Des avocats des personnes condamnées dans l’affaire de tueries des jeunes filles, ont rejeté ce mercredi, le verdict du procès tenu samedi et dimanche, affirmant qu’ils mèneront leurs "propres investigations".
Maîtres Zeus Ajavon et Jil-Benoît Afangbédji - conseils des accusés Idrissou Moumouni et Bruno Amah - étaient face aux professionnels des médias.
Les deux avocats ont surtout dénoncé des cas de torture sur certains notamment le principal accusé.
"L’accusation n’a pas réussi à me convaincre. Nous avons constaté après le procès, un gout d’insatisfaction profonde surtout en tant que défenseurs des droits de l’Homme. Ce procès est comme une symphonie inachevée (…)", a déclaré Me Zeus Ajavon.
Selon lui, la plupart des accusés ont été torturés : "Le médecin a dit dans son rapport que le principal Simliya Kpatcha lui a dit qu’il a été torturé, et que c’est à la suite des tortures qu’il a cité des noms".
"Nous nous allons continuer les investigations et nous verrons si par nos propres moyens, nous pouvons retrouver les coupables", a-t-il souligné.
Selon le verdict rendu public tôt dimanche : Simliya Kpatcha et Bruno Amah ont été condamnés à la perpétuité. Kpiki Sama Raphaël a écopé de 25 ans de peine de prison ferme. Idrissou Moumouni et le Pasteur Antonio Dos Anjos Monteiro de l’Eglise évangéliste du 7e jour ont été purement et simplement acquittés.
Le dossier remonte à novembre 2012 où dix présumés assassins avaient été arrêtés, suite à une série de meurtres sur des jeunes filles.
Au total 12 corps - pour la plupart de jeunes filles - mutilés avaient été découverts notamment à Agoè-Nyivé en quelques semaines.
Après plusieurs jours d’enquête, une commission mise en place a pu obtenir le portrait robot du présumé criminel.
La gendarmerie mettra finalement la main sur Kossi Kpatcha Simliya qui répondait parfaitement au descriptif du portrait robot. Devant des journalistes, le présumé tueur en série avait reconnu avoir assassiné une vingtaine de filles. Une perquisition effectuée à son domicile par la gendarmerie a permis de saisir 39 slips pour femmes dont certaines ensanglantés, un lot de perles et des soutiens-gorges, le tout emballé dans un grand foulard.
Kossi Kpatcha Simliya a ensuite cité Bruno Amah et Raphaël Sama Kpiki, Idrissou Moumouni et le Pasteur Antonio Dos Anjos Monteiro, ainsi que d’autres qui sont en fuite.