A travers une déclaration liminaire signée de son Secrétaire général Maxime Domegni, le SYNJIT (Syndicat national des journalistes indépendants du Togo) a vivement condamné ce 18 janvier 2014 les agressions dont viennent d’être victimes deux employés d’organes de presse au Togo. Le Syndicat réclame par ailleurs des sanctions exemplaires contre les auteurs de ces inconduites tout en appelant les journalistes togolais à la prudence dans l’exercice de leur métier.
« Le jeudi 16 janvier 2014, notre confère Kossi Themanou de "Focus Infos" a été violemment agressé par les agents de "l’Opération entonnoir". Selon le témoignage du confrère, il sonnait 14 heures quand il a constaté un attroupement vers le marché de Hanoukopé (à Lomé).
Il s’est alors arrêté, puis, muni d’un enregistreur et d’un appareil photo, il s’est dirigé vers une dame pour se renseigner. C’est alors qu’un gendarme l’interpella d’une voix menaçante. Malgré que le journaliste ait décliné son identité et lui ait montré son badge professionnel, le gendarme lui asséna un coup de crosse de son arme au flanc droit en lui répondant : "C’est ce que vous faites et vous nous montrez après dans la presse privée qu’on brutalise les gens". Puis trois autres de ses compagnons d’armes vont se ruer sur le journaliste pour lui asséner des coups de cordelettes. Notre confrère a été, par la suite, conduit dans les locaux de la Gendarmerie nationale (à Lomé) où son calvaire s’est poursuivi. Pendant près de deux heures, il a été sérieusement malmené avant d’être libéré, avec comme seule excuse de la hiérarchie que ces actes proviennent « d’éléments incontrôlés ».
La veille, le mercredi 15 janvier, un autre journaliste du nom d’Assiongbon Ayité, de la radio « Océan Fm », avait été arrêté sur un lieu de reportage dans la préfecture des Lacs (Sud-Togo), par les mêmes éléments de «l’Opération entonnoir» et conduit à la Gendarmerie nationale de Lomé. Il ne sera libéré que le soir, suite aux interventions du BE (Bureau exécutif) du SYNJIT.
Le Syndicat national des journalistes indépendants du Togo condamne fermement cette énième agression gratuite et entrave à l’exercice du travail de journaliste dans notre pays.
Le SYNJIT demande au Ministre en charge de la Sécurité et de la Protection Civile que les auteurs de ces actes barbares soient rapidement identifiés et sanctionnés en fonction de la gravité des actes posés. Le SYNJIT invite les responsables de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la Communication (HAAC) et du ministère en charge de la Communication à se saisir de ces affaires et de précédentes similaires, et à prendre toutes mesures utiles pour que les agresseurs de journalistes subissent la rigueur de la loi. Qu’elles veuillent prendre de pertinentes initiatives susceptibles de prévenir de tels actes et garantir des conditions sécurisées d’exercice du journalisme au Togo.
Le SYNJIT souhaite