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Togo-La marche en faveur de la démocratie et l’Etat de Droit: Quand UNIR défend ‘ ‘sa chose’’
Publié le jeudi 31 aout 2017  |  Fraternité


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Dodo Abalo
1er jour des trois journées de mobilisation populaire d`UNIR dans les rues de Lomé
Lomé, le 29 août 2017. 1er jour des trois journées de mobilisation populaire d`UNIR dans les rues de Lomé. Les principaux cadres de cette formation politique dont le PM KLASSOU, le PA Dramani ou encore Barry Moussa Barqué étaient de la partie. Cette mobilisation a suivi l’itinéraire Rond-point Tokoin Trésor, Rond-point de la Gendarmerie, Boulevard circulaire du 13 janvier, ancienne Primature, plage. Florence Yawa KOUIGAN, militante d`UNIR.


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Depuis le 19 août dernier, la situation sociopolitique est entrée dans une nouvelle phase avec la marche synchronisée réussie par le Parti National Panafricain (PNP) pour réclamer l’opérationnalisation des reformes. Une marche qui a dégénéré à Sokode et occasionné malheureusement des pertes en vies humaines et plusieurs dégâts matériels. Et depuis lors, la peur a semblé changer de camp. Le parti présidentiel est sorti de sa léthargie. Unir a mobilisé ses troupes dans les rues pour soutenir la démocratie et l’Etat de Droit dans le pays.

Presque disparu des débats à l’international, le Togo est désormais sous le feu des projecteurs. En la faveur des violences survenues, il y a quelques jours, à Sokode, le pays de Faure Gnassingbé fait le chou gras de l’actualité pompeusement relayée par les médias, tant nationaux qu’internationaux. Cette situation presque inattendue ébranle, plus que jamais, le pou voir de Lomé demeuré dans la posture de conquérant vis-à-vis d’une opposition souvent en manque de sensation et d’innovation et prévisible.

La réplique... Unir danse et s’apprécie !

A l’image d’un naufragé, les pontes du pouvoir n’ont de cesse multipliée les rencontres en vue de se relever. Avec l’intention de parvenir à retourner la tendance qui, aux yeux de l’opinion, semble pour l’heure à l’actif de l’opposition, actuellement sous les auspices de Tikpi Atchadam et son PNP. Pour ce faire, l’ingéniosité ne manque pas au laboratoire du parti Union pour la République (Unir). Les cadres du parti présidentiel réunis le jeudi 24 août dernier à Lomé aux fins de plancher sur l’évolution de la situation sont parvenus à une décision, celle de descendre dans les rues de la capitale les 29,30 et 31 août 2017. Ceci, pour « soutenir la démocratie et l’Etat de Droit » qui prévalent actuellement au Togo, mais aussi apporter leurs soutiens indéfectibles au Chef de l’Etat pour sa politique de modernisation du pays, d’ouverture et de réconciliation nationale. Mais qu’est-ce qui fait courir tant Faure Gnassingbé et ses f idèles serviteurs ? C’est la grande question à laquelle devra répondre l’équipe directoire du part i bleu turquoise. Qu’à cela ne tienne, tous les observateurs et analystes politiques s’accordent sur un malaise grand issant dans la maison bleue, visiblement mise-en mal par la tournure que prend l’actualité sociopolitique dans le pays. Mais en choisissant la même période au cours de laquelle l’opposition, réunies en bloc, a de nouveau appelé à une grande marche pacifique pour exiger la libération des manifestants arrêtés dont une partie a été jugée hier, cela en est, à ne point douter, un signe latent d’un pouvoir visiblement aux abois. Et pour cause. Cela paraît ridicule de constater qu’un parti au pouvoir qui se dit «serein» puisse décider de descendre dans les rues pour des arguments si plèbes. On a donc l’impression que Unir danse et s’apprécie en contre-pied de l’adage qu’aimait tant répéter son ancêtre feu Gnassingbe Eyadema. Une attitude qui paraît superflu aux yeux de l’opinion, si tant est que le parti présidentiel ne se reproche de rien ou n’a rien derrière la tête. Mais l’opposition a visiblement joué à la sagesse.

L’opposition reporte ses marches

Alors que l’on craignait des risques d’affrontements entre militants de l’opposition et ceux de l’opposition, Tikpi Atchadam et ses compagnons de lutte ont privilégié la voie de la sagesse. Le Cap 2015, le Groupe des 6 et le PNP, dans une démarche unitaire, ont décidé du report d’une semaine de leur manifestation. Ainsi, initialement prévues hier mardi 29 et aujourd’hui mercredi 30 août, elles auront finalement lieu les 6 et 7 septembre prochains. Ceci, «afin de répondre aux appels pressants de toutes les populations de l’intérieur à s’associer dès le premier jour aux manifestations... et surtout nous donner le temps d’une préparation plus conséquente», expliquent-ils dans leur communiqué conjoint. Et d’inviter ensuite la population togolaise, sur toute l’étendue du territoire national à «répondre massivement aux grandes marches» des mercredi et jeudi prochains aussi bien à Lomé que dans tous les Chefs-lieux de préfecture pour d ire : « 50 ans de règne RPT/ UNIR, ça suffit ! ». Tout en insistant surtout sur le caractère national, patriotique et pacifique de ces manifestions, le Cap 2015, le Groupe des 6 et le PNP demandent aux populations de répondre massivement à leur appel, munies de drapelets du Togo.

Unir, un contre tous...

Aujourd’hui, tout semble dire que le pouvoir est politiquement esseulé et joue désormais seul contre tous pour le reste de la lutte. Si l’accueil favorable du Comité d’Action pour le renouveau (CAR), le Nouvel engagement togolais (Net) et de moindre mesure le Bloc d’action pour le changement (Bac) n’a pas été trop surprenant, il n’en est pas le cas pour l’Union des forces du changement (Ufc). En effet, au travers d’un communiqué de la branche Jeunesse le parti de Gilchrist Olympio juge raisonnable les revendications portées par les trois entités de l’opposition que sont le retour à la Constitution de 1992 et le droit de vote à la diaspora. Par conséquent, elle en appelle au ralliement de la marche pacifique à laquelle appelle l’opposition. Une belle leçon d’objectivité dont a fait preuve le parti de Gilchrist Olympio, pourtant en alliance politique avec le pouvoir depuis 2010. Ce qui laisse entrevoir que pour l’une des rares fois, l’opposition togolaise se met en quarantaine et se ligue pour la cause nationale. Les Togolais, dans leur ensemble, veulent les réformes qui ne sont dirigées contre personne. Le faire, loin d’être un aveu pour le pouvoir, serait bien au contraire un pas de franchi par le Togo sur le plan démocratique.

Déjà, l’annulation du reste de la tournée de la Commission de réflexion sur les réformes politiques et institutionnelles pour argumente t-elle, « être suffisamment informée de l’aspiration profonde des Togolais et qu’il faille aller vite à l’essentiel », semble présager un début d’éveil de conscience du côté du pouvoir à être permanent au service du peuple. Pourvu que cela soit sincère.


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Marche du parti unir à Lomé
Publié le: 30/8/2017  | 


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