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Entretien exclusif avec le Président des FDR/Me Dodji Apévon : «La grande effervescence du peuple risque de dépasser celle de 90»
Publié le mardi 5 septembre 2017  |  Le Correcteur


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Congrès constitutif des FDR pour «recréer l’espoir politique chez les Togolais»
Lomé, le 26 novembre 2016. Bas-fond du collège ST Joseph. Me Paul Dodji Apévon est porté à la tête des FDR (Forces démocratiques pour la République) devant un public enthousiaste.


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Il partage avec le Président de l’ANC Jean-Pierre Fabre le destin de la fidélité dans la clairvoyance. Président des Forces Démocratiques pour la République (FDR) depuis bientôt une année, Me Paul Dodji Apévon fait partie des acteurs majeurs de la scène politique togolaise ces vingt (20) dernières années qui font de l’unicité d’actions de l’opposition leur crédo.

Malgré un week-end surchargé pour les préparatifs des manifestations des 06 et 07 septembre et ses obligations privées, le Président des FDR nous a réservé une partie de son agenda pour se prononcer sans langue de bois sur l’actualité brûlante de l’heure au Togo et un clin d’œil à la Cour Suprême du Kenya qui a invalidé l’élection présidentielle du 08 août.

Très soulagé qu’enfin les forces démocratiques parlent d’une seule et même voix, Me Apévon estime que le peuple togolais montre désormais qu’il détient seul la souveraineté. « Nous ne permettons plus jamais que notre chère patrie soit à la merci d’une minorité qui la considère comme sa propriété », déclare-t-il l’air agacé. Pour ce faire, il n’est pas question de baisser la garde jusqu’à ‘ « l’obtention totale des revendications ». En intégralité, l’entretien exclusif à la Rédaction du bihebdomadaire « Le Correcteur ».

Le Correcteur : Comment l’unicité d’actions de l’opposition a-t-elle a été aussi rapide ?

Me Paul Dodji APEVON : Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur l’actualité politique nationale de l’heure, marquée essentiellement par une vive tension liée à la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles. La tension s’est surtout aggravée par les violences enregistrées lors des manifestations pacifiques organisées le 19 août 2017 par le Parti National Panafricain (PNP) pour exiger les réformes démocratiques voulues par la majorité des Togolais et le vote des Togolais de la diaspora.

Je saisis l’occasion qui m’est offerte pour m’incliner à nouveau devant la mémoire des compatriotes qui ont perdu la vie lors de ces manifestations et renouveler mes vœux de prompte guérison à tous les blessés.

L’appel du PNP étant fondé sur des revendications légitimes, ceux qui y ont participé ont exercé leur droit républicain. C’est le lieu donc de saluer leur engagement pour la réalisation des réformes afin que le Togo notre, chère patrie, devienne un Etat réellement démocratique.

L’unité d’actions de l’opposition était et continue d’être une attente, voire une exigence des populations togolaises.

La grande effervescence qu’on constate aujourd’hui, et qui risque même de dépasser celle des années 90, est la conjugaison de plusieurs facteurs. Il y a d’abord l’exaspération et la frustration de toutes les couches sociales liées à la lancinante question des réformes toujours repoussée aux calendes grecques et à la mal gouvernance qui plonge une bonne partie des Togolais dans la précarité. Il y a ensuite les actions conjuguées des partis politiques et des organisations de la société civile qui ont contribué à l’éveil des consciences. Enfin, tous les partis politiques ont compris que les actions solitaires ont montré leur limite.


Quarante-quatre (44) localités pour ces manifestations. Comment vont les préparatifs ?

C’est sur insistance des populations de toutes les localités du pays que nous avons programmé d’organiser ces manifestations sur l’ensemble du territoire national. Les échos qui nous parviennent de toutes les préfectures montrent que la mobilisation est générale. Cela prouve à suffisance que nos populations sont fatiguées de la dictature érigée en règle d’or par ceux qui nous gouvernent. Cette mobilisation prouve surtout que les populations se réjouissent qu’enfin les partis d’opposition parlent d’une seule voix. Les équipes locales de coordination sont à pied d’œuvre.

Le ministre de la sécurité évoque le manque d’effectifs des forces de l’ordre pour la sécurité. Comment allez-vous procéder?

Comme je vous le disais plus haut, le problème des réformes est un problème national et toutes les préfectures se sentent concernées. A ce titre, on ne saurait refuser à l’une quelconque de s’exprimer. Le Gouvernement a la responsabilité de protéger tous les Togolais dans l’exercice de leur liberté constitutionnelle qui ne peut subir aucune entrave.

