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Togo: la hausse des prix à la pompe plombe le budget des ménages
Publié le samedi 11 mars 2017  |  AFP


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Centre-ville de Lomé vu depuis l`immeuble de la BTCI
Lomé, le 2 septembre 2015. Activités quotidiennes sur le boulevard circulaire, côté nord.


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Lomé - "Trop, c’est trop! Nous avons donné deux semaines au gouvernement pour qu’il revienne aux anciens prix des produits pétroliers à la pompe", vocifère Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT), asphyxiés par deux hausses des prix en un mois.

Le 27 février, le gouvernement togolais a augmenté d’environ 10% les prix du carburant, la deuxième hausse en l’espace d’un mois, faisant passer le litre de super de 476 à 524 francs CFA (de 0,72 à 0,8 euros), celui de gazole de 478 à 526 francs CFA et celui du pétrole lampant de 425 à 468 francs CFA.

"Cette variation des prix à la pompe agit (...) sur le panier de la ménagère" souligne M. Sogadji, estimant que "les autorités n’ont pas pitié de cette population qui vit dans la misère".

Le Combat pour l’alternance politique (Cap 2015), coalition de quatre partis de l’opposition, a organisé samedi une "marche pacifique" à Lomé pour exiger l’annulation des hausses de prix.

Soutenus par des organisations de la société civile, des milliers de partisans de ce regroupement ont défilé dans les rues de la capitale togolaise pendant plus de deux heures, scandant des slogans hostiles au gouvernement, avant de se rassembler sur une place publique. La marche s’est déroulée sans incident sous la surveillance des forces de sécurité.

"Nous demandons au gouvernement de revenir simplement aux anciens prix", a déclaré à l’AFP Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition.

La dernière hausse en date, fin février, avait déclenché des violentes manifestations dans la capitale togolaise, notamment de chauffeurs de taxis et de "zémidjans" (motos-taxis), dispersés par la police après avoir bloqué plusieurs carrefours.

Bilan: un manifestant avait été tué par balle et plusieurs avaient été blessés. Un bus de transport en commun appartenant à l’Etat avait été incendié.

Le gouvernement a justifié la hausse des prix à la pompe par "l’augmentation du prix du baril sur le marché international", passé "de 38,38 dollars en janvier 2016 à 55 dollars en janvier 2017", et par la hausse du cours de la devise américaine dans laquelle sont libellés les prix du pétrole.

Il a également souligné que les prix des carburants restaient subventionnés.

"C’est faux, le gouvernement n’a rien subventionné ces derniers mois", rétorque M. Sogadji, pour qui cette "décision injuste" a déjà entraîné la hausse des prix des produits destinés à l’alimentation, notamment ceux venant des exploitations locales.

"Les prix des produits vivriers venant des fermes ont connu une légère hausse ces derniers jours car les frais de transport ont augmenté", a-t-il expliqué, citant le renchérissement du maïs mais aussi du charbon de bois.

- Demandes d’annulation -

Les deux-tiers des Togolais vivent de l’agriculture de subsistance et plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour.

Le chômage touche la jeunesse de plein fouet. Certains économistes togolais estiment le taux de chômage à 29%, dont une majorité de jeunes.

"Le gouvernement doit annuler les nouveaux prix à la pompe car nous souffrons dans ce pays", estime Evariste Ekadji, chauffeur de taxi de 33 ans, à son tour "obligé d’augmenter légèrement les tarifs, surtout lorsque le client veut parcourir une longue distance".

Anani Ekué, 27 ans, conducteur de moto-taxi, admet faire de même "pour ne pas tourner à perte".

Comptable dans une société de gardiennage, Cossi Djiwan, 42 ans, n’utilise désormais plus sa voiture tous les jours pour se rendre sur son lieu de travail, éloigné de son domicile.

"Je me suis simplement rabattu sur ma moto, qui ne consomme pas beaucoup d’essence", explique-t-il, craignant de voir son budget carburant exploser.

Fulbert Attisso, journaliste et président du parti d’opposition Le Togo Autrement, juge "inopportune cette hausse des prix du carburant à la pompe, face aux difficultés dans lesquelles vivent les populations". "Nos autorités doivent obligatoirement annuler cette décision", explique-t-il.


ek/ayv/jlb/de

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