par John F. May
John F. May est un démographe américain, professeur à l'université de Georgetown, à Washington.
Cette tribune est cosignée par Hans Groth, médecin, président du World Demographic & Ageing Forum, à St. Gallen, en Suisse. *
La population de l’Afrique sera au cœur des enjeux mondiaux de développement au 21e siècle. Les Africains au Sud du Sahara passeront de un milliard aujourd’hui à plus de deux milliards en 2050 et peut-être quatre milliards en 2100. Selon les Nations unies, ils représenteraient alors 36 pour cent de la population de la planète, au lieu de 13 pour cent en 2017.
La raison de cette évolution est la baisse rapide de la mortalité, surtout infantile et juvénile, bien que son niveau y soit encore trop élevé. En revanche, la fécondité (cinq enfants par femme en moyenne) ne fléchit que lentement. Étant donné que les Africains vivent plus longtemps et que la fécondité reste élevée, la population connaît une expansion sans précédent.
La répartition par âge de la population va changer aussi durant la transition démographique. En supposant que la baisse de fécondité soit plus rapide, les adultes actifs deviendront plus nombreux. Ces actifs auront moins de jeunes à charge et ils pourront mieux les préparer à la vie active. Moyennant l’accès à l’emploi rémunéré, ces actifs pourront aussi créer un surplus économique. C’est ce qu’on a appelé le dividende démographique, dont plusieurs pays, asiatiques entre autres, ont déjà bénéficié.... suite de l'article sur Jeune Afrique