Une semaine après l’officialisation de la réforme de la CAN, Joseph-Antoine Bell se pose toujours des questions sur la faisabilité des changements annoncés. Il souhaite également que la Fédération camerounaise de Football s’oriente vers une sortie de crise, quatre ans après le début des hostilités.
L’ancien gardien des Lions Indomptables du Cameroun, connu pour son franc-parler, revient pour Jeune Afrique sur les grands dossiers du moment. Joseph-Antoine Bell évoque en premier lieu ses interrogations suite au changement de règles annoncés la semaine dernière pour la Coupe d’Afrique des Nations, dont la prochaine se déroulera au Cameroun en 2019. Un nombre d’équipes qui passera de 16 à 26, un changement de calendrier, la CAN se jouant désormais de juin-juillet plutôt qu’en janvier-février…
Jeune Afrique : Le Cameroun vous semble-t-il capable aujourd’hui d’organiser une CAN avec vingt-quatre équipes ?
Joseph-Antoine Bell : Il peut le faire, et je pense qu’il va le faire. Seulement, et cela n’est pas valable uniquement pour le Cameroun, il faut aborder plusieurs problèmes. D’abord, combien de pays en Afrique peuvent dire qu’ils disposent de six villes susceptibles d’avoir des stades, dont certains de 50 000 ou 60 000 places, pour accueillir cette CAN à vingt-quatre ? Et une fois ces infrastructures construites et utilisées pour la compétition, que deviennent-elles ensuite ?
Je suis allé au Gabon, pour la dernière CAN. J’ai été surpris de voir certains stades à certains endroits. D’accord, ces stades sont beaux, mais après ? Souvenons-nous de l’Afrique du Sud. Elle a organisé la Coupe du Monde en 2010. En 2013, quand elle a suppléé la Libye pour accueillir la CAN, certaines villes sud-africaines n’ont pas voulu abriter des rencontres.
Et puis, il faut tenir compte des budgets. Oui, on aime le foot, mais on ne peut pas faire n’importe quoi. Il y a d’autres choses. Dans la vie, un certain équilibre est nécessaire…