Dans la deuxième moitié du mois de décembre 2013, le Sergent-Chef NKALOU en mission au sein du contingent togolais des Nations-Unies à Abidjan a trouvé la mort dès suite d’une courte maladie dans un hôpital à Abidjan.
L’homme avait plus de la cinquantaine, très proche de la retraite. Son corps a été rapatrié en début d’année à Lomé dans un avion des Nations-Unies.
Une semaine plus tard, son collègue BAHAYI également sergent-chef, la cinquantaine d’âge bouclée, est tombé alors qu’il faisait sa marche habituelle qui lui sert de sport. Lui aussi, usé par l’âge et les multiples années de durs labeurs, a fini par rendre l’âme alors qu’il était à quelques mois de sa retraite.
C’est l’occasion de s’incliner devant la mémoire de ces deux soldats qui étaient envoyés à Abidjan au nom du Togo et de son peuple pour contribuer à maintenir la paix dans ce pays.
Mais une question surgit de la tête de tout observateur avisé. Quelles sont les critères sur la base desquelles la hiérarchie militaire choisit-elle des éléments à envoyer sur les théâtres de guerre pour le maintien de la paix ?
De bon sens, l’on sait d’emblée que le critère de la solidité physique, d’une santé parfaite est et doit être au premier plan. Mais que constatons-nous ? Un clientélisme, un affairisme honteux qui amène les officiers à choisir des éléments selon leur affinité sans aucun sens de professionnalisme ni de rigueur.
Qu’ils soient rouillés ou non, qu’ils présentent des carences physiques ou non, qu’ils répondent aux critères définies ou non, dès lors qu’ils ont un bras long, une connaissance haut-placée, ils sont d’emblée choisis sans que l’on ne tienne compte de la délicatesse de la mission qui leur sera assignée.
Il n’est donc pas étonnant de voir au sein du contingent togolais en Côte d’Ivoire, au Mali, au Soudan ou ailleurs, des vieux vermoulus de cinquante ans trainer leur boss pour pouvoir bénéficier des dividendes d’une mission aussi risquée que celle de maintenir la paix dans un pays en guerre.
Le cas des deux militaires qui viennent de trouver la mort à Abidjan est assez révélateur. Le Togo doit arrêter de présenter ses carences à la face du monde avec des pratiques peu orthodoxes, des mesquineries et des légèretés qui amusent le monde entier.
Que l’on ne s’étonne surtout pas que les contingents que le Togo envoie un peu partout dans le monde regorgent des vieillards mais surtout aussi des voleurs et des gens aux moeurs légères qui sont prêts à détourner sans vergogne, des provisions de nourriture, des médicaments ou même des munitions qu’ils revendent aux rebelles qu’ils sont supposés combattre.
Le rapatriement il y a quatre mois d’une vingtaine de soldats, officiers et sous-officiers en mission au sein de la MISMA au Mali est aussi un exemple illustrant parfaitement ces légèretés et enfantillages que l’on observe dans le choix des soldats qui doivent défendre les couleurs du Togo à l’extérieur.
Mais en réalité, au-delà de tout, ce qui s’observe au sein de la grande muette est parfaitement à l’image des vilaines habitudes qui sont entretenues à tous les niveaux de la gestion du pouvoir au Togo.
Une promotion éhontée de petits hommes aux postes stratégiques du pouvoir qui n’ont ni compétence, ni valeur, mais dont le rôle se résume en la dilapidation sans frein des biens de l’Etat.
Comment peut-on espérer sortir tout un peuple des sentiers battus avec ces pratiques d’un autre siècle qui frustrent et révoltent plutôt que de rassurer et mobiliser les togolais autour d’un idéal commun de développement ?