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Afrique de l’Ouest: rivalités fraternelles pour combler le vide laissé par Compaoré
Publié le samedi 3 decembre 2016  |  La Tribune Afrique


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
3e réunion du Comité d’orientation stratégique Union européenne-Afrique au Togo
Lomé, le 23 juin 2016. Siège de l`UE au Togo. 3e réunion du Comité d’orientation stratégique Union européenne-Afrique consacrée à une revue du Programme indicatif régional (PIR 10e FED) et à l’identification des projets du PIR-11e FED. Ce Programme signé en juillet 2015 pour un montant de 1,15 milliard d’euros au titre du 11e Fonds européen de développement couvre tous les pays de la CEDEAO, en plus de la Mauritanie. Cette 3e réunion de Lomé a été ouverte par le Premier ministre Komi Selom Klassou, et connaît la participation des Présidents de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, et de la Commission de l’UEMOA, Cheikh Hadjibou Soumaré.


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Depuis le départ précipité, en 2014, de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, l’Afrique de l’ouest est en panne de leadership. Certains chefs d’Etat de la sous-région tentent d’avancer leurs pions en misant sur certains arguments sans pour autant parvenir à s’imposer. Cette querelle de leadership qui ne dit pas son nom se traduit par une bataille feutrée pour le contrôle de la direction des principales institutions des organisations communautaires au risque de fissurer la cohésion de façade qui prévaut jusque-là entre chefs d’Etat de la sous-région. La présidence de UEOMA est vacante dès ce 1er décembre...


La présidence de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEOMA) sera vacante à partir de ce 1er décembre. C'est à partir de cette date que la démission surprenante de l'actuel président de la commission de l'organisation sous-régionale qui regroupe 8 pays, prendra effet. Le sénégalais Hadjibou Soumaré, a en effet annoncé, il y a quelques semaines, qu'il quittait le navire à cette date pour cause de « raisons personnelles».


Son mandat était certes arrivé à terme depuis novembre 2015, mais il a été prorogé deux fois pour une période intérimaire de six (6) mois à la suite de l'échec des Chefs d'Etats des pays membres, de s'accorder sur le pays qui devrait désigner son successeur. La dernière fois, c'était lors du dernier sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UEMOA qui s'est tenu à Dakar en juin dernier. C'est là que les raisons de cette situation assez embarrassante sont apparues au grand jour avec des piques, par médias interposées, entre deux pays. Il s'agissait en l'occurrence d'un duel au sommet entre le Niger et le Sénégal pour le contrôle du poste de président de la Commission de l'UEMOA. Officiellement, le poste devrait revenir au représentant du Niger à la suite de la décision prise par le Sommet.


Cependant, la procédure d'attribution du poste s'est relevée plus compliquée que prévue à la suite justement de la divergence entre le Niger et le Sénégal.


En cause, la volonté de certains protagonistes de ne pas respecter certains « petits arrangements » en vogue parmi des chefs d'Etats pour l'attribution des principaux postes stratégiques des institutions sous-régionales. D'après la presse sénégalaise, le Niger devrait céder le fauteuil de vice-président de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouste (BCEAO) au Sénégal qui lui refilerait alors la présidence de la Commission de l'UEMOA.


Sauf que Mahamadou Issoufou ne l'entend pas de cette oreille et n'envisage pas jusque-là, de céder un poste qu'a toujours occupé un de ses ressortissants depuis la création de l'institution monétaire centrale des pays de l'UEMOA. Selon un accord tacite entre les pays membres, c'est le Sénégal qui a hérité du siège de la BCEAO, la Côte d'Ivoire du poste de gouverneur et le Niger de celui de vice-gouverneur. Au sein de la BCEAO, le principe a toujours été respecté.

La présidence de la commission de l'UEMOA sera vacante à partir du 1er décembre, conséquence du duel qui oppose depuis un an, le Niger et le Sénégal pour le contrôle du poste.

Le président démissionnaire de la Commission de l'UEMOA a certes avancé des raisons personnelles pour justifier sa démission, mais tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il ne s'agit là que d'un prétexte diplomatique, pour l'ancien premier ministre sénégalais, de débarrasser le plancher à la suite de la fronde des fonctionnaires nigériens au sein du siège de l'institution basée à Ouagadougou.


Depuis la dernière prorogation du mandat de Hadjibou Soumaré, les nigériens n'arrivent pas à tempérer leur impatience en accusant le sénégalais de n'être qu'un « usurpateur », la question de sa succession étant déjà réglée. Ce qui est certain, c'est que le Sénégal continue à faire de la résistance et en attendant la prochaine session du Sommet des chefs d'Etat de l'UEMOA, l'institution va se retrouver sans président statutaire.



Crise larvée au sommet


Cette crise larvée entre le Niger et le Sénégal n'est à l'évidence que la partie visible de l'iceberg de la guerre d'ambitions entre chefs d'Etat de la sous région. Une guerre larvée pour s'ériger en en leader de la sous-région à l'image du rôle qu'a joué l'ancien président Blaise Compaoré. Depuis son départ précipité en 2014, aucun chef d'Etat de la région n'est en mesure de prétendre jouer ce rôle, certes symbolique, mais qui peut se révéler assez stratégique dans bien des occasions. Certains essaient tant bien que mal de s'affirmer comme tel mais sans grand succès. On peut citer à juste titre le président sénégalais Macky Sall ou ses homologues ivoirien Alassane Ouattara et nigérien Mahamadou Issoufou.


Le président guinéen Alpha Condé ou malien Ibrahim Boubacar Keita auraient bien envisagé de prétendre à de telles ambitions, mais ils sont plutôt occupés à la gestion des affaires internes plus importantes que cette « guerre d'ambitions » qui parfois se décline en guerre d'ego. A l'évidence, le fait que pour l'essentiel, les dirigeants actuels des pays de la sous-région sont arrivés dans les dernières années au pouvoir, pouvait expliquer qu'aucun d'entres-eux et même pas le président nigérian Muhammadu Buhari, pour le moment éloigné de ces turbulences, ne puisse prétendre à jouer ce rôle qui qu'occupait, à son aise, Blaise Compaoré.


Si Macky Sall semble bien avoir de l'avance sur ses pairs au vu de l'influence de son pays dans la sous-région, Ouattara et Issoufou font valoir également d'autres arguments géopolitiques qui, en la matière compte beaucoup. Autant la Côte d'Ivoire peut s'appuyer sur son poids économique régional, près de 40% du PIB de la sous région, autant le Niger et surtout son président peut se targuer d'être un des principaux partenaires des puissances occidentales pour la stabilisation de la région et la lutte contre le terrorisme. C'est aussi et surtout l'un des vrais enjeux de cette « bataille feutrée » qui impacte désormais la bonne marche des institutions régionales et qui ne semble qu'à son commencement.

Jeu de chaises musicales sur fonds d'ambitions personnelles


Les derniers sommets de l'UEMOA et de la CEDEAO ainsi que certaines réunions au sommet au niveau continental montrent bien que l'unité que montre le bloc ouest africain n'est que de façade.
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