Le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Sani YAYA, l’Ambassadeur de France au Togo, M. Marc FONBAUSTIER, et le Directeur-adjoint du Département Afrique sub-saharienne de l’Agence Française de Développement, M. Yazid BENSAID, ont signé ce jour, dans les locaux du ministère, trois conventions de financement : une convention pour le renforcement de la formation professionnelle agricole et industrielle au Togo et deux conventions pour la poursuite des actions d’amélioration de l’alimentation en eau potable de la Ville de Lomé.
Par ces conventions, l’Agence Française de Développement met à la disposition de l’État togolais un total de 22 millions d’euros (14.4 milliards de francs CFA) de subventions.
Une première convention de 7 millions d’euros (soit 4,6 milliards de francs CFA) permettra le financement du renforcement de la modernisation de la formation professionnelle dans le secteur agricole et rural à travers des appuis à l’ensemble des centres de formation agricole rurale du pays mais aussi pour l’extension du Centre de formation aux Métiers de l’Industrie (CFMI). Ce projet fait suite à un premier projet de modernisation de la formation professionnelle qui avait en particulier visé à la création du CFMI et au renforcement et équipement de trois lycées d’enseignement technique, projet de 6 millions d’euros (soit 4 milliards de francs CFA) qui est en cours d’achèvement.
Les deux autres conventions, d’un montant total de 15 millions d’euros (soit 9.8 milliards de francs CFA), dont près de 7 millions sur des ressources issues du 11ème Fonds Européen de Développement (FED) délégués par l’Union européenne à l’AFD, serviront à la poursuite des travaux d’amélioration du réseau d’eau potable de Lomé, en partenariat avec la SPEau et la TdE.
Un premier projet d’appui au renforcement du réseau d’eau potable de Lomé a été financé par l’AFD avec un montant de 11 millions d’euros de subvention, projet qui s’est achevé fin 2016.
Projet de renforcement de la formation professionnelle agricole et industrielle :
Alors que l’emploi formel ne représente que 10% de l’emploi total, le chômage et le sous-emploi des jeunes sortant du système éducatif restent une priorité pour le Togo.
Chaque année un nombre important de jeunes sortent du système éducatif. Le dispositif de formation professionnelle nécessite une importante mise à niveau pour répondre aux enjeux socio-économiques du pays, pour répondre à la demande des entreprises et créer des opportunités d’emplois de qualité.
Le projet s’articule autour de 2 composantes :
* Composante I – Modernisation de la formation agricole et rurale (FAR) – 5 M€
Le projet prévoit d’améliorer l’offre de formation agricole et rurale, de contribuer à la mise en place d’un dispositif pérenne de financement de la FAR et de l’insertion-installation et de renforcer le pilotage du dispositif de FAR. Le projet sera mis en œuvre selon les principes de progressivité, de besoin de mise en cohérence du dispositif au plan national et de complémentarité avec les projets soutenus par d’autres PTF dans le secteur de la FAR et de l’insertion des jeunes en milieu rural.
* Composante II – Extension du Centre de Formation aux Métiers de l’Industrie (CFMI) – 2 M€
Le projet prévoit de financer (i) le programme d’extension du CFMI à travers la création de nouvelles filières de formation et le renforcement des filières existantes en lien avec les développements récents de l’industrie portuaire de Lomé et (ii) la consolidation des activités du centre après un peu plus d’un an de fonctionnement.
Projet de renforcement du réseau d’eau urbaine à Lomé :
Le Togo dispose d’abondantes ressources en eau ; lesquelles sont constituées par des eaux de surface que drainent les trois principaux bassins versants (Volta : 47,3%, Mono : 37,5%, Lac Togo : 16 %) et des eaux souterraines renouvelables contenues dans les deux aquifères du socle et du sédimentaire côtier.
Le volume total des ressources en eau renouvelables est estimé à environ 19 milliards de mètres cube par an, soit environ 27% des eaux de pluie (de l’ordre des 70 milliards de mètres cube par an). Les connaissances sur la qualité desdites ressources sont aléatoires et les données obtenues sur les forages réalisés montrent des signes de détérioration de la qualité des eaux souterraines toutes formations confondues.
Malgré une grande disponibilité potentielle des ressources en eau, le Togo rencontre des difficultés à mobiliser ces ressources et à satisfaire les besoins essentiels des populations. En 2011, la proportion de la population ayant accès à une source d'eau potable est estimée à 56,1%.
Une revue du Plan National du Secteur de l'Eau et l'Assainissement (PANSEA) réalisée en 2014 a montré que le taux de desserte de l'eau potable a augmenté en milieu rural (de 40% en 2010 à 47% en 2013) et en milieu semi-urbain (de 29% en 2010 à 42% en 2013) mais a chuté en milieu urbain (de 44% en 2010 à 40% en 2013). Cette évolution s'explique par un exode rural important et à une insuffisance des investissements en milieu urbain depuis deux décennies. Les opérateurs nationaux sont par ailleurs confrontés à des problèmes d’organisation et de gestion, avec des taux de desserte et de qualité du service insuffisants.
Le projet comprend quatre objectifs spécifiques : (i) Renforcer la production et la distribution d’eau et l’amélioration de la qualité de service sur le Grand Lomé ; (ii) Augmenter les capacités de maintenance et d’exploitation des infrastructures de production et de distribution d’eau potable de la TdE ; (iii) Renforcer les capacités de gestion et d’amélioration des performances techniques et commerciales de la TdE ; (iv) Renforcer les capacités opérationnelles de la SP-EAU et la soutenir dans son rôle d’outil privilégié de la mise œuvre de la politique nationale d’eau potable en milieu urbain et semi urbain.
Les effets attendus du projet sont un accès à l’eau potable avec un volume produit pouvant atteindre 16.000m3/j ; soit un accroissement de 15% de la production actuelle et devrait permettre d’alimenter jusqu’à environ 200.000 personnes selon les estimations usuelles; à Lomé et dans les zones périurbaines.