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Canada : quand l’immigration devient un marché frauduleux
Publié le mercredi 18 janvier 2017  |  Jeune Afrique


© Autre presse par DR
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Ils rêvent de quitter leur Afrique natale pour couler des jours meilleurs dans un pays neuf. Et font parfois appel à des agences spécialisées pour les aider à constituer un dossier. Problème : certaines excellent à les escroquer.

Pour des milliers d’Africains, c’est devenu une destination phare. Le Canada, son faible taux de chômage et ses bons résultats en matière d’intégration attirent de nombreux aspirants au départ. Un chiffre illustre cette réalité : en dix ans, la communauté africaine a presque doublé, passant de 300 000 personnes en 2001 à 570 000 en 2011 (sur 33 millions d’habitants). Conséquence : à Dakar, à Alger ou à Lagos, la concurrence est rude entre les nouveaux candidats à l’exil, tous très motivés.


Pour mettre toutes les chances de leur côté, certains font même appel à des « agences en immigration ». Dossier mieux ficelé, connaissance pointue de la législation en vigueur… Ils comptent sur ces spécialistes pour augmenter leurs chances de voir leur demande acceptée. Las, depuis une quinzaine d’années, le secteur est envahi par des structures peu regardantes qui n’hésitent pas à garantir logement, emploi et visa à quiconque s’attacherait leurs services. Des promesses aussi irréalistes que le marché est lucratif : ces sociétés facturent jusqu’à 2 000 euros le dossier. Sans garantie de résultat.

Confiance mise à mal

Smaïl, 27 ans, a été victime de l’une de ces arnaques. L’année dernière, ce fils de bonne famille, originaire d’Alger et infirmier diplômé, décide de tenter l’aventure au Québec. Conscient de la difficulté à constituer lui-même son dossier, il fait appel à une société spécialisée, dont il tait le nom « par peur des représailles ». « À la première rencontre, je n’ai rien remarqué d’anormal. L’homme qui m’a accueilli m’a expliqué qu’avec mon profil j’avais toutes les chances de voir ma requête agréée. J’ai dû ensuite lui fournir plusieurs documents administratifs. Il avait tout d’un pro », explique Smaïl.


En l’espace de deux mois, il rencontre son interlocuteur à trois reprises et débourse à chaque fois un peu plus. « Il m’a d’abord demandé 200 euros d’acompte, puis 500 euros pour couvrir les frais juridiques, et encore 500 euros pour les dessous-de-table à notre dernier rendez-vous. » Deux semaines plus tard, Smaïl s’inquiète de l’absence de nouvelles. L’homme est désormais injoignable sur son portable et par e-mail. Et quand Smaïl se rend à ses bureaux, il trouve porte close.

Arnaques à perte de vue

« Des histoires comme ça, on en entend tous les jours ! Les responsables de nos bureaux africains nous rapportent que les candidats à l’immigration se rendent chez des concurrents qui leur garantissent un résultat sous quinze jours pour moitié moins cher », s’insurge Patrick Herbelin. Confortablement installé dans son bureau de Montréal, ce Français arrivé au Canada en 2001 dirige Legit-Québec, une société d’aide à l’immigration à but non lucratif qui a ouvert des antennes au Cameroun et en Côte d’Ivoire.

Une structure crédible qui doit composer avec la concurrence de ces agences fantômes. Depuis des années, Patrick Herbelin a vu ce business se développer : « Souvent, les personnes qui se lancent dans ce domaine sont des immigrés qui y voient une activité facile. Un agent n’a besoin que d’un téléphone, d’un papier et d’un stylo. Et il peut gagner gros. Forcément, ça fait tourner les têtes… »

On n’a jamais parlé des conditions d’admission au Canada. Le seul sujet, c’était l’argent, l’argent, l’argent ».
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