Du retour à la constitution de 92, le vote de la diaspora et l’amélioration du cadre électoral pour vos premières manifestations reportées des 30 et 31 août, vous manifestez cette semaine pour « 50 ans du régime RPT/UNIR ça suffit». Pourquoi changez-vous de mot d’ordre?

Le mot d’ordre des manifestations des 6 et 7 septembre reste le même : d’une part, exiger le retour à la constitution du 14 Octobre 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des Togolais de l’étranger ; et d’autre part, dénoncer la répression sauvage des manifestations pacifiques des 19 et 20 Août 2017 ayant fait des morts et de nombreux blessés, exiger qu’une enquête indépendante soit diligentée pour situer les responsabilités et traduire en justice les auteurs et commanditaires de ces violences, exiger la libération des personnes arrêtées, exiger l’arrêt immédiat des persécutions à l’encontre des militants et dirigeants du PNP, exiger l’arrêt immédiat des entraves à l’exercice du droit constitutionnel de manifestation.

Mais je rappelle que la finalité de notre lutte est de réaliser l’alternance au sommet de l’Etat car la grande majorité des Togolais ne supportent plus d’être gouvernée par le même système durant plus de 50 ans.

Quel commentaire faites-vous de la marche de UNIR du 29 août?

Nous avons l’habitude de ces genres de diversion. La situation que nous vivons aujourd’hui est si grave et si préoccupante que UNIR aurait pu nous épargner cette comédie. On ne peut véritablement comprendre pourquoi la majorité au pouvoir a organisé cette grande kermesse pour se soutenir et ce, avec l’argent du contribuable Togolais. « Un ministère qu’on soutient est un ministère qui tombe » disait Charles-Maurice de Talleyrand.

Jusque où iront vos mouvements?

Jusqu’à l’obtention totale de nos revendications. Nous ne permettrons plus jamais que notre chère patrie soit à la merci d’une minorité qui la considère comme sa propriété.

Quel regard portez-vous sur l’annulation de l’élection présidentielle par la cour suprême au Kenya ?

La Cour suprême du Kenya vient de donner à tout le continent africain une leçon d’indépendance et de crédibilité des institutions qui doivent réguler le fonctionnement de l’Etat.

En effet, la Cour suprême a jugé que l’élection ne s’est pas déroulée conformément à la constitution. Cette décision montre que, contrairement aux idées reçues, il y a encore en Afrique des hommes et des femmes qui ont le sens de l’honneur et de la justice. Tous ceux qui animent des institutions en Afrique doivent s’en inspirer.

Un message à l’endroit du gouvernement, du peuple et de l’opposition dans son ensemble ?

Jusqu’à la veille des manifestations du 19 Août, tous les caciques du pouvoir, hostiles aux réformes, raisonnaient comme si aucune mobilisation populaire n’était plus possible au Togo. C’est pourquoi ils tenaient des propos arrogants de nature à narguer l’opinion nationale et internationale, comme s’ils étaient en terrain définitivement conquis. Mais ils ont oublié que le peuple demeure le peuple et que c’est lui seul qui détient la souveraineté.

Nos dirigeants auraient dû nous faire l’économie du climat de tension actuelle que traverse le pays s’ils n’avaient pas pris le peuple comme un objet manipulable à souhait. Or, avec un peuple, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent être.

Il est encore temps qu’ils nous fassent éviter le pire en prenant la décision courageuse de changer de cap, c’est-à-dire en faisant entrer véritablement le Togo en démocratie par la réalisation des réformes indispensables à cet effet. Notre avenir en dépend.

En direction de nous tous qui aspirons au changement, je dirai tout simplement qu’il est grand temps pour nous aussi de contenir provisoirement nos intérêts partisans pour faire triompher les aspirations de notre peuple en détresse.

Et pour terminer, j’adresse mes félicitations à tous les Togolais de l’intérieur comme de la diaspora pour le courage et la détermination dont ils font preuve à l’heure actuelle et qui fait la fierté de nous tous. Quels que soient nos bords politiques, ethniques ou religieux, nous devons œuvrer pour laisser à la postérité un Togo débarrassé des frustrations actuelles, un Togo où la justice, la liberté et la démocratie triompheront, un Togo où régnera une vraie paix.


Entretien réalisé par Honoré ADONTUI/Source : Le Correcteur



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