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60% des citadins africains vivent dans des bidonvilles
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Financial Afrik


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Centre-ville de Lomé vu depuis l`immeuble de la BTCI
Lomé, le 2 septembre 2015. Activités quotidiennes sur le boulevard circulaire, côté nord.


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L’intervention d’Alioune Badiane au Forum de Bamako, tenu du 23 au 26 février a fait mouche. Le président du centre Urban Think Tank Africa, tout juste retraité d’ONU Habitat a planté le décors d’une urbanisation de l’Afrique a un rythme rapide et non maîtrisé. Voici l’essentiel de son intervention.

« Le monde s’urbanise, irréversiblement. En 2035, toutes les régions en développement, notamment l’Asie et l’Afrique, compteront plus d’habitants en milieu urbain qu’en milieu rural. La population urbaine de l’Afrique, qui s’élève aujourd’hui à 450 millions de personnes, va doubler d’ici 2035. En Afrique subsaharienne, environ 60% de la population urbaine vit dans des bidonvilles et d’ici à 2050, la population urbaine d’Afrique devrait augmenter pour atteindre 1,2 milliard (…)

Dans de nombreux pays africains, au Sud du Sahara en particulier, la croissance urbaine est caractérisée par le caractère informel et illégal des établissements humains. Cette urbanisation est marquée par une croissance de la pauvreté́ et l’expansion des bidonvilles. Cependant, depuis l’an 2000, certains pays ont réussi à freiner l’expansion des taudis et à améliorer les conditions de vie de leurs populations.

Selon les estimations d’ONU- Habitat, entre 2000 et 2010, un total de 227 millions de citadins des pays en développement ont vu leurs conditions de vie s’améliorer significativement. En d’autres termes, le monde est parvenu à dépasser de 220 % la Cible 11 de l’Objectif 7 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) : « Améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici à 2020».


Réduction des bidonvilles: l’Asie à l’avant-garde

Dans ce contexte, l’Asie se situe à l’avant-garde des efforts. On estime en effet que la région a amé́lioré les conditions de vie et d’habitat de 172 millions d’habitants des taudis pendant la période 2000-2010, ce qui représente 74% du total mondial. Durant cette même période, la Chine et l’Inde ont amé́lioré à elles seules la vie et les conditions d’habitat de 125 millions d’habitants des bidonvilles.

En Afrique, la vie de 24 millions d’habitants de taudis s’est amé́liorée durant la dernière décennie, soit 12% de l’effort mondial. L’Afrique du Nord est la seule sous- ré́gion en Afrique dans le monde en développement où le nombre (8,7 millions) et la proportion des habitants des taudis ont diminué́ de façon constante (de 20 à 13%). L’Egypte, le Maroc et la Tunisie ont été́ les pays les plus performants en la matière. En Afrique subsaharienne, cependant, la proportion totale de la population urbaine vivant dans les bidonvilles n’a diminué́ que de 5% soit 17 millions d’habitants.

Au cours des dix dernières années, la proportion de la population urbaine vivant dans les taudis dans les pays en développement a diminué́, passant de 39% en 2000 à 32% en 2010.


Pourtant, la fracture urbaine perdure, car en termes absolus, avec l’urbanisation, la population des taudis a connu une croissance totale d’environ 60 millions de personnes, tendance qui pourrait se poursuivre dans un proche avenir. Entre 2000 et 2010, la population urbaine des pays en développement a augmenté́ en moyenne de 58 millions d’habitants par an, dont 6 millions de personnes venant s’ajouter à la population des bidonvilles. Durant la même décennie, selon les estimations d’ONU-Habitat, grâce à l’amélioration ou à la prévention de l’habitat informel, les pays en développement ont sorti en moyenne 22 millions d’habitants par an des conditions de vie insalubres.

Sur la base de ces tendances, la population des bidonvilles dans le monde pourrait atteindre 900 millions d’ici 2020. Cela constitue un mieux par rapport aux prévisions pessimistes des années 2001- 2002 mais cela demeure un problème sérieux dans plusieurs régions du monde et en Afrique SS en particulier.


En Afrique subsaharienne, pour que le ménage moyen accède à une unité de logement formelle abordable dans la région, ce ménage doit souvent épargner l’intégralité de son revenu pendant une période de plus de 27 ans. Par conséquent, l’inaccessibilité des logements abordables a grandement contribué à faire de l’Afrique subsaharienne la région dans laquelle la majorité ( environ 60%) de la population urbaine vit dans des bidonvilles.

