Deux pays de l’Afrique subsaharienne sont allés aux urnes pour élire leurs représentants aussi bien à la magistrature suprême qu’au parlement. Il s’agit du Mali et du Togo. Le premier doit choisir le remplaçant de Amadou Toumani Touré renversé par un coup d’Etat militaire, il ya plus d’un an. Quant au second, il doit combler son parlement de ses occupants légaux : les députés. Ces deux pays devront démontrer aux yeux du monde leur niveau de démocratie. Un défi donc à relever.
La Ceni a proclamé les résultats des législatives du Togo
La commission électorale nationale indépendante (CENI) du Togo a publié, le dimanche 28 juillet, les résultats provisoires des élections législatives du jeudi 25 juillet. Au total, cinq formations politiques se partagent les sièges de l’Assemblée. En tête, le parti du président Faure Gnassingbé remporte 62 sièges sur 91. Jeune Afrique vous propose d’observer de plus près les résultats, circonscription par circonscription.
L’Union pour la République (Unir), parti du chef de l'État togolais, Faure Gnassingbé, a obtenu la majorité absolue, soit 62 sièges sur 91, selon les résultats provisoires des élections législatives du 25 juillet, publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Quatre forces politiques se partagent la dernière part du gâteau : 19 sièges pour la coalition du CST (Sauvons le Togo), 6 sièges pour le regroupement de partis d’opposition baptisé « Arc-en-ciel », 3 sièges pour l’Union des forces de changement (UFC) de Gomchrist Olympio et, enfin, un siège pour la liste indépendante Sursaut national.
La Céni a annoncé les résultats provisoires complets de 17 circonscriptions :
Les Maliens attendent les résultats, les politiques préparent leurs alliances
Alors que les Maliens attendent la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle, qui devraient être annoncés le 30 juillet au plus tôt, les formations politiques commencent déjà à crier victoire ou, à l'inverse, à préparer leurs alliances. Louis Michel, le chef de la mission d'observation de l'Union européenne (UE), a déclaré, lundi 29 juillet, que le taux de participation de l’élection présidentielle malienne avoisinait les 50 %.
« Il y a eu une mobilisation particulièrement importante [dimanche, lors du premier tour de l'élection présidentielle, NDLR], autour de 50%, d'après de premières estimations qu'on nous a rapportées », a déclaré Louis Michel, chef de la mission d'observation de l'Union européenne (UE), lors d'un point de presse organisé, lundi 29 juillet, à Bamako. « Il y a eu un réel engouement de la population qui a pris conscience de l'enjeu et de l'importance de son vote », a-t-il ajouté, en rappelant que les taux des derniers scrutins présidentiels n'avaient jamais dépassé 38%.
Selon l’ancien ministre belge des Affaires étrangères et ex-commissaire européen au développement, l’élection s'est déroulée dans « d'excellentes conditions (….) compte tenu de la situation particulière » du pays. Le scrutin fut « paisible » et marqué par une « transparence assez remarquable ».
Le calme régnait dans la capitale malienne, au soir du 29 juillet. Dans les états-majors politiques, l'effervescence, au contraire, battait son plein. Le camp d'Ibrahim Boubacar Keïta s'est déjà déclaré très confiant et continue de rêver d'une victoire au premier tour. Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République, composé essentiellement des partis opposés au favori du scrutin, a annoncé une conférence de presse pour 18 heures (locales), lors de laquelle un "tout sauf IBK" pourrait être lancé.
"Retour à l'ordre constitutionnel"
En attendant les annonces officielles, la communauté internationale se félicite de la bonne tenu du scrutin. Louis Michel a affirmé qu'il n'y avait pas eu d'incident « que l'on peut qualifier de majeur » et pouvant « fragiliser la crédibilité et la légitimité du résultat ». « Nous avions tous un peu peur que ça puisse déraper, on est rassuré, a-t-il ajouté. Chapeau bas aux Maliens pour ce qu'ils ont réalisé hier. »
Même son de cloche en France, où le bon déroulement du scrutin sonne comme un nouveau succès. « Cette élection consacre le retour du Mali à l’ordre constitutionnel, après la victoire obtenue sur les terroristes et la libération du territoire », a déclaré le chef de l’État, François Hollande.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est lui félicité de la mobilisation, estimant que les Maliens avaient « contredit les oiseaux de mauvais augure ». « C'est une très belle démonstration des Maliens qui croient en l'avenir de leur pays et une remise en selle d'un pays qui se retrouve », a conclu le ministre. La France s'est toujours opposée à un report du scrutin.
Quelque 6,9 millions d'inscrits étaient appelés à voter, dimanche. De premiers résultats collectés par des journalistes maliens présents dans différents bureaux de vote donnaient, ce 29 juillet au matin, une très nette avance à IBK, selon l'AFP.