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Droits de l’homme/La population de Nyita victime de la richesse de son sous-sol
Publié le mardi 25 avril 2017  |  Emergence Togo


© aLome.com par Parfait
Dèdèriwè Abli-Bidamon, Ministre des Mines et de l’Energie dans le Gouvernement Klassou I
Lomé, le 29 juin 2015. Parlement du Togo. Le Gouvernement Klassou I en scelle.


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Au Togo, les agrégats macroéconomiques sont loin de faire bon ménage avec ce qui se passe réellement dans les communautés. Si l’on pourrait se contenter des statistiques pour parler du décollage sociopolitique, économique et culturel, les réalités au sein des foyers sont l’antithèse de ces chiffres.


Bien que des cas les plus illustratifs soient légion, la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau au Togo et le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) se proposent de lever le voile sur ce qui se passe à Nyita dans le canton d’Akoumapé (préfecture de Vo) à environ une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Lomé la capitale.
Dans cette localité, l’harmonie et la paix dont jouissait la population se sont étiolées vers la fin des années 80 depuis qu’il lui est signifié que sa terre renferme du phosphate. Evidemment, les foyers doivent abandonner leurs habitations, leurs plantations pour s’installer de gré ou de force sur une nouvelle aire moins connue et trop étroite. D’où le début d’un calvaire qui ne connait jamais son épilogue à ce jour.


Au moment de la délocalisation des foyers, de nouvelles habitations sont construites, cette fois, sur des parcelles sans aucune garantie de propriété. Autrement, les délogés ne disposent pas d’assurance en matière foncière pour se défendre au cas où les vrais propriétaires terriens viendraient à brandir leur refus pour une hospitalisation prolongée.


En ce qui concerne les habitations à eux construites par la société extractive de phosphate, beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui sans toit, obligeant les occupants à vider les lieux. Car, couvrir les habitations de tôles avant de les offrir aux délogés est une chose, leur offrir d’autres aires suffisantes pour des travaux champêtres parce qu’étant de véritables agriculteurs en est une autre. De nombreux agriculteurs, faute d’espace pour le travail de la terre, n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Des plantations et des palmeraies ont été dévastées au profit de l’espace d’extraction du minerai. Du coup, la jeunesse sans emploi est livrée à l’alcoolisme. D’autres jeunes ont préféré l’exode rural si ce n’est le travail de taxi-moto.


Selon les témoignages, l’ancien chef traditionnel que les habitants taxent de potentat avait plutôt opté pour la politique de « diviser pour régner. » Ses miliciens étaient aux aguets de l’information. Il suffisait de se montrer un peu hostile aux desiderata du chef pour s’attirer sa foudre. Des gens ont été battus à mort par ses soins ; des exilés, on en comptait par dizaines. A Nyita, la terreur a été vraiment au paroxysme.


En dehors de ces bavures, aucun des plus de 17 quartiers que compte le village ne dispose d’un centre de santé, ni de fontaine. Le petit château d’eau construit depuis des années n’a jamais contenu d’eau. Il ne sert que d’ornement ou de lieu touristique. Il en est de même pour des installations électriques qui traversent les quartiers pour alimenter une parcelle à quelques encablures.


Au niveau de l’administration de la société extractive, la rétrocession des terres après extraction du minerai est obligatoire mais devient un autre casse-tête chinois pour la population. Les plus forts s’adjugent des parcelles après qu’elles sont rétrocédées. En plus, les fonds relevant de la location des terres exploitées que paie la société aux délogés ne sont pas conséquents. Ceux qui perçoivent trimestriellement moins de 0,25 dollar US (75 fcfa) se classent parmi les grands car, il y en a qui reviennent avec un peu plus du dixième de cette somme.



Encore une autre escroquerie selon des témoignages : comme c’est un milieu réputé zone minière, un certain business lié à la terre y est florissant. Il suffit d’être en connivence avec les agents de prospection de la société extractive pour être admis au sein de la caste. En d’autres termes, des individus se présentent aux propriétaires de maisons et de parcelles de terre pour leur faire des propositions de vente. Une fois le contrat conclu, en plus des maisons acquises, il est érigé des cases parfois en argile sur des terrains nus. Ensuite, des agents de la société débarquent pour signifier que la zone est touchée par le minerai. Ces nouveaux maisonniers qui font partie en fait de la caste sont lourdement indemnisés. Après, chacun y trouve son compte sauf la population appauvrie.
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