Comme à chaque augmentation du litre à la pompe, les réactions critiques ne se font pas attendre. Depuis jeudi, le super, le diesel, le pétrole lampant, le 2 temps et le butane est plus cher. Mesure critiquée par les associations de consommateurs, les syndicats et par les automobilistes.
Pour le ministre de la Planification, Mawussi Djossou Sémondji (photo), le gouvernement n’avait pas le choix compte tenu de l’évolution à la hausse des cours mondiaux et au gel depuis 2 ans du mécanisme automatique d’ajustement. En 2013, l’ardoise a été de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa pour le budget.
Republicoftogo.com : La hausse des prix des carburants était-elle inéluctable ?
Mawussi Djossou Sémondji : Avec l’augmentation des cours mondiaux, nous sommes contraints de procéder à des augmentations régulières. Mais pour préserver le pouvoir d’achat des Togolais, le gouvernement a décidé de repousser au maximum cette hausse. La dernière remonte à juillet 2011. Le mécanisme automatique d’ajustement a volontairement été gelé pendant 2 ans afin de protéger les populations les plus vulnérables. Le Togo est un importateur net. Cela signifie qu’il est totalement dépendant de la fluctuation des cours. A un moment donné, il n’y a pas d’autre solution que d’augmenter les prix.
Republicoftogo.com : Le gel du mécanisme automatique d’ajustement des prix représente-t-il un manque à gagner important pour l’Etat ?
Mawussi Djossou Sémondji : Pour vous donner une idée précise, en 2013, le gouvernement a débloqué plus de 40 milliards de Fcfa en subvention sur les produits pétroliers. C’est une perte considérable en recettes qui auraient pu servir à soutenir les plus défavorisés.
Or ces subventions n’ont pas profité aux populations qui en ont le plus besoin.
La majorité de a population n’utilise que le pétrole lampant en milieu rural, pas l’essence ou le gasoil. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son prix n’a pas augmenté cette fois.
Republicoftogo.com : Les institutions internationales encouragent le Togo à mettre fin à sa politique de subvention des carburants et à utiliser plutôt ces fonds pour des projets de développement.
Mawussi Djossou Sémondji : Le volume des subventions va baisser en 2014 ; ce qui implique qu’il faut trouver une solution pour combler le vide. Soyons clairs : on ne peut pas continuer à grever les finances publiques alors qu’il y a des secteurs sociaux prioritaires auxquels il faut apporter des solutions.