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TOGO: Thierry LAKOUGNON : « On accède aux organes d’animation et de direction du CNJ que par élection ! »
Publié le mercredi 15 janvier 2014  |  togosite.com


© Autre presse par DR
Thierry Lakougnon, président du CNJ-Togo


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Que devient Thierry Essossima Lakougnon, président du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) arrivé en fin de deux mandats à la tête du CNJ ?



A cette préoccupation, M. Lakougnon se confie à Togoinfos.com dans cet entretien exclusif où il aborde entre autres, le processus de renouvellement en cours, le congrès du 20 et 21 janvier, les difficultés rencontrées au cours de sa gouvernance et le défi que le CNJ doit relever les prochaines années.



« Je me suis engagé aux côtés de mes pairs pour contribuer à l’action de développement de la jeunesse et au progrès du Togo, je me mettrai en tant que citoyen à la disposition de mon pays », a-t-il indiqué.



Il a tenu à rappeler « qu’ on accède aux organes d’animation et de direction du CNJ que par élection ».



Deux mandats pratiquement à la tête du CNJ, quel bilan ?



Thierry LAKOUGNON : Merci pour l’opportunité que vous nous donnez pour parler de notre action à la tête de conseil national de la jeunesse (CNJ).



Mais avant de répondre à votre question, permettez- moi de revenir un peu sur ce que c’est le CNJ, son objet, son statut, son but, son caractère etc.



Comme vous pouvez le constatez, le conseil national de jeunesse est un cadre fédérateur de l’ensemble des associations de jeunes et de jeunesse. Il sert principalement d’espace de concertation et d’actions des jeunes en vue de leur pleine et effective participation aux prises de décisions les concernant et aux actions de développement des communautés et du pays. A ce titre, il joue un rôle d’interface entre les jeunes et les acteurs de prise de décisions notamment le gouvernement et les partenaires au développement.



Le CNJ se veut un véritable organe de représentation des intérêts des jeunes sur tous les plans, de plaidoyer pour influencer les orientations et les programmes du gouvernement pour les actions en direction des jeunes afin que ceux-ci répondent aux aspirations des jeunes.



Il assure également la coordination des activités des associations membres en vue de rendre visible et convaincante la contribution des jeunes à l’effort de développement du pays et veille au renforcement des capacités techniques des jeunes.



A ce jour, plus de trois cent associations se partagent les missions assignées au CNJ à travers les différents démembrements du CNJ sur l’ensemble du territoire national.



Pour revenir à votre question relative au bilan, vous conviendrez avec moi qu’un bilan exhaustif ne peut être fait devant un micro de journaliste. Je dirai que depuis le 03 avril 2008 date de notre installation officielle à ce jour, plusieurs actions ont été menées.



Elles vont du renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles de la structure au renforcement des capacités techniques des membres en passant par les actions de plaidoyer, de mobilisation sociale, de soutien et de promotion des initiatives de jeunes.



Plus concrètement, à partir de notre siège social situé à Agoènyivé, certes pas suffisamment équipé, nous déployons diverses activités. Nous avons renforcé à travers une vingtaine d’ateliers et de séminaires clés les capacités de plus de 1000 jeunes leaders à la fois en leadership associatif, en gestion de projets, gestion d’entreprise, en plaidoyer et lobbying pour un dialogue politique dynamique avec les décideurs, etc.



Citons, entre autres comme résultat positif de notre action de plaidoyer, le regain d’importance accordée actuellement au développement de la jeunesse et à l’emploi des jeunes.



En septembre 2008, nous avions mené une action de plaidoyer de haut niveau qui a rencontré l’adhésion ou mieux épouser la vision des plus hautes autorités qui ont créé en ce moment un secrétariat d’ Etat auprès du premier ministre chargé de la jeunesse et de l’emploi des jeunes .



Vous vous rendez sans doute compte de l’impact de ce choix du gouvernement, un impact visible et palpable à travers les actions et les initiatives existantes et parlantes en faveur de la jeunesse menées par le ministre de développement à la base, de l’artisanat et de l’emploi des jeunes.



