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A Bangui, les soldats français fêtent Noël entre deux patrouilles
Publié le jeudi 26 decembre 2013  |  togosite.com


© Autre presse par DR
A Bangui, les soldats français fêtent Noël entre deux patrouilles


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Bangui - "Joyeux Noël la meute!" lance le lieutenant Laujac à ses hommes: une boîte de cassoulet, un paquet de bonbons et quelques conserves, c’est le cadeau de l’adjudant Gnokore, qu’il déballe en riant entre deux blindés, au beau milieu d’une patrouille française dans la nuit de Bangui.
La patrouille du 1er régiment de hussards parachutistes a fait une pause dans sa patrouille en cette nuit de Noël, histoire de célébrer "en meute" ce réveillon un peu particulier, dans une ville déserte et sous couvre feu, où il y a quelques heures à peine, des manifestations succédaient aux exactions.
Pour l’occasion, les hussards ont même pensé à embarquer dans la colonne de blindés un petit sapin en plastique, orné d’une guirlande lumineuse: "C’est pas comme a la maison, mais tout est dans le symbole!", rigole un sous-officier.
Quelques instants plus tôt, bien accroché à sa mitrailleuse de 7,62 mm, l’adjudant Gnokore scrutait à l’aide de lunettes de vision nocturne les rues de Bangui. La fête est de courte durée. Chacun des hommes a acheté pour l’un de ses camarades un petit cadeau personnalisé. Le temps d’une cigarette et de quelques blagues, et la colonne repart, zigzaguant entre des carcasses noirâtres de voitures, brûlées le jour-même dans de nouveaux incidents dans le quartier Miskine.
"La Centrafrique, c’est nouveau pour nous"
Une façon bien particulière de fêter Noël pour ce régiment, qui n’avait pas mis les pieds en Centrafrique depuis les années 97/98: "La Centrafrique c’est nouveau pour nous les jeunes, mais fêter Noël en "opex" (opération extérieure), c’est une habitude pour certains d’entre nous", explique le maréchal des logis Aymeric, père d’un enfant de deux ans, et qui a déjà fêté un réveillon au Liban.
"J’ai quand même eu la chance d’en fêter un avec mon fils... mais ma famille comprend mon métier, c’est comme ça. Heureusement, on a les camarades, c’est une chance", souligne-t-il.
Ce soir, la colonne blindée ne s’arrêtera pas beaucoup. Deux ou trois fois tout au plus pour contrôler des véhicules ne respectant pas le couvre-feu. Et si sa mission première est d’appuyer la force africaine dans le désarmement de multiples civils, milices ou ex-rebelles qui font le quotidien violent de la ville, ce soir tout semble calme. Au passage de la patrouille, seules quelques ombres filent dans la nuit.
Dans le centre-ville, des gamins des rues, les "godobés" comme on les appelle ici, courent derrière les véhicules en gesticulant. Leur Noël à eux ne sera pas bien différent des jours précédents, ni des jours suivants.
"Arrêtez vous! Arrêtez vous! Je vous en supplie!", crie soudainement une ombre sur le bord de la route. Mais le convoi continue. "On s’arrête quand on sent vraiment qu’il y a une urgence. Mais on ne peut pas stopper à chaque fois", explique d’un ton las l’adjudant.
Pendant les quelques minutes qu’a duré la "pause Noël", le lieutenant Laujac a pris le temps de parler à ses hommes, venus par la route depuis Douala, au Cameroun. Il les félicite pour le travail accompli, mais il les prévient aussi de celui qui reste à faire pour sécuriser ce pays en proie au chaos depuis la prise de pouvoir par l’ex-rébellion Séléka en mars.
"Il fallait voir comment les gens nous applaudissaient et nous disaient +merci+ quand on est rentrés dans le pays... Ca faisait chaud au coeur", raconte un sous-officier. Désormais toutefois, l’accueil est plus mitigé pour l’armée française dans certains quartiers de Bangui, alors que l’hostilité monte chez certains musulmans qui accusent la France de "partialité".

AFP

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