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Togo: l’opposition quitte l’Assemblée et appelle à une "grande mobilisation"
Publié le jeudi 14 septembre 2017  |  AFP


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
Le parlement togolais entend plancher le 15 septembre sur le projet de loi portant réforme constitutionnelle
Lomé, le 13 septembre 2017. Siège du parlement togolais. Nouvelle suspension de la session extraordinaire de l`Assemblée nationale du Togo. Le parlement togolais entend plancher le 15 septembre 2017 sur le projet de loi portant réforme constitutionnelle.


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L'opposition togolaise a claqué la porte de
l'Assemblée nationale jeudi matin, regrettant que le projet de loi sur la
réforme constitutionnelle ne soit pas débattu, et a annulé son meeting
d'information prévu vendredi, préférant miser sur une forte mobilisation la
semaine prochaine.
"Nous ne sommes ni de coeur ni d'esprit à discuter d'autre chose que des
réformes constitutionnelles", a déclaré Patrick Lawson, vice-président de
l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), principal parti de
l'opposition, après que les députés de la coalition d'opposition aient quitté
la salle.
"S'ils nous rappellent (le gouvernement) pour l'ouverture d'une nouvelle
session extraordinaire pour discuter des réformes (constitutionnelles), nous
reviendrons tous", a-t-il ajouté.
L'ordre du jour de la session parlementaire portait sur un projet de loi
concernant les droits d'accès des étudiants ouest-africains dans les
universités togolaises, une mesure éloignée de la "préoccupation des Togolais
aujourd'hui", selon l'ANC.
La semaine dernière, un rassemblement populaire massif a envahi les rues de
la capitale de Lomé ainsi que d'autres villes du pays pour demander des
réformes constitutionnelles, notamment une limitation des mandats
présidentiels, un scrutin à deux tours et le départ du président Faure
Gnassingbé.
Le gouvernement avait alors annoncé qu'il soumettrait un projet de loi au
Parlement, mais l'Assemblée n'a pas souhaité le proposer à l'ordre du jour de
la session extraordinaire de cette semaine, assurant qu'il devait passer par
une Commission spécialisée avant sa consultation par les députés.
Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, la coalition
des partis d'opposition a accusé le régime en place de "s'enfermer dans un
entêtement et dans la diversion comme il en a l'habitude".
Cette coalition de 14 partis d'opposition espère retrouver l'engouement
populaire de la semaine dernière, lors de deux nouvelles marches, les 20 et 21
septembre.
En plus des projets de réforme, l'opposition demande désormais la démission
du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à
son père le général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné sans partage durant 38 ans.

- 'force majeure' -

La semaine dernière, le pouvoir avait tenté de jouer la carte de
l'apaisement en proposant un projet de loi actant la limitation des mandats
présidentiels et un scrutin à deux tours. Toutefois, ce projet de réforme
n'est pas rétroactif, ce qui permettrait à Faure Gnassingbé de se représenter
pour deux prochains scrutins.
Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition, a ainsi regretté sur RFI
(Radio France Internationale) que "la phrase en aucun cas, nul ne peut faire
plus de deux mandats+ (...) +ait+ été supprimée" du projet de loi et il a
renouvelé l'appel au départ du président togolais, héritier d'un "régime
cinquantenaire".
Mercredi, le gouvernement a de son côté, appelé les Togolais "au calme et à
la retenue" lors d'un point presse, déplorant une "escalade de la violence
physique et verbale sur fond d'appel quasiment à l'insurrection".
Le projet de réforme constitutionnelle réclamée par l'opposition sur la
limitation des mandats présidentiels depuis plus de dix ans, sera examiné dès
vendredi, avait assuré mercredi le président de l'Assemblée nationale
togolaise Dama Dramani, évoquant un cas de "force majeure".
La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) - dont Faure
Gnassingbé est le président en exercice - a de son côté invité pouvoir et
opposition togolais au dialogue.
Le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, s'est
rendu à Lomé où il a été reçu en audience par le président togolais, avant de
s'entretenir notamment avec les leaders de l'opposition et des dignitaires
religieux.
Le diplomate a appelé "l'opposition et le parti au pouvoir à continuer le
dialogue et à réaliser ces réformes, qui sont une aspiration profonde du
peuple".
"Le chef de l'Etat nous a écoutés et nous pensons qu'il a exprimé la
volonté ferme de parvenir à ces réformes", a ajouté M. de Souza.



ek-spb/thm

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