Depuis les manifestations du 19 août dernier, la ville de Sokodé est transformée en une base militaire. Les forces de défense armées jusqu’aux dents patrouillent de jour comme de nuit à bord des jeeps et des véhicules militaires. Cette manœuvre d’intimidation semble réussie. Les jeunes n’arrivant pas à supporter cette présence imminente des hommes en treillis, désertent la ville.
Actuellement c’est la psychose générale à Sokodé, la ville où deux personnes ont trouvé la mort lors des manifestations du 19 août dernier. Les militaires très armées ont assiégé la ville. Les patrouilles se multiplient. Difficile de passer dans un coin de la ville de Sokodé sans se trouver nez à nez avec une troupe de militaires. Leur présence devient insupportable.
Selon un correspondant (dans la Région Centrale) du confrère Liberté, pas plus tard que mardi, plusieurs quartiers de la ville (Kpangalam, Kwaworo et Tchawanda) ont été bouclés par des militaires puissamment armées, des polices et des gendarmes fouillant les maisons une à une à la recherche, dit-on, des armes et du matériel que les manifestant de la marche du 19 août auraient emporté lors de la destruction du commissariat central de Sokodé.
A la fin de cette énième opération de fouille, plusieurs jeunes ont été arrêtés. Des motos sans plaque d’immatriculation ont été saisies. Prises de peur, plusieurs jeunes ont décidé de fuir la ville.
En ces périodes de préparation de la Tabaski où les uns et les autres regagnent leur famille pour festoyer ensemble, c’est plutôt à une débandade qu’on assiste. La ville se vide de sa population sur les jeunes qui redoutent d’éventuelles arrestations.
Rappelons que mardi dernier, les personnes arrêtées lors des évènements du 19 août à Lomé, Sokodé, Anié, Kara ont été jugés. Certaines personnes ont été relâchées, d’autres ont encouru la peine de prison allant jusqu’à 5 ans maximum.