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Crise au sein du secteur de l’éducation/Le gouvernement double la prime d’incitation à la fonction enseignante
Publié le samedi 25 mars 2017  |  Chronique de la Semaine


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
La FESEN et la CSET en AG sur le devenir de leurs revendications
Lomé, le 18 mars 2017. Centre communautaire de Tokoin. La FESEN et la CSET se prononcent sur les concessions du Gouvernement autour des revendications des enseignants.


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Depuis le lancement des mouvements de grève par la Coordination des syndicats de l'éducation du Togo (CSET) à la rentrée scolaire 2016-2017 avec comme conséquences des perturbations graves dans le système éducatif, le gouvernement très attentif aux doléances des enseignants ne cesse de répondre à leurs préoccupations. Le gouvernement n'avait même pas attendu le mot d'ordre de grève pour mettre en place le Cadre Permanent de Concertation (CPC) pour justement débattre des problèmes qui minent le secteur éducatif. La CSET quitte la table de négociations pour lancer son mot d'ordre de grève en déclinant sur sa plate-forme quatre revendications qui sont pourtant en discussion dans le CPC.

Ce mouvement qui peinait à se mettre en branle s'est durci avec à la clé la stratégie d'instrumentaliser un groupuscule d'élèves chargés de déclencher la mobilisation de leurs camarades à l'aide de cailloux et de bâtons et de prendre d'assaut les routes et les écoles privées dont les enseignants n'ont même pas le tiers de ce que gagnent leurs collègues du public. Et pourtant les discussions qui étaient en cours au sein du CPC, ont finalement abouti à la satisfaction de trois revendications sur quatre contenues dans la plate-forme revendicative de la CSET.



Ainsi plus de 12.000 enseignants auxiliaires ont été intégrés dans la fonction publique avec la signature de leur décret de nomination qui prend effet à partir de janvier 2017. Désormais, ces enseignants intégrés bénéficieront des avantages et des avancements qu'ils n'avaient pas auparavant. Les Togolais pensaient qu'avec cet acquis, la CSET appellerait ses membres à reprendre les cours pour permettre aux élèves de se rattraper et d'aborder dans la sérénité les examens qui s'annoncent.



C'est peine perdue, la FESEN se joint à la CSET pour durcir le mouvement en exigeant les primes. La pratique étant d'exploiter les élèves comme arme, ces syndicats se sont mis à l'œuvre en poussant dans la danse certains établissements comme le lycée d'Adidogomé, les CEG Atikpa, Solidarité, et Tokoin-nord qui depuis le mouvement, étaient restés calmes et où les cours se déroulaient normalement.



Et pourtant, un relevé de conclusions avait été remis au Premier ministre qui a promis l'étudier et revenir avec des propositions dans deux semaines. Les deux syndicats, devant cet engagement du Premier ministre, devaient faire preuve de responsabilité et penser à l'avenir et à la réussite de leurs élèves. Mais malheureusement, ils ont rejeté la trêve de deux semaines contenue dans le relevé des conclusions en maintenant la grève avec à la clé, le déversement de quelques élèves dans la rue. Quel cynisme !



Le gouvernement, malgré les contraintes budgétaires et soucieux de ramener la paix dans le secteur éducatif, a doublé la prime d'incitation à la fonction enseignante qui passe de 120.000 à 240.000 annuellement. Cette mesure prend effet à partir du 1er avril 2017.


Le Premier ministre, Komi Selom Klassou, a annoncé que le gouvernement mettra en place avant la fin de ce mois de mars un Comité de rédaction élargi aux partenaires en développement pour l'élaboration du statut particulier des enseignants. Ce statut sera adopté dès la rentrée scolaire 2017-2018.
Avec cette augmentation de la prime d'incitation à la fonction enseignante, les avantages perçus par les enseignants s'élèvent à 828.000 pour les cadres A1 contre 438.000 pour les autres fonctionnaires de la même catégorie, soit le double de ce que gagnent les enseignants. Pour la catégorie C et D, les avantages annuels des enseignants s'élèvent à 684.000 FCFA contre 342.000 FCFA pour leurs collègues de la fonction publique. Peut-on encore dire que les enseignants sont lésés ou mal rémunérés au Togo ?



Et malgré tous ces avantages, la CSET et la FESEN sont prêtes à sacrifier l'avenir de leurs propres enfants sur l'autel de leurs gourmandises. Au lieu de se réjouir de toutes ces mesures du gouvernement et appeler à la reprise des cours, les deux syndicats, sous la pression de certains enseignants inconscients de l'avenir des enfants, brandissent encore d'autres réclamations en menaçant de reprendre la grève.



Dans une lettre adressée au gouvernement, la CSET et la FESEN demandent le remboursement des précomptes opérés sur le salaire des grévistes pendant la période de grève. Et pourtant, ces syndicats connaissent les conditions pour aller à la grève. Partout dans le monde, lorsqu'un syndicat dépose son préavis de grève, les grévistes savent d'avance que l'employeur ne doit pas leur verser le salaire correspondant aux jours de cessation de travail. Si les syndicats ont le droit de faire la grève, l'employeur a le droit aussi d'opérer les précomptes sur les salaires des grévistes. C'est une règle universelle actée par le Bureau International du Travail.


Le Togo ne peut pas se soustraire à cette règle sacro-sainte. Ce qui est d'ailleurs normal sinon comment peut-on payer des employés qui n'ont pas travaillé ? Les responsables de la CSET et de la FESEN ne devraient en aucun cas poser cette réclamation relative aux précomptes car s'ils ont le droit de faire la grève, le gouvernement a également le droit de faire les précomptes.
Il leur revient de rembourser aux grévistes ce que l'Etat a prélevé à leurs syndiqués. A moins qu'ils comptent encore sur l'exploitation des enfants en les déversant dans la rue pour obtenir gain de cause.



Ce qui est évident, c'est que les Nations Unies combattent avec la dernière rigueur l'utilisation des enfants, dans la guerre et les travaux ainsi que leur déversement dans les rues.
Les responsables de ces deux syndicats qui s'illustrent dans ces pratiques malsaines et répréhensibles, répondront de leurs actes lorsque les enfants exploités commenceront par les dénoncer. En tout cas, "Chronique de la Semaine" dispose de certains noms d’enseignants manipulateurs révélés par des élèves et se réserve le droit de les publier le moment venu.
En somme, tout ce que les enseignants togolais ont obtenu comme avantages est très énorme alors qu'ailleurs, ce sont les arriérés de salaires que les gens réclament. Au Niger par exemple, les enseignants demandent le payement des mois d'octobre, de novembre et de décembre 2016. Ce qui est remarquable, les syndicats de ce pays n'ont pas sollicité les services des élèves pour revendiquer mais ils sont eux-mêmes sortis pour manifester leur colère contrairement au Togo où la CSET et la FESEN restent dans leur coin et poussent leurs élèves dans la rue.


Avec le décès de Sinandaré et de Douti, deux élèves morts pour que nos enseignants et fonctionnaires gagnent de l'argent, ces deux syndicats devraient comprendre qu'il faut mettre les élèves hors de leur revendication comme le font les enseignants nigériens. Malheureusement au Togo, c'est le contraire : c'est plutôt les élèves qui manifestent pour réclamer le bien-être des enseignants.
La CSET et la FESEN doivent comprendre qu'en tirant trop sur une corde, elle finira par se rompre.





Aliziou Dominique

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