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Tribune: Les OSC togolaises enfin unies pour définir des perspectives!
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Societe civile Media


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Quartier administratif de la capitale togolaise
Lomé, le 25 février 2017. Immeuble abritant le CASEF (Centre administratif des services économiques et financiers).


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La rencontre des acteurs de la société civile autour du Plan National de Développement et de l’Examen volontaire National s’est tenue mardi dernier à l’Hôtel Merlot, Casablanca, sur une note de satisfaction de tous. Elle aura permis d’avoir un débat franc entre OSC sur les limites et dérives propres à notre « métier » et, sans complexe, exorciser les petits démons empêchant la tenue d’une collaboration gagnant-gagnant entre l’Etat et les OSC.


Il n’est un secret pour personne du manque de confiance qui s’est installé depuis que les partenaires financiers ont décidé d’utiliser la fenêtre de financement offerte par les caisses des ONGs et les collectivités pour financer le développement. Une concurrence Etat-OSC s’est même installée et a conduit a des trafics d’influence, des coup bas, une dénonciation abusive, des abus socio économiques, des privations de libertés etc. Bref, une crise de confiance totale. Le débat autour des ODD offre une occasion de briser les chaines de cette délicate relation et baliser la voie à un partenariat fort et complice au profit du développement du pays.

Plusieurs « gourous » du monde associatif ont partagé les expériences d’implication des OSC dans la gestion des plans de développement (notamment la SCAPE), le rôle dévolu au OSC dans la gouvernance locale, les générations de société civile dans le temps (il semble que nous en sommes la 4ème), ainsi que la nécessité d’une approche alliant plaidoyer actif, défense des droits socio économiques (notamment le droit des femmes) et soutien à la croissance économique des ménages et des jeunes.

Un débat passionnant s’est alors installé entre M. Gervais Meatchi, Directeur des Politiques de Développement et le parterre d’ONGs, décidées à prouver que l’Etat togolais, quoiqu’officiellement positif et ouvert, ne prend pas suffisamment de mesures pour soutenir et faire de la société civile un véritable partenaire. A la fin, M. Gervais a résumé la leçon à retenir: «Nous assistons à un changement de paradigme au niveau de la collaboration OSC-Etat et il importe de continuer la conversation dans un esprit de construction et d’amélioration des conditions de vie des populations».


Les travaux en commission ont permis ensuite aux 44 participants de sortir des sentiers battus et de faire des propositions novatrices et courageuses pouvant rompre avec le Business-as-usual et définitivement faire des différents secteurs de véritables leviers de développement. 10 commissions en tout ont été mises en place et c’est ainsi que des propositions de programmes et projets à engager ont été faites pour un Quinquennat de la Durabilité (2018-2022) au Togo dans tous les secteurs porteurs de croissance.

Une synthèse des importants échanges issus du débat du jour ainsi que des conclusions des concertations régionale a permis de dégager un document de Position des OSC sur le pilotage des ODD au Togo. Ces recommandations fortes seront présentées et transmises au Gouvernement au cours d’un des 5 ateliers qu’organise le Ministère en charge de la Planification et du Développement au Casef dans le cadre de la définition de la Matrice des actions à inscrire dans le PND.

La volonté spontanée et inouïe des OSC de collaborer ensemble, dans le respect des diversités et la mise en avant de l’intérêt collectif est un fait historique à souligner dans ce processus. En effet, ce niveau de collaboration ouvert, désintéressé, volontariste, positif et collectif des OSC au Togo n’a jamais été atteint depuis des décennies malgré d’importants programmes de développement exécutés à coup de milliards.


Point besoin de les nommer puisque, la mémoire est encore vive. Voici que par une idée novatrice, couplée d’une utilisation intelligente des médias sociaux (whatsapp notamment), la société civile togolaise, dans toute sa diversité (jeunes, femmes, migrants, groupes religieux, ONG, associations, mouvements syndicaux, et surtout Diaspora), a décidé, dans un sursaut citoyen, de se donner la main et faire face, en bloc, aux mécanismes qui maintiennent la Pauvreté et aux racines de la malgouvernance qui mine plusieurs couches de la vie sociopolitique au Togo.

Et ce, sans aucun financement externe. Peut être que c’est dans cette spontanéité citoyenne qu’il faille aller chercher les solutions innovantes à la lutte contre la misère dans nos pays, et non dans les Grands programmes avec des signes rocambolesques que fabriquent périodiquement Nations Unies, Organisations internationales et autres « sorciers du développement ».

Les sentiments qui m’ont animé à la fin de l’atelier de mardi sont celles prononcées bien avant ma naissance par Hugo Victor: « aucune force, ni même l’armée la plus puissante au monde, ne peut arrêter une idée quand son heure a sonné ». Je crois que le cocorico du coq a chanté une ère nouvelle dans les relations inter/intra OSC et entre Etats et OSC.


Et il nous fait tant plaisir d’être témoin de ce renouveau associatif fondant sa philosophie d’action sur la liberté et la fraternité pour bâtir une Patrie nouvelle. Il demeure cependant qu’il faudra donner corps et vie à ce mouvement. Il faut lui permettre de transcender les clivages naturels qui fondent nos différentes organisations afin d’engager véritablement un partenariat nouveau avec non seulement le secteur public, mais aussi le Secteur Privé.

Ah oui, fameux secteur privé. C’est là et en ce moment là, sans doute que cette dynamique ascendante, cet élan de solidarité des citoyens, ce boomerang de travail main dans la main des OSC, devra se frotter à la réalité du terrain et prouver qu’il est venu pour offrir un véritable espace de vivification et de joie, à ceux et celles qui ont fait le choix – de gré ou pour certains par la magie du hasard – d’embrasser le secteur professionnel de la société citoyenne.

Par Sena ALOUKA, Directeur Exécutif de l’ONG JVE-INTERNATIONAL
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