Certains pays ont réalisé́ des progrès significatifs dans la réduction des bidonvilles et sont clairement engagés dans la réalisation de la Cible 11 ainsi que dans la prévention de nouveaux taudis. Les gouvernements ayant reconnu que les 100 millions d’habitants de taudis des OMD représentaient une ambition modeste, un minimum à atteindre, cet objectif a été révisé en 2015 avec l’adoption des Objectifs de Développement Durable et avec le Nouvel Agenda Urbain adopte à Quito en 0ct 2016. Les gouvernements se sont fortement engages et ont révisé cet objectif, à le porter à un niveau supérieur et intégrer à la fois les quartiers existants et le potentiel de nouveaux bidonvilles à venir.

Les pays qui ont enregistré́ de bons résultats à ce jour doivent maintenir et accroître leurs efforts pour améliorer les conditions de vie des habitants des taudis, tout en offrant des alternatives adéquates pour prévenir la formation de nouveaux bidonvilles. Les pays peu performants doivent apporter des changements radicaux dans leurs interventions et leurs politiques vis-à-vis des bidonvilles et la pauvreté́ urbaine dans son ensemble.

Les performances des pays résultent en général d’une combinaison de politiques volontaristes qui incluent notamment la restructuration des bidonvilles existants, la sécurisation de l’occupation résidentielle et l’amélioration de l’accès aux services de base, la planification des extensions urbaines et l’équipement des terrains avec les infrastructures adéquates à l’échelle de la croissance des villes, la mise en place des conditions pour le développement d’une offre de logements abordables comme alternative aux bidonvilles, des programmes intégrés de développement urbain et d’habitat gérés à l’échelle locale et soutenus par des dispositifs d’appui nationaux.

Du point de vue de l’évaluation, les résultats concernant la Cible 7.D des OMD (ancienne cible 11) sont mesurés par l’indicateur 7.10 : proportion de la population urbaine vivant dans les bidonvilles. Celle-ci est calculée par le nombre de personnes n’ayant pas accès à un ou plusieurs des éléments de base suivants : eau potable, dispositif d’assainissement amé́lioré, logement durable, espace de vie suffisant, et sécurité́ d’occupation résidentielle.

La définition internationale des bidonvilles à travers les ménages vivant dans les conditions décrites ci-dessus constitue un compromis entre des considérations théoriques et méthodologiques, notamment en matière de collecte des données. En pratique le critère concernant la sécurité́ de l’occupation résidentielle n’est pas pris en compte faute de définition précise et compte tenu de la grande variété́ des systèmes de tenure foncière dans le monde. Les quatre autres critères reflètent les conditions physiques des bidonvilles qui sont normalement mesurables, à savoir : le manque d’accès à l’eau potable, l’absence de dispositif correct d’assainissement, le surpeuplement du logement et la durabilité́ insuffisante du bâti.

Cependant, les statistiques nationales fournissent rarement la répartition géographique de ces mauvaises conditions d’habitation et ne spécifient généralement pas la sévérité́ de l’insalubrité́ des logements qui cumulent plusieurs des carences mentionnées ci-dessus. Une telle désagrégation statistique permettrait un meilleur ciblage des politiques et programmes publics nationaux et locaux et la définition des moyens d’action nécessaires

1 Enfin, si la Cible 7.D sur l’amélioration significative des conditions de vie d’au moins 100 million d’habitants des bidonvilles avant 2020 est d’ores et déjà̀ largement atteinte au niveau mondial, les fortes disparités régionales, nationales et locales ne sont pas reflétées et il a été convenu a New York en 2015 et à Quito en 2016 de se fixer de nouveaux objectifs pour faire en sorte que chaque pays réduise au moins de moitié́, d’ici à 2030, la proportion de sa population vivant dans des conditions d’habitat insalubre, ce qui permettrait de mieux cibler et coordonner les efforts nationaux à mener et les appuis internationaux nécessaires à mobiliser.


Les défis à relever par Afrique

Pour améliorer les conditions de vie des habitants des taudis (ou bidonvilles) en Afrique, il n’existe aucune recette magique mais plutôt un ensemble d’actions coordonnées que doivent mener les gouvernements et les villes en partenariat avec les autres acteurs. Au vu de l’expérience acquise au cours des quatre dernières décennies dans toutes les régions du monde, ces actions peuvent être regroupées en sept volets, qui constituent autant de défis auxquels tous les gouvernements doivent faire face. Ces sept défis sont synthétisés dans les lignes qui suivent. Pour être relevés, ils demandent détermination, continuité́ dans les efforts et un sens partagé de la justice sociale.


