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La grève des enseignants : Les syndicats jouent avec le feu
Publié le samedi 17 decembre 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Séance de questions orales au Parlement touchant les ministères de l`Enseignement et de la Sécurité
Lomé, le 27 octobre 2016. Assemblée Nationale. Les Députés GOGUE Tchabouré et KAMPATIBE d`ADDI et Jean Hotonou KISSI du CAR ont interpellé le Gouvernement sur la reprise partielle du concours d’entrée dans les ENI de Tsévié et Dapaong, la réhabilitation des Commissariats de police de Dapaong et de Niamtougou et l’élaboration du statut particulier des enseignants. Ont répondu à cette interpellation, les ministres Komi Tchakpele des Enseignements primaire et secondaire, Gilbert Badjilbayéna BAWARA de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, et Yark Damehane de la Sécurité et de la Protection civile. Sur cette photo, Pr TCHAKPELE.


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Les enseignants ont le droit de grever, mais qu’ils manifestent eux-mêmes.

Depuis la dernière rentrée scolaire, un groupe de syndicats des Enseignants a lancé plusieurs mots d’ordre de grève fondé sur des revendications sujettes à caution.

La finalité de ces enseignants, c’est d’exercer des pressions pour contraindre l’Etat à leur accorder certaines primes notamment la prime de salissure, d’hébergement etc.

Et qu’observe-t-on face à cette posture d’insatisfaction ? Une fois encore, une fois de plus, on enregistre des dérives comme les manifestations de rue organisées par les élèves qui vont déloger des classes, par la violence, leurs collègues des écoles confessionnelles et des Etablissements privés qui n’observent pas la grève.

Sur ce point en particulier, une question se pose : pourquoi ceux qui revendiquent un droit ne sont pas eux-mêmes dans la rue ? Et pourquoi c’est les élèves qui se substituaient à eux alors que lorsque les primes seront accordées, ils en seront les seuls bénéficiaires ?

Les enseignants sont des fonctionnaires de l’Etat. Ils sont liés à l’Etat par des Arrêtés, des décisions ou autres, c’est-à-dire des textes juridiques et administratifs dont ils maîtrisent les contours à savoir leurs droits, devoirs et obligations. La seconde question, c’est de savoir si les élèves qui sont dans la rue savent ce que signifie être fonctionnaire ?

Lorsqu’il y a grève dans un pays, il faut éviter les amalgames. Les malades n’ont pas besoin de manifester pour améliorer les conditions de travail des agents de santé. Ils ne peuvent pas manifester parce qu’ils ne le peuvent pas. Ils sont malades et incapables de le faire.

Lorsqu’on met subtilement les enfants dans la rue pour défendre les intérêts des Enseignants, c’est tout simplement le désordre. C’est la chienlit parce que le parent qui envoie son enfant à l’école et qui paye, ne le fait pas pour que son enfant soit instrumentalisé pour défendre les intérêts des fonctionnaires de l’Etat sous prétexte qu’ils soutiennent leurs professeurs ou maîtres. Ce n’est pas leur rôle et chacun, dans une République, doit rester à sa place et le pays se portera mieux.

La problématique de la grève au Togo doit être abordée et débattue dans d’autres enceintes. Autrement, à force de galvauder la grève, les syndicats jouent avec le feu.

Nous donnons un petit exemple pour illustrer cette réalité.

En 2005, un Enseignant, instituteur et Directeur d’Ecole primaire percevait 57.000 Frs/mois au plus. A cette même époque, aucun fonctionnaire de l’Etat, même ceux de la catégorie A1 ne percevait pas 300.000 Frs même avec leur doctorat. C’était injuste, mais c’est les faits.

Aujourd’hui, un Instituteur titulaire du BEPC ou du BAC, Directeur d’Ecole primaire avec son CAP, est payé à environ 250.000 Frs soit une augmentation de plus de 400%. Et cette augmentation a été opérée sur 10 ans grâce au Président Faure. Un record qu’aucun enseignant n’a jamais publiquement reconnu.

Si le Togo a été paralysé pendant 16 ans, c’est parce que les Syndicats se sont acoquinés avec les politiques pour décider du mot d’ordre de grève générale illimitée avec les conséquences désastreuses que l’on sait.

On peut se battre pour se faire payer en optant pour des grèves. Mais décider de faire des grèves pour obtenir des primes est une hérésie, parce qu’on n’institue pas des primes de portée générale. Les primes se méritent par les travailleurs grâce à leurs rendements individuels c’est-à-dire leur compétence et rigueur.

Au Niger, un pays où le Président est démocratiquement élu, on fait la grève parce que les Enseignants sont restés trois mois sans salaires. Cela se comprend et se justifie.

Au Togo, les Enseignants sont régulièrement payés. Ils n’ont pas d’arriérés de salaires. Ils grèvent pour bénéficier de primes. C’est du non-sens.

Face à ce constat, le Président de la République en personne doit s’investir et prendre les choses en mains et indiquer aux responsables syndicaux la voie à suivre. Le Ministre BAWARA n’est pas capable d’appréhender convenablement les enjeux parce qu’il croit tout savoir et mieux que tout le monde. Le Président doit donc prendre ses responsabilités suprêmes.

Le cadre légal créé pour trouver des solutions consensuelles aux maux dont souffre le monde des travailleurs doit fonctionner normalement,en dehors des pressions de rues et en toute sérénité, pour trouver des solutions durables aux doléances.

Le Togo ne mérite pas ce qui s’y passe. Les parents d’élèves surtout doivent jouer leur partition et veiller à ce que leurs progénitures ne soient pas inutilement manipulées et instrumentalisées. Les enseignants ont le droit de grever mais qu’ils le fassent eux-mêmes et surtout non pas pour des primes.

Autrement, les grèves intempestives et injustifiées risquent de tuer la grève et ce sera l’impasse une fois encore.

Rodrigue
... suite de l'article sur Le Combat du Peuple


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