Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO se prononcera du 2 au 12 juillet sur les propositions d’inscription de 35 sites sur sa liste. Parmi eux, cinq pays africains. Explications et pronostics.
Une cathédrale qu’on croirait venue de Toscane, des cinémas et des théâtres Art déco, des villas modernistes, des avenues futuristes : bien cachée derrière le paravent d’un régime aussi secret qu’autoritaire, Asmara, la capitale de l’Érythrée, a été un laboratoire de l’architecture moderne. Des années 1920 à leur départ en 1941, les colonisateurs italiens en avaient fait « la cité la plus moderne et la plus sophistiquée d’Afrique », rappelle le site de l’Unesco.
Asmara fait partie des 5 sites africains (2 biens culturels et un bien mixte) proposés cette année pour inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, qui tient sa session dédiée du 2 au 12 juillet à Cracovie, en Pologne. « Un site très intéressant, exemplaire du patrimoine moderne de l’Afrique », souligne l’Allemande, Mechtild Rössler, qui dirige le Centre du patrimoine mondial (CPM). Son enthousiasme est de bon augure pour la capitale érythréenne même si, concède-t-elle, la nature du régime local n’a pas facilité le travail des experts.
Mbanza Kongo, capitale de l’ancien royaume de Kongo en Angola, est un autre site candidat au précieux label. Ses ruines n’ont pas le monumental de la capitale érythréenne, mais elle répond à d’autres critères qui fondent l’inscription, comme celui d’ « apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue » . Car l’ancienne Sao Salvador des Portugais fut la cité d’un des plus puissants États de l’Afrique ancienne, un foyer culturel fréquenté par les marins lusitaniens dès 1490.... suite de l'article sur Jeune Afrique