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Scandale au Concours de Recrutement des Enseignants du Secondaire : Des candidats se retrouvent à la correction des épreuves
Publié le jeudi 9 mars 2017  |  Le Correcteur


© aLome.com par Parfait
Séance de questions orales autour du drame de WACEM, à Tabligbo
Lomé, le 22 octobre 2015. Parlement. Les ministres Bawara et Bidamon, épaulés par leur collègue Pius Agbetomey ont répondu à la question suivante de Jean Kissi : «Dans quelles conditions le drame de WACEM s’est-il produit, les mesures d’aide aux victimes, des éclaircissements sur le type de contrats liant l’Etat togolais et les industries minières… ».


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Un cadre du ministère de la Fonction Publique serait à l’origine de cette pagaille. Le Togo est en passe de devenir une République des scandales. Depuis plusieurs années, des faits intrigants se passent quotidiennement dans les plus hautes structures étatiques togolaises. Détournements, gabegie, corruption sont autant d’éléments qui caractérisent une gestion médiocre et approximative du Togo sous l’ère des Gnassingbé. L’un des domaines dans lesquels l’on expose régulièrement les tares d’une administration bancale, c’est l’exercice de la fonction publique. Entre copinage et relations d’intérêt, la fonction publique togolaise souffre d’énormes carences qui mettent sérieusement en doute la bonne foi de ses premiers décideurs.



Le gouvernement togolais par le biais du ministère de la Fonction Publique a lancé un concours de recrutement d’enseignants du secondaire (collège et lycée). Ce concours qui s’est déroulé dans des centres d’écrit à travers le pays le 27 janvier dernier devrait rentrer naturellement dans la phase de correction des copies avant la proclamation des résultats. C’est dans cette optique que des enseignants ont été désignés et convoqués les 15 et 16 février derniers sur le campus universitaire de Lomé pour procéder à l’opération de correction. Il faut rappeler que les épreuves du concours portaient sur deux disciplines à savoir une épreuve de culture générale et une épreuve de spécialité.

Selon des sources bien renseignées, ce sont des professeurs d’universités qui ont été choisis pour les matières de spécialité alors que l’épreuve de culture générale était confiée aux professeurs de lycée et de collège. Faits scandaleux, l’on s’est rendu compte de la présence dans la salle de correction des individus qui non seulement ne réunissent pas les critères pour y être mais aussi n’ont rien à voir avec l’enseignement. Des intrus ne répondant à aucun critère de convocation se sont donc retrouvés à la correction. L’on se demande alors comment l’organisation s’est prise pour que les choses se passent ainsi.

A la sous-commission Anglais par exemple, on parle de la présence parmi les correcteurs d’un élève-pasteur en formation dans une école biblique de la place et qui bien que parlant couramment la langue de Shakespeare n’a rien à faire dans ce contexte précis. Il en est de même pour une dame qui a reconnu n’être pas un professeur d’université mais plutôt une étudiante et qui a eu la loyauté de se retirer d’elle-même. Si ces deux cas qui viennent d’être énumérés peuvent être considérés comme des anomalies ou des erreurs, que peut-on dire de ces candidats au même concours qui se sont retrouvés dans la salle de correction devant leurs propres copies ? Ce fait, la sous-commission Histoire-Géographie-ECM en a connu et les preuves sont irréfutables.

Ayant présenté un Master et subi le concours en tant que candidat, un autre s’est aussi retrouvé dans une salle de correction sur le campus de Lomé pendant les deux jours. Et ils sont certainement nombreux, ces doctorants qui sans être professeur d’université comme l’exigeaient les consignes se sont retrouvés grâce à des subterfuges dans les différentes salles de correction des matières de spécialité. Mais le comble est bien entendu le cas des candidats-correcteurs. « Comment est-ce possible ?», peut-on se demander. Serait-il donc vrai que les concours de recrutement au Togo ne sont que de véritables trompe-l’œil ? On se souvient encore de toute la cacophonie qui a entouré l’organisation des concours d’entrée dans les Ecoles Normales d’Instituteurs il y a quelques mois.

Les épreuves ont dû être annulées à Tsévié et Dapaong, reprises puis contestées notamment à Dapaong où on n’a eu qu’un seul admis. Finalement, c’est en Conseil des Ministres que l’organisation d’un simple concours a trouvé un salut. Les départements ministériels et tous les services techniques ayant cette responsabilité seraient-ils subitement devenus défaillants ? Pour le cas d’espèce, des sources bien introduites dans l’organisation dudit concours pointent du doigt Un cadre du ministère de la Fonction Publique. Il se serait accaparé toutes les prérogatives liées à l’organisation de concours quoique admis à la retraite depuis 2016, il est toujours maintenu à son poste.

Il ne faut pas oublier qu’au Togo, les institutions sont à la couleur du pouvoir suprême. Chaque personnalité à qui des responsabilités sont confiées s’érige en un véritable caïd qui en fait ce qu’il veut au mépris de la loi et des intérêts de la nation. Le cas de la fonction publique est beaucoup plus compliqué en ce sens que l’on donne l’impression de n’être au service de personne. La corruption, le clientélisme, la gabegie et le favoritisme ne sont pas des faits nouveaux dans le domaine public au Togo. Mais le tolérer au point de retrouver un candidat ayant passé un concours à la correction de ses propres copies, c’est tout simplement scandaleux et il importe de situer rapidement les responsabilités et prendre des sanctions exemplaires.

Pour permettre à nos lecteurs de se faire une idée sur cette pagaille, voici ci-contre une partie de la liste des candidats et des correcteurs.

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