Politique Nationale d’Urbanisation


L’amélioration et la résorption des taudis doivent être inscrites dans le cadre plus large des politiques de l’habitat et des politiques urbaines. En effet les bidonvilles n’existent pas de façon isolée, indépendante du monde extérieur. Ils sont liés aux conditions économiques, à la pauvreté́ et aux inégalités urbaines, aux règles d’aménagement et d’occupation des sols, à la planification urbaine (ou à son absence) etc. Le premier défi résultant des engagements internationaux du Millénaire consistait donc pour les gouvernements à revoir leurs politiques de l’habitat de façon à mieux prendre en compte les besoins des populations vivant dans les bidonvilles et à définir des actions concrètes pour améliorer leur sort. En général les politiques attendues doivent couvrir plusieurs domaines (institutionnel, financier, législatif, technique …) tout en identifiant des priorités. Certains gouvernements ont par exemple accordé une priorité́ à l’amélioration in- situ des bidonvilles et d’autres à la démolition des taudis et la construction de logements à faible coût. Ce choix stratégique aurait dû être présenté́ dans un document écrit soumis au Parlement afin de favoriser le débat public.


Suivi statistique et évaluation

La mise en œuvre aussi bien OMD déjà clôtures que des ODD couramment mise en œuvre demande un suivi rigoureux, tant par les organisations de l’ONU que par les gouvernements eux-mêmes. La crédibilité de ces engagements publics requiert un suivi méthodique et une information transparente. L’amélioration des conditions de vie peut et doit être mesurée pour éclairer les politiques et si nécessaire pour les réorienter. Ce second défi demandait donc aux gouvernements de revoir leurs dispositifs de suivi statistique afin de les adapter au problème complexe de l’identification, de l’amélioration et de l’éradication des taudis.

Cadre Institutionnel et Gouvernance

L’amélioration des quartiers spontanés, ou non planifiés, demande l’adoption de modes transparents et participatifs de gouvernance urbaine, ainsi que la mobilisation de nombreux acteurs et des approches innovantes. Il est parfois nécessaire de créer de nouvelles institutions ou de reformer radicalement des institutions existantes afin d’accroître l’efficacité́ des interventions et d’obtenir un impact suffisant au niveau de l’ensemble des agglomérations. Ce troisième défi était celui du leadership, de la coordination, des partenariats et de la participation, autant de principes adoptés à Istanbul dès 1996 par la communauté́ internationale dans le Programme pour l’habitat.


Accès aux terrains urbains

Il est reconnu que l’une des principales causes de la prolifération des bidonvilles depuis une quarantaine d’années réside dans des politiques foncières erronées et inégalitaires qui ont rendu inaccessibles les terrains urbains aux populations défavorisées. Ces dernières n’ont eu d’autre option que de créer des quartiers spontanéśs, non planifiés et insalubres. Certains de ces quartiers ont été́ peu à peu régularisés tandis que d’autres étaient victimes d’évictions forcées et se reconstituaient sur des terrains de plus en plus éloignés ou dangereux. Assurer la sécurité́ d’occupation et accroitre la disponibilité de terrains urbains abordables constituent donc le quatrième défi posé aux gouvernements.



Accès aux services de base

Les bidonvilles se caractérisent par d’énormes déficiences en services de base. C’est pourquoi leur définition met l’accent sur les lacunes en matière d’eau et d’assainissement, éléments indispensables à la vie (l’eau) et à la dignité (l’assainissement). D’autres services sont également nécessaires, notamment pour satisfaire les besoins de transport, de communication, de collecte des déchets, d’énergie et bien sûr d’éducation et de santé.

En 2009 le Conseil d’Administration d’ONU-Habitat a approuvé́ des Lignes Directrices sur l’accès aux services de base pour tous 7, qui fournissent un cadre international utilisable pour l’analyse et l’adaptation nationale des politiques et des législations. Ces directives complètent celles sur la décentralisation adoptées en 2007. Le cinquième défi, qui figure dans le Plan de mise en œuvre du Sommet mondial sur le développement durable (Johannesburg, 2002), consistait à diminuer de moitié́ la proportion de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable et aux services d’assainissement de base entre 2000 et 2015.
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