Nationale ou pour être nommé Ministre. Les jeux sont rapidement et bien faits puisque c’est le parti au Pouvoir qui organise et contrôle les élections. Il décide de qui doit gagner. La liste des candidats est définie, ficelée et signée par le Chef de l’Etat. Tout vient d’en haut. Il n’y a qu’un seul maitre à bord du navire, le Chef de l’Etat.



Une situation difficile pour l’évolution du Continent

On vient en Politique en réalité avec une idéologie, avec un projet de société. On vient en politique parce qu’il y a un problème et on vient en politique avec la solution à ce problème. Le politicien ou l’homme politique bâtit son programme de société autour de cette idéologie et autour de sa conviction politique. Au Togo, des gens sont devenus politiciens parce que Sylvanus Olympio a été président et a été assassiné. Et ils se réclament toujours de son slogan des années 50 et 60, « Ablodé » qui signifie « indépendance ». on parle encore des indépendances alors que les pays Africains sont indépendants depuis plus de 50 ans. Des gens sont devenus politiciens parce que le Général Eyadéma était président. Que pourrait-on attendre de ceux-là sur le plan politique ?

Des gens sont devenus politiciens et ils ont créé leurs partis politique parce que Faure Gnassingbé l’actuel Président du Togo a succédé à son père en 2005. Qu’attendez-vous de ces genres de politiciens. Vous perdez votre temps. Des gens sont entrés en politique pour combattre un homme. En politique, on ne combat pas des hommes, on combat un système, ce que bon nombre d’Africains peinent toujours à comprendre. Des Africains se réclament de l’idéologie socialiste alors qu’ils ne comprennent rien de cette idéologie.


Dans l’affaire Faune-Mango ou les habitants de cette localité s’opposaient avec véhémence au projet gouvernemental de réhabilitation de la faune dans le milieu, un député d’un parti d’opposition avait dit clairement « la population de Mango nous a dit qu’elle ne veut pas de cette faune ». Le parti de ce député se réclame de l’idéologie socialiste mais ce parti ne veut pas de la faune. Alors que le socialisme, c’est la Gauche, et la Gauche, c’est les VERTS, l’environnement. Incroyable !

Le député en réalité doit maitriser son pays, département par département, chiffres après chiffre, statistique après statistique. Et c’est avec tous ces éléments qu’il propose, fait des propositions de loi et qu’il contrôle l’action du Gouvernement. Les Députés Africains , la plupart n’ont souvent pas ces informations, comment pourront-ils proposer ou contrôler efficacement l’action du Gouvernement. Le député qui salue les ministres en baissant la tète. Le Ministre devient le patron du député ? Le contrôle serait-il possible ou efficace ?

Au Togo, des hôpitaux sont dans un état piteux. Le domaine de la santé désastreux, mais les députés gardent tout leur silence. Et on couche même les enfants à même le sol dans les centres de santé. Et les députés se plaisent à ne jamais aborder le sujet. L’éducation en panne, on enseigne toujours le programme de 1970. Et les députés gardent toujours tout leur sourire.


Nécessité de formation des Députés Africains

Le député n’a nécessairement pas besoin de hautes études comme tout politicien. En 2010, au Niger la Junte au pouvoir avait proposé des réformes visant à améliorer le cadre général de la tenue des scrutons dans ce pays. Au titre des élections législatives, elle a avancé l’idée qu’à tout postulant pour un mandat de député, il soit exigé au minimum le niveau Baccalauréat. Une assemblée composée de tètes pleines ?


L’idée se heurte à l’hostilité de ceux qui l’estiment inconcevable au Niger ou l’on sait que le niveau d’instruction des populations vole au ras des pâquerettes. Tout est au fait question de volonté, de formation et de moyens. Le député doit savoir là ou lui-même veut aller d’abord, là où son parti va, et se doter d’une équipe de collaborateurs. Et ce sont ces collaborateurs qui lui fournissent régulièrement des informations, des expertises, tout cela le forme.

Les pays développés l’ont compris et ils se développent. Les parlementaires Français à l’Assemblée nationale et au Sénat disposent d'une enveloppe mensuelle appelée crédit collaborateur permettant de rémunérer jusqu'à 5 salariés de droit privé en contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée dans le cas d'un remplacement ou d'une mission ponctuelle. Le collaborateur parlementaire est un salarié d'un parlementaire.


La France a 577 députés et 348 Sénateurs. Depuis 2013, le Parlement Français dispose de 2090 collaborateurs. A l’Assemblée nationale, le député bénéficie de 9 504 Euros par mois de « crédit collaborateur » pour rémunérer ses 5 collaborateurs. Au sénat, le député bénéficie de plus de 7000 Euros de crédit collaborateurs

Les parlementaires aux Etats-Unis d’Amérique peuvent s'appuyer sur quatre niveaux de ressources humaines : leurs collaborateurs personnels, les collaborateurs des commissions, les collaborateurs des partis au sein de chaque chambre, enfin les fonctionnaires du Congrès.

Les 435 Membres de la chambre des Représentants et 100 sénateurs employaient environ 10.000 collaborateurs politiques en l'an 2000.

En premier lieu, les parlementaires perçoivent une dotation globale substantielle pour la rémunération de leurs collaborateurs politiques personnels et pour leurs frais généraux (abonnements, frais de transports et de représentation, mailings, location de bureaux dans leurs circonscription). En l'an 2000, cette dotation s'élevait à 987.000 dollars par an pour les membres de la chambre des Représentants. Pour les Sénateurs, elle est plus élevée et dépend de la population de leur Etat.

Pourquoi ne pas imiter ces exemples si les Africains veulent réellement construire la démocratie. La politique n’est pas un jeu d’enfant ou tout le monde rentre et sort comme il veut et quand il veut. Il faut une ambition. Il faut une conviction. Il faut une idéologie. L’ère des « Assemblées Moutons est révolue ».

L’ère des « Assemblées Moutons » est révolue. Dirigeants Africains, veuillez le comprendre si vous tenez vraiment au développement de ce Continent.

Qui veut bien venir au secours des Députés Togolais, Africains ? Bousculez-vous car l’avenir du Continent en dépend.

Firmin Teko-Agbo
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