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TOGO: Faure n’a encore parlé qu’à son armée dans son discours en 13 minutes, puisqu’il s’agit de conclure l’année 2013
Publié le mercredi 1 janvier 2014  |  togo.infos


© AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé en visite officielle en France
Le président togolais Faure Gnassingbé avec le président François Hollande


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Hommage aux troupes togolaises qui sont sur les fronts au Mali, en Côte d’Ivoire, au Soudan etc, et promesse d’agir avec des "actes concrets" dans le domaine de la sécurité et de la défense durant l’année 2014.

Voilà en quoi se résume réellement le message présenté mardi 31 décembre par Faure Gnassingbé au peuple togolais.

Au passage, il a aussi dit que l’expérience du passage du Togo au conseil de sécurité des nations-unies a enrichi notre pays et l’a permis de retrouver sa crédibilité au plan international.

Voilà pourquoi Faure Gnassingbé a invité les travailleurs togolais à éviter de remettre en cause cette crédibilité par des revendications corporatistes mêmes s’il les reconnait urgentes et pressantes.

Il affirme que les efforts que le pays a consentis durant ces dernières années ont commencé à donner leurs fruits sur le plan économique et donc que notre économie se porte de plus en plus mieux et qu’il faudrait œuvrer pour consolider ces acquis.

Il a insisté sur la nécessité pour le Togo de préserver la paix quoi qu’il arrive. Bien sûr il s’est inspiré de ce qui se passe dans les autres pays de la sous-région où les gens s’entredéchirent à longueur de journée.

En ce qui concerne les élections locales et la décentralisation, le fils d’Eyadema jure qu’elles constituent une priorité et c’est donc pour cela qu’il a fait initier des concertations avec les acteurs politiques et la société civile.

Mais au même moment il estime que l’on doit évoluer dans ce projet avec prudence, bref il veut dire que tant que tous les paramètres ne sont pas réunis, il ne serait pas en mesure de les organiser.

Sans doute qu’il a réussi à oublier que le Mali, pays déchiré par la guerre et des rébellions djihadistes, a organisé deux élections en moins de trois mois.

Il aussi oublié que les ambassadeurs accrédités au Togo lui avaient déjà dit lors de la dernière cérémonie de présentation de voeux de nouvel an, qu’il avait tout pour réussir et que les difficultés que l’on rencontre ailleurs ne se trouvent ici.

C’est dommage et très dommage que le Chef de l’Etat ne se soit pas gêné à donner un calendrier ou une période au cours de laquelle ces élections pourraient être organisées, comme il n’a pas pu non plus tirer une substance des concertations que son ministre de l’administration a eues avec les partenaires politiques et de la société civile.

A voir de près donc, le pouvoir ne veut en réalité pas organiser ces élections et il ne le fera pas. Il se contentera de se cacher derrière « des difficultés pratiques », des mésententes avec les autres acteurs pour errer tout au long de l’année.

Pour revenir un peu sur la crédibilité dont venait de parler l’héritier d’Eyadema, les togolais se demandent de quoi il parle réellement.

Il faut peut-être rappeler, que c’est au moment où le Togo était en train de quitter le conseil de sécurité, que les Nations-Unies l’ont remercié avec un rapport thématique sur l’inquiétante situation des droits de l’homme au Togo, notamment en ce qui concerne le fonctionnement artisanal de notre justice ainsi que l’influence éhontée du politique sur cette justice.

De quelle crédibilité parle Faure Gnassingbé quand on sait que par les actes immoraux et malsains que son régime a posés, le pays est devenu aujourd’hui la risée du monde entier ?

Il faudrait juste indiquer que durant 2013 tout comme les années antérieures, tous les dossiers du Togo qui sont passés à la Cour de Justice de la CEDEAO se sont soldés par une condamnation de l’Etat togolais.

Pour ce qui est de la paix dont le frère de Kpatcha Gnassingbé venait de faire état, comment compte-t-il la préserver dans le pays autrement que par la justice et le respect de la dignité humaine ?

S’avise-t-il à penser qu’il suffit juste de promouvoir des officiers bruts et violents aux faîtes de l’armée pour instaurer la paix dans le pays ?

En fait qu’est-ce qui a amené les soulèvements dans les autres pays et qui les plonge aujourd’hui dans le chaos si ce ne sont le mépris vis-à-vis d’autrui, l’injustice, les abus du pouvoir, la dilapidation des ressources de l’Etat etc ?

Mais dis donc !!! C’est à croire que notre Président ne sait pas très bien de quoi il parle.

Comment le Chef de l’Etat peut par exemple empêcher Kpatcha Gnassingbé et co-accusés d’être révoltés dès lors que l’on les retient en prison alors que la Cour de Justice de la CEDEAO a clairement conclu que le procès qui les y a conduits n’a pas été équitable et que leur droit à la défense n’a pas été respecté.

La Cour est allée jusqu’à demander que ces derniers soient dédommagés et ordonné à l’Etat du Togo de prendre des mesures urgentes pour faire cesser la violation de leur droit à un procès équitable.

Comment Faure Gnassingbé veut-il préserver la paix au Togo si la justice continue d’être autant instrumentalisée par son pouvoir, sinon le palais à des fins purement politiques ou revanchardes ?

Par quelle alchimie compte-t-il maintenir les enseignants et les médecins dans le silence et dans la paix si son pouvoir continue de les narguer en se foutant royalement de leurs revendications ou même en procédant par des menaces permanentes ?

Est-il nécessaire de rappeler au bon souvenir des togolais que l’année 2013 a démarré par un sinistre et non des moindres, les incendies des marchés de Kara et de Lomé dont les conséquences continuent de peser lourdement sur non seulement des milliers de ménages mais aussi sur l’économie nationale.

Comment le Chef de l’Etat peut s’aviser qu’il peut faire discours de fin d’année sans en faire cas et que les victimes s’empêcheraient d’en être frustrées et révoltées ? C’est curieux. Mais l’on le comprend aussi.

Il ne saurait en parler sans faire allusion à la justice qui divague sérieusement dans ce dossier comme dans bien d’autres aussi.

Dans tous les cas, l’on sent que le chef de l’Etat tenait à tout prix à tenir son discours en 13 minutes, puisqu’il s’agit de conclure l’année 2013.

Et il l’a fait ; mais seulement ce que les togolais n’ont pas encore réussi à comprendre c’est si cet accrochement au chiffre 13 tient de la superstition ou d’un simple désir de rime au sens poétique du terme.
Togo Infos


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