par François Soudan
François Soudan est directeur de la rédaction de Jeune Afrique
Le 20 janvier, le premier président noir de l’histoire des États-Unis va céder la place au premier président ouvertement soutenu par le Ku Klux Klan.
Pur produit de la démocratie libérale et défenseur d’une conception du droit international guidée certes par les intérêts de l’Amérique mais aussi par la morale et la rationalité, Barack Obama quitte le Bureau ovale de la Maison-Blanche, alors qu’un impulsif ultraconservateur, capable de lâcher un Tweet vengeur à 3 heures du matin parce qu’un commentaire l’aura blessé, s’apprête à y entrer.
Avec Donald Trump et pendant quatre ans au moins, le monde entre dans l’ère de l’incertitude, dans la dictature de l’émotion et de l’instantanéité, du conspirationnisme et de la confusion entre la vérité et le mensonge. En cela, le nouveau président américain est à la fois d’hier – le populisme et ses recettes vieilles comme les démocraties – et de demain : son imprévisibilité et son absence de recul sont parfaitement en phase avec l’invasion des réseaux sociaux.
Comme dans les War Games, la géopolitique de Trump n’est pas une affaire d’intérêts classiques mais de personnalités rivales ou alliées, parfois irrationnelles, avec lesquelles il convient de « dealer » ou de faire la guerre.... suite de l'article sur Jeune Afrique