Dans le même registre, je parlerai volontiers du plaidoyer que nous avions mené auprès du ministère de la jeunesse dès mai 2008, pour l’organisation des assises nationales de la jeunesse que nous proposions à l’époque pour décembre2008.



Finalement ces assises ont pu être organisées en avril 2011 grâce aussi au leadership de madame la ministre Victoire TOMEGAH-DOGBE.



Nous avons souhaité qu’on commence par là parce que nous étions convaincus que l’absence de cadre d’échanges directs, entre les jeunes eux- mêmes et entre les jeunes et les autorités, constituait un véritable handicap pour faire adhérer les jeunes aux orientations du gouvernement destinés à prendre en charge les questions de jeunes.



Et cela ne permettait pas également de susciter un engagement des jeunes ainsi que celui des différents partenaires du pays sur l’approche idoine dans l’adressage des problèmes des jeunes.



Notre action de plaidoyer s’est également porté sur la nécessité de l’implication des jeunes dans la prise de décisions notamment dans les différents mécanismes et cadres d’élaboration, de planification, de programmation et de mise en œuvre des actions et initiatives de développement, particulièrement ceux qui concernent les jeunes.



Le CNJ est représenté actuellement dans le conseil national du volontariat, le comité de gestion du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes, le conseil national de pilotage des politiques publiques, le comité ad hoc de la société civile pour l’élaboration de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi ( SCAPE), etc.



Nous avons assuré une mobilisation sociale des jeunes autour des enjeux et défis majeurs notamment la promotion de la paix et des valeurs citoyennes, la réconciliation nationale, les changements climatiques, le fléau du VIH /SIDA, les élections démocratiques et pacifiques, la motivation des jeunes à s’intéresser au secteur agricole et culturel.



C’est dans cette perspective que nous avons lancé dès avril 2009, le Festival Socio-Culturel de la jeunesse(FESCUJ) qui a mobilisé les jeunes talents dans plusieurs filières culturelles sur le thème de la paix et de la réconciliation nationale et qui a mobilisé essentiellement les jeunes élèves des lycées et collèges du pays.



Pour nous ce festival à caractère national mérite d’être valorisé parce qu’il s’offre davantage comme un cadre d’intégration et de brassage culturel et promotion des talents des jeunes.



Ainsi nous sommes-nous engagés sur le chantier de la mobilisation de la jeunesse vers l’entrepreneuriat agricole en organisation dès Mars 2009, une journée nationale de réflexion des jeunes sur l’entrepreneuriat agricole. Les résultats et recommandations de cet atelier nous ont permis entre autres de mettre quelques mois après (juillet 2010) en place le réseau des jeunes producteurs et professionnelles Agricoles ( REJEPPAT) avec l’appui des ministères de la jeunesse et de l’Agriculture.



Ce réseau est aujourd’hui membre de la coordination Togolaise des organisations Paysannes, siégeant au Conseil d’Administration au titre de représentant du collège des jeunes. Les initiatives et actions de cette faîtière sont saluées par des organisations internationales de référence du domaine et les acteurs du secteur agricole.



Egalement face à l’enjeu que représentait la tenue des élections présidentielles de 2010, le CNJ s’est engagé à travers son programme PACO, paix-Action et coexistence pacifique à réaliser des activités de sensibilisation et de formation dans les préfectures. Ce qui lui a permis de toucher 150000 jeunes élèves, étudiants et autres.



Suivant les recommandations des Nations Unies sur les changements climatiques, le CNJ a en 2008 -2009 organisé plusieurs rencontres de masse dans les chefs lieux des régions pour sensibiliser les jeunes sur les effets des changements climatiques et les actions et comportements idoines à adopter pour atténuer ces effets et assurer une bonne gestion de l’environnement. Sur ce chantier, des associations des jeunes, telles Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE), une ONG membre du CNJ, s’emploient avec détermination.

Dans le souci de contribuer à la promotion de la vie, le CNJ a mis en place juillet 2011, un projet de mobilisation des jeunes pour un acte humanitaire capital, le don de sang pour sauver les vies avec à la clé d’amener les jeunes à connaitre leur statut sérologique au VIH/SIDA. Cette initiative a été relayée par des associations membres ; ce qui a donné un effet multiplicateur de résultat à ce projet.



