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Ce que l’Afrique n’attend pas du Président Macron
Publié le mercredi 10 mai 2017  |  La Tribune Afrique


© Autre presse par France Bleu
Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle en France en 2017


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Au lendemain de l’élection présidentielle française, il est de bon ton pour les commentateurs de dresser un panégyrique des attentes de leur lectorat à l’endroit du Président élu. Cet exercice, souvent très convenu, est l’occasion de jeter en pâture à l’opinion serpents de mer et «grandes idées», mâtinées de solutions prêtes à l’emploi qu’il suffirait d’appliquer rapidement pour tout changer. Une fois n’est pas coutume, évitons cet inventaire à la Prévert, et intéressons nous à ce que le continent n’attend pas du Président Macron.



Disons-le d'emblée : la France ne hissera pas l'Afrique vers l'émergence. Elle n'en a pas les moyens. Seul le continent porte en lui les ressources matérielles et immatérielles lui permettant d'atteindre ses objectifs de développement, d'éradication de la pauvreté, d'industrialisation et de promotion de la bonne gouvernance.

L'Afrique n'attend donc pas du Président Macron qu'il double l'aide publique au développement, ni qu'il intensifie les «gestes» conjoncturels tel le récent don français d'équipements médicaux usagés, refusé à juste titre -et avec courage- par le Président béninois Patrice Talon. Cette stratégie du «colmatage» permanent, qui consistait pour Paris à effectuer une annonce de don dès lors qu'un chef d'Etat africain rencontrait son homologue français, doit être éradiquée, car elle ne correspond plus aux attentes et aspirations du continent. De surcroît, cette façon de faire est devenue contre-productive, car elle contredit la stratégie de partenariat d'égal à égal clairement affichée par la France dans son discours, notamment sur le plan économique.

En finir avec le discours compassionnel et le «devoir d'ingérence»


De manière globale, le continent ne veut plus de la prééminence du discours compassionnel ni des recommandations «insistantes» portant généralement sur la démocratisation. En effet, vu d'Afrique, un pays riche -cinquième puissance mondiale- qui réussit le tour de force de porter au second tour de l'élection présidentielle un parti d'extrême droite, s'est disqualifié pour porter le flambeau du fameux «devoir d'ingérence», après que ce dernier aie été en grande partie écorné par l'intervention française en Libye. Ce «devoir d'ingérence» doit désormais laisser la place au devoir de «co-émergence», porté de plus en plus par une nouvelle génération d'Africains et de Français qui estiment que le continent et Paris doivent s'attacher ensemble à créer de la valeur.

De fait, cela suppose que le nouveau Président français ne soit plus un super «VRP» des entreprises françaises, afin de leur faire gagner des «marchés» en Afrique. Cette démarche a vécu.

Au contraire, Emmanuel Macron doit être le premier ambassadeur de cette démarche de «co-émergence» qui voudrait que les entreprises françaises, lorsqu'elles se développent en Afrique, créent des emplois, contribuent à dynamiser le tissu économique continental, et s'inscrivent dans une démarche de long terme.

Une voie exigeante, en phase avec le «logiciel» Macron


Certes, cette voie exigeante réduira peut-être les dividendes à court terme pour certains, mais elle contribuera à augmenter la taille de leurs marchés et le pouvoir d'achat de leurs consommateurs de demain. In fine, cela constituerait un investissement qui permettra d'accroître les revenus futurs. En clair, celui qui fut le candidat de l'«ouverture» sur le monde et qui considère la mondialisation comme une opportunité, doit devenir le Président du co-développement non par humanisme, mais parce qu'il a intérêt à le faire. Il suivrait en cela la démarche d'un certain Henry Ford qui tenait à payer correctement ses ouvriers, afin qu'ils puissent... acheter les voitures qu'ils produisent. Pour difficile qu'il soit, ce chemin est pourtant en phase avec le «logiciel» développé par le candidat Macron et sa vision de l'économie qui voudrait que l'on augmente la part du gâteau à partager plutôt que de se replier sur son pré-carré.

A un niveau géopolitique, cette démarche volontariste permettrait également de répondre en partie aux peurs françaises en matière d'immigration et de sécurité.

Une Afrique plus prospère, qui crée plus d'emplois grâce à un secteur privé plus dynamique, est sans aucun doute le meilleur rempart contre la tentation du départ et le fantasme de l'extrémisme, dont le terreau fertile est le chômage et le désœuvrement. Toutefois, le continent ne peut et ne doit pas compter uniquement sur les entreprises françaises afin d'accélérer son développement économique. Mais la capacité d'entraînement et de projection de l'économie française constituerait un atout supplémentaire pour le continent dont il conviendrait de faire la pédagogie, notamment auprès des nouveaux «dragons» africains, ces nouvelles puissances économiques du continent qui se déploient de manière ambitieuse et décomplexée.
... suite de l'article sur Autre presse


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