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Côte d’Ivoire: Alpha Blondy appelle à une "amnistie générale" (ENTRETIEN)
Publié le jeudi 15 juin 2017  |  AFP


© aLome.com par A. O
FESPACO 2017 : c`est parti pour la fête du cinéma africain
Samedi 25 février 2017. Ouagadougou. Le président du Faso, Roch Kaboré, a donné le clap officiel d`ouverture de la 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au cours d`une cérémonie riche en couleurs. Photo: Alpha Blondy.


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La star ivoirienne du reggae Alpha Blondy a appelé mercredi à "une amnistie générale" et à la libération de tous les prisonniers détenus dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, en estimant que le pays vit un "traumatisme".


"La réconciliation en Côte d'Ivoire ne peut se faire qu'à travers une amnistie générale qui serait un acte politique courageux", a déclaré le reggaeman aux millions d'albums vendus dans un entretien à l'AFP.


"Actuellement il y a comme un traumatisme qui sévit parmi tous les Ivoiriens, même chez les politiques. Ce traumatisme c'est la peur de la guerre qu'ils ont déjà vécue. Aujourd'hui c'est cette peur qui fait qu'on a du mal à poser un acte politique courageux", a affirmé le chanteur.


"Libérez Simone Gbagbo!", l'ex-première dame ivoirienne qui purge une peine de 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat, "et tous les autres prisonniers politiques", a demandé l'artiste sanglé dans un ensemble boubou vert-blanc et coiffé d'un bonnet aux couleurs rouge-jaune-vert des Rasta.


Pour lui, "les politiciens ivoiriens se sont amusés à se faire peur. Ils ont agrandi le fossé entre les uns et les autres".


Le chanteur de Brigadier Sabari ou Sweet Fanta Diallo les invite "à se débarrasser de leur étiquette et trouver ensemble une solution comme la libération et l'amnistie de tous les prisonniers".


Ces politiciens devraient "encourager M. Ouattara qui lui aussi est parmi les traumatisés afin que la Côte d'Ivoire retire sa plainte contre MM. Gbagbo et Blé Goudé. Car à la CPI (la Cour pénale internationale) c'est le procès de la Côte d'Ivoire, de la famille politique ivoirienne qui va mal et non celui de Gbagbo et Goudé" a-t-il souligné.

En fait, c'est la CPI qui a ouvert une enquête à la suite des violences post-électorales en Côte d'Ivoire, et, ensuite, Abidjan, signataire du statut de Rome, a livré Gbagbo et Blé Goudé à la Cour internationale.

- 'Querelles idiotes' -

"Les politiciens ivoiriens doivent se dire qu'on a deux des nôtres qui sont en déportation à la Haye. C'est honteux! Cela prouve la médiocrité des politiciens ivoiriens", a poursuivi le chanteur, estimant qu'"ils ne doivent pas être fiers d'eux-mêmes".


L'artiste s'est dit inquiet quant à l'avenir du pays si de telles mesures n'étaient pas prises "Ça suffit largement! C'est un impératif parce que si M. Ouattara (le président ivoirien Alassane Ouattara) achève son mandat et laisse la situation en état, ce qui vient alors fait peur".


Il a aussi qualifié de "querelles idiotes", l'antagonisme entre le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion, et le ministre de l'Intérieur Ahmed Bakayoko, tout deux proches du président ivoirien et qui nourrissent selon les médias des
ambitions présidentielles.


"C'est indécent de se livrer à des querelles de succession quand celui à qui on veut succéder est vivant", a déploré Alpha Blondy.


"Ça suffit vos querelles d'étudiants, vous êtes appelés à gérer ce pays, et ce n'est pas en vous comportant en irresponsables que vous allez y arriver! On ne confie pas un boeuf à celui qui n'a pas pu sauver un oeuf.

Il y a 25 millions d'âmes qui dépendent de vos querelles idiotes" a martelé l'artiste qui a notamment été "messager de la paix" de l'ONU dans son pays en 2005.


Le pays traversait alors une crise politico-militaire, marquée par une partition entre le Nord aux mains d'une rébellion et le Sud contrôlé par le camp de l'ex-président Laurent Gbagbo (au pouvoir entre 2000 et 2011). Ce dernier a ensuite refusé de reconnaître sa défaite électorale en 2010,
plongeant le pays dans des troubles qui ont fait plus de 3.000 morts.

Interrogé sur les mutineries, qui ont secoué en mai le pays, la vedette de la chanson reggae a répondu: "si on doit payer ceux qui ont fait la guerre, combien va-t-on payer à ceux qui sont morts? Arrêtons ça! Il est grand temps qu'on se ressaisisse".

Les mutineries puis les manifestations d'anciens rebelles démobilisés qui avaient pour épicentre la ville de Bouaké (centre) ont fait huit morts.


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