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Grève des greffiers/La Justice togolaise en panne dans l’indifférence générale
Publié le mardi 4 juillet 2017  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Parfait
Les greffiers togolais en grève.


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Il n’est un secret pour personne que les greffiers sont l’épine dorsale de la Justice. Ceux qui, jusqu’à présent, pensent, à tort, que les greffiers sont une quantité négligeable, l’apprennent désormais à leurs dépens, puisque la grève qu’ils ont déclenchée, il y a deux mois, a mis la Justice à genoux. Oui, la Justice togolaise est de facto en panne. Et personne ne se préoccupe guère de cette mauvaise passe que traverse le pouvoir judiciaire, l’un des trois piliers de la démocratie dans tous les pays.

Devant ce constat, nous avons décidé de creuser, d’abord pour cerner les contours de la situation qui prévaut afin d’identifier les causes réelles du bras de fer qui nous pénalise tous.

De quoi s’agit-il ?

D’après nos informations, suite à l’adoption du statut particulier des Magistrats et sa mise en application effective grâce à la signature du décret d’application, le Gouvernement a adopté un projet de loi destiné à régler le cas des greffiers en désespérance. Ledit projet de loi a été envoyé à l’Assemblée Nationale qui l’a affecté, comme cela se doit, à la Commission des lois pour examen avant la plénière.

Après l’exercice des Députés à la commission des lois, il a été constaté des insuffisances qui ont fait l’objet de propositions d’amendement. Le projet fut alors retourné au Gouvernement censé examiner, à son tour, les amendements proposés pour se prononcer avant le renvoi à la commission des lois pour finalisation.

Il se trouve curieusement qu’à ce niveau, tout se brouille inexplicablement. Car, depuis plus d’un an, c’est le black-out total. Le Gouvernement n’a pas adressé un courrier à l’Assemblée pour lui signifier le retrait de son projet de loi. Ce qui aurait le mérite d’être clair. Néanmoins, aucune suite n’est réservée. Aucune explication n’est donnée. C’est un silence de plomb et personne ne comprend rien à cette omerta qui ne dit pas son nom. Les greffiers, face à cette impasse, ne savent pas où donner de la tête, ni à quel saint se vouer. Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Institutions de la République, M. Pius AGBETOMEY, celui-là même qui a suscité tant d’espérance au moment de sa nomination, se montre paradoxalement impuissant. Ce qui suscite des commentaires tendancieux.

Ainsi, de fil en aiguille, les greffiers, poussés dans leur dernier retranchement, de guerre lasse et à leur corps défendant, ont fini par opter pour l’arme suprême, celle de la grève pour se faire entendre. Mais le Gouvernement a maintenu sa position en refusant obstinément d’ouvrir le dialogue avec les greffiers pour dénouer l’imbroglio. Et ce face à face a duré deux bon mois sans que personne ne lève le petit doigt. C’est seulement tout récemment que le Gouvernement a daigné faire un signe pour ouvrir les négociations. Pendant ce temps, la Justice togolaise se meurt. Les justiciables sont sacrifiés sur l’autel des intérêts politiques égoïstes.

Et c’est là que le bât blesse parce que si le Ministre AGBETOMEY, le premier responsable qui devait agir, baisse manifestement le bras, c’est qu’à l’impossible nul n’est tenu.

Devant ce comportement désolant du pouvoir, que font les Magistrats dont les greffiers sont les premiers collaborateurs, en d’autre terme, leurs binômes ? Et les syndicats des Magistrats ? Pourquoi sont-ils aussi insensibles au sort de leurs collaborateurs ? C’est cruel le spectacle offert par la Magistrature togolaise qui, de fait, soutient sans le dire, la grève au lieu de contribuer à trouver une solution. Pendant ce temps, ils sont payés sans pour autant travailler. C’est proprement scandaleux.

Revenons à tous les autres auxiliaires de la Justice à savoir : les Avocats, les Notaires, les Huissiers, les Commissaires-Priseurs etc. A un moindre degré, la Gendarmerie et la Police sont aussi concernées.

Et pourtant, à notre connaissance, Faure GNASSINGBE n’est pas un Président dictateur. On peut le convaincre. Il suffit de lui expliquer. D’où la question clé. Que se passe-t-il réellement ? Où est le nœud du blocage. Sommes-nous devant un complot ? Orchestré par qui ? Pourquoi et à quelle fin ?

Certes, nous paraphrasons Shakespeare pour dire qu’« il n’y a pas de vertu que la calomnie ne sache atteindre».

Il appartient donc au Président de prendre ses responsabilités parce qu’il n’est pas juste de laisser la Justice d’un pays dans cet état de délabrement.

Le pire entre tous, c’est que l’opposition somnole. Plus que jamais, l’opposition togolaise tourne en rond et s’accroche désespérément à des réformes qui ne changeront rien au fond. L’opposition est dans une déprime collective et ressasse ses échecs avec amertume. On dirait que les responsables de l’opposition sont dans un coma intellectuel et marqués par des ressentiments complotistes du genre : c’est le pouvoir qui fait ceci, c’est le pouvoir qui fait cela etc. L’opposition doit distinguer les réalités électorales des réalités démocratiques. Et agir efficacement et avec doigté.

Voilà, à grands traits, nos constats et observations. C’est pourquoi nous nous permettons de lancer un cri d’alarme à tous ceux qui, en leur qualité d’acteurs ou de partenaires de la Justice, se taisent et ne font rien face à une situation pénalisante sur tous les plans. Il faut sauver la Justice du naufrage. L’enjeu aujourd’hui dépasse les greffiers. Ils ont montré qu’ils sont incontournables. Il est temps de se rendre à l’évidence.

Actuellement, le HCRRUN s’investit pour une purification au niveau national afin de conjurer la violence sous toutes ses formes. C’est une bonne chose. Nous dirons que c’est un passage obligé.

Mais, nous devons être lucides pour poser la question de savoir, qu’est-ce que l’avenir nous réserve si, aujourd’hui, notre justice déjà lacunaire, au lieu d’un saut qualitatif, entame un plongeon suicidaire ? Car, l’absence ou la faiblesse de la Justice dans un pays génère naturellement l’injustice qui est la mère du désordre avec son cortège d’intolérance et de violences.

Si l’on veut conjurer la violence, il faut privilégier la Justice. Et il n’y a pas de Justice sans un bon fonctionnement du Département de la Justice. On ne peut pas vouloir en même temps une chose et son contraire.



Rodrigue
... suite de l'article sur Le Combat du Peuple


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