Nous avons également organisé plusieurs ateliers de formations des jeunes leaders et des enseignants sur l’éducation à la citoyenneté des jeunes, la gouvernance locale et la compréhension et la participation des jeunes aux politiques publiques.



Toutes ces actions n’ont été possibles que grâce à l’appui du gouvernement en particulier notre ministère de tutelle et des appuis des partenaires tels l’Organisation Internationale d la Francophonie ( OIF), le Fonds des Nations Unies pour la Population et le Développement ( UNFPA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)…



Il faut noter également qu’au plan sous régional et continental, le CNJ du Togo a un lien de coopération étroite avec ses pairs du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali pour ne citer que ceux-là et le CNJ-Togo est membre de droit de l‘Union Panafricaine de la Jeunesse (UPJ) et à travers l’UPJ le CNJ Togo est membre du cadre de coopération Europe-Afrique pour la jeunesse.



A tout cela, s’ajoute la participation des membres à plusieurs ateliers et séminaires organisés par les Ministères sur divers thématiques et les partenaires au développement et les ONG.



Au plan international, le CNJ a été présent dans plusieurs (une quarantaine) foras et rencontres en Afrique, en Europe et en Amérique. Ces rencontres internationales sont initiées généralement par les Nations Unies, l’Union Africaine, les faitières internationales spécialisées, etc.



Quels sont les projets phares réalisés au concours de votre mandat ?



Thierry LAKOUGNON : Parlé des projets phares, c’est estimer qu’un projet réalisé avait plus d’importance qu’un autre. Je retiens simplement que l’importance véritablement accordé aujourd’hui à la question de la Jeunesse et à l’emploi des jeunes montre que nous étions en phase avec les plus hautes autorités quand nous avions lancé le plaidoyer sur le sujet de l’encrage de l’emploi des jeunes et de l’organisation de forum national de la jeunesse.



Il me plait d’indiquer également des événements importants que nous avons accueilli : le forum de la jeunesse de la CEDEAO que nous avons proposé et obtenu avec le soutien du gouvernement, l’organisation en mars 2013 du forum régional de la jeunesse initiée par l’organisation Islamique pour l’éducation, la science et la culture en partenariat avec sa représentation nationale.



Je tiens aussi à relever le partenariat dynamique fructueux que nous avons actuellement avec la fondation Hanns Seidel dont l’accompagnement nous a permis de réaliser d’importantes activités notamment de promotion de l’éducation à la citoyenneté des jeunes et à la formation civique ainsi que sur le renforcement des capacités managériales des jeunes entrepreneurs dans les cinq régions économiques du pays.



Avez-vous rencontré des difficultés durant votre mandat ?



Thierry LAKOUGNON : Dans toute entreprise humaine, il ya des difficultés à surmonter. En ce qui nous concerne, la faible appropriation du concept et du cadre que représente le CNJ aussi bien par les jeunes que par les différents acteurs n’a pas facilité notre action.



A cela s’ajoute malheureusement un lynchage de certains médias à notre installation en 2008, ces journaux qui avaient vite fait de comparer la structure à un mouvement partisan du simple fait que la mise en place du CNJ ait été suscitée par le gouvernement. Ce qui n’est pas vrai mais cela a laissé une perception erronée sur l’action du CNJ dans l’opinion publique. La faible organisation des associations de jeunes membres a eu un impact négatif sur l’action du CNJ qui au demeurant a aussi manqué d’encadrement technique efficace et de ressources financières pour mettre en œuvre les initiatives.



A toutes ces difficultés, nous avons répondu par le courage et l’esprit de sacrifice pour progressivement remonter la pente et montrer que le CNJ bien qu’étant aussi un des organes de mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de jeunesse, est une organisation autonome dans son organisation, sa gestion et son fonctionnement. Ce qui lui préserve son crédit d’organisation non partisane.

Le processus de renouvellement des membres du Bureau Exécutif a déjà commencé. Où en sommes-nous ?



Thierry LAKOUGNON : En effet, les bureaux actuels des préfectures, arrondissements, régions et bureau national sont arrivés au terme de leurs mandats respectifs et nécessitent d’être renouvelés.



Après le congrès extraordinaire des 20 et 21 décembre 2012 consacré à la réforme des statuts et règlement intérieur, nous avons ouvert le processus par l’enregistrement des associations à partir du 29 Avril 2013 et avons procédé à la mise en place de la commission nationale de renouvellement (CNR) chargé de planifier et de superviser les opérations de vote sur l’ensemble du territoire national.



Nous avons fait ce choix pour assurer la transparence et la crédibilité à ce processus ; sinon nos textes fondamentaux ne nous l’exigent pas. Cette commission est composée de représentants d’associations membres et non membres notamment la Fédération des Associations et Clubs UNESCO, la Jeune Chambre Internationale, Kultur Fans et de représentants du bureau national sortant non éligibles.



Du 29 novembre au 14 décembre 2013, la commission a organisé dans 31 préfectures et les cinq arrondissements de Lomé des élections qui ont permis de mettre en place de nouveaux bureaux.



L’étape décisive sera marquée par l’organisation du congrès ordinaire qui se tient ce 20 Janvier 2014 à Notsè à l’hôtel le Berceau sur décision unanime du Bureau exécutif national dans l’optique de rapprocher l’assemblée générale aux acteurs partenaires intéressés pour suivre avec nous les travaux.



Alors à quand la démission de votre bureau ?



Thierry LAKOUGNON : Le bureau exécutif national sortant rendra sa démission lors des travaux du congrès après avoir présenté aux congressistes son bilan.



Les bruits courent depuis des semaines que vous voulez imposer des candidats. Qu’en est- il exactement ?



Thierry LAKOUGNON : (Rires) je tiens à rappeler qu’ on accède aux organes d’animation et de direction du CNJ que par élection. N’est membre de Bureau à quelque niveau que ce soit que tout jeune candidat ayant obtenu la majorité des voix des électeurs au suffrage exprimé. Ceci dit, les élections au CNJ c’est de la base au sommet. On se fait élire d’abord à la base et au fur et à mesure qu’on monte notamment de la préfecture ou de l’arrondissement à la région, de la région au Bureau national, on perd le poste précédent.



Mais spécifiquement seuls les membres du comité national composé des présidents de conseils préfectoraux de jeunesse, des conseils d’arrondissement de jeunesse et des membres du Bureau Exécutif national sont éligibles et électeurs ; et c’est au sein du comité national que le bureau exécutif national est élu. Personne ne peut imposer de candidat si ce n’est seul le congrès. Voila qui est dit !



Qu’en’ est il de cette disposition du règlement qui stipule qu’il n’est pas possible au membre du Bureau Exécutif de se présenter sous la bannière de deux associations ?



Thierry LAKOUGNON : Il n’ya aucun article des statuts ou règlement intérieur qui dit cela. Mais ce qui est exigé, c’est qu’une association ne peut être représentée deux fois dans le comité national.



Que devient Monsieur Thierry Lakougnon après le CNJ ?



Thierry LAKOUGNON : Je me suis engagé aux côtés de mes pairs pour contribuer à l’action de développement de la jeunesse et au progrès du Togo, je me mettrai en tant que citoyen à la disposition de mon pays.



Mot de fin



Thierry LAKOUGNON : Mon mot de fin s’exprime en sentiments de gratitude à l’endroit du Président de la République dont la volonté politique a permis de créer cette plate forme dédiée à la jeunesse et pour son intérêt plusieurs fois renouvelé pour la dynamisation du mouvement associatif jeune dans notre pays. Gratitude au gouvernement et aux différents partenaires qui nous ont soutenus durant ces années. Gratitude à tous mes collègues et collaborateurs pour leur contribution à l’action collective.



C’est aussi le lieu pour moi de demander au gouvernement de continuer de manière plus forte à écouter la jeunesse et à l’accompagner dans ses initiatives.



Aux jeunes, je les invite à être pro actifs et très créateurs et innovateurs dans leurs actions pour prouver encore davantage qu’avec les jeunes un autre Togo est possible et il n’est vraiment possible que si nous faisons sienne cette exhortation de Nelson MANDELA « Aucun de nous s’il agit seul, ne peut atteindre le succès ». Merci encore une fois pour l’opportunité.



Propos recueillis par Mamifro Martin

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