9 membres composent la nouvelle équipe dirigeante du conseil de l’Ordre national des pharmaciens du Togo désormais présidée par le Docteur KPETO Koundé Innocent pour les 4 prochaines années.
Le nouveau patron de ce Conseil de pharmaciens du Togo ainsi que sa suite ont officiellement pris leurs fonctions ce mardi, à la suite d’une cérémonie d’investiture qui s’est déroulée en présence des autorités en charge de la santé et des professionnels de l’activité pharmaceutique du Togo.
Ce nouveau comité directeur de l’Ordre des pharmaciens du Togo, avait été mis en place suite à une assemblée générale élective en date du 12 décembre 2013.
Il vient ainsi remplacer l’ancien bureau de cet Ordre précédemment dirigé par le
Docteur Sakariyaou TIDJANI et dont le mandat est arrivé à terme.
Quelques temps après son investiture, KPETO le président entrant de l’Ordre des pharmaciens du Togo, compte poursuivre la mission de veille du bon exercice de la profession de l’activité pharmaceutique, que son prédécesseur TIDJANI avait déjà entamé.
La lutte contre le trafic de faux médicaments et l’automédication constituent en plus de la défense du monopole pharmaceutique, entre autres défis que ce nouveau bureau se lance d’ores et déjà.
Beaucoup d’autres détails sont à retrouver avec le Dr KPETO à travers l’interview qui suit.
Dr KPETO, vous venez d’avoir la confiance de vos confrères pharmaciens qui vous ont porté à la tête du Conseil de l’Ordre national des pharmaciens du Togo. Quels sont les défis que vous pensez relever très rapidement pour la bonne marche de votre domaine et par ricochet, pour le bien-être des populations togolaises ?
Dr KPETO : Pour nous, les défis qui attendent le nouveau Conseil sont de divers ordres. La préoccupation majeure du Conseil de l’Ordre va consister à continuer à défendre pour l’intérêt des populations, le monopole pharmaceutique. Vous savez, la loi a décidé de ce monopole non pas pour donner un privilège quelconque à une frange de la population que sont les pharmaciens, mais plutôt dans l’intérêt de la population puisqu’il s’agit de la manipulation du médicament qui est actif sur la santé des populations, et il est important que cette denrée soit protégée. Notre rôle sera de veiller à ce que le médicament reste dans le circuit qui protège les populations contre la contrefaçon et tous les méfaits dus aux médicaments de mauvaise qualité qui circulent.
Entre autres priorités, nous souhaitons que soit revue notre loi portant création de l’Ordre des pharmaciens, pour lui permettre de nous adapter au mieux à notre organisation actuelle.
La profession de pharmaciens est plus représentée par les officinaux et nous souhaitons que cette frange de la profession soit mieux représentée au Conseil. Nous souhaitons également que le gouvernement nous accompagne en nous permettant de disposer des moyens d’appliquer surtout les décisions que nous prendrons. Le Conseil de l’Ordre a en son sein un conseil de discipline prescrit par la loi.
C’est une juridiction au sein de la profession qui juge les pharmaciens, mais les décisions qui y sont prises sont exécutées par le ministère de la santé et nous souhaitons qu’à ce niveau également, le département ministériel s’engage. Nous souhaitons aussi que soit améliorée l’inspection de la pharmacie, parce que c’est cette institution sise au ministère de la santé qui peut dénoncer tous les dysfonctionnements constatés au niveau des professionnels de l’activité pharmaceutique.
Il est constaté que certains pharmaciens au-delà des prérogatives que leur confère la loi régissant le secteur, s’illustrent dans la prescription de médicaments et de consultation des patients au sein de leurs officines de pharmacies, en lieu et place des médecins accrédités pour ce rôle. Qu’en dites-vous ?
Dr KPETO : Nous le disons, ça fait partie des dysfonctionnements mais en notre sein, il ne doit pas avoir de prescriptions ni de consultations dans une officine de pharmacie. Le rôle du pharmacien consiste à accueillir les patients et à leur dispenser des médicaments qui sont prescrits ; cette dispensation s’accompagne de conseils, et quand il y a lieu, le pharmacien devra orienter les patients qui viennent à lui vers des centres qui peuvent diagnostiquer un peu plus en profondeur la maladie. Le rôle du pharmacien, ce n’est donc que de promouvoir la santé à travers le Conseil et la dispensation des médicaments de qualité. Notre rôle, c’est de rendre disponibles permanemment les médicaments de qualité ainsi que les médicaments sûrs et dont les populations ne devraient jamais douter.
Ces pratiques de prescription de médicaments ou de consultation, constituent des cas marginaux. Nous travaillerons à extirper ces cas de nos rangs puisque cela est prohibé par la loi.
Les localités de l’intérieur du Togo sont victimes de l’inégale répartition des structures pharmaceutiques ; que pensez vous faire pour rapprocher davantage les populations de l’intérieur qui eux aussi ont le droit de recourir à vos services vous en tant que professionnels de l’activité pharmaceutique ?
Dr KPETO : Nous travaillerons à ce que de plus en plus les pharmaciens s’intéressent à l’intérieur du pays et nous nous engageons à encourager nos jeunes pharmaciens, à apporter les médicaments aux populations dans les lieux reculés du pays. C’est un engagement qui déjà commence à porter les fruits et nous allons continuer à travailler dans ce sens.
Que répondez-vous à ceux qui pensent que la faible représentativité des pharmacies est liée à la faiblesse des bénéfices relative à l’exercice de l’activité pharmaceutique à l’intérieur du pays ?
Dr KPETO : Pourmoi, ce n’est pas une raison ; nous avons des pharmaciens qui sont représentés à l’intérieur et qui s’en sortent très bien. Il s’agit surtout de déterminer les gens à apporter le médicament à ceux de l’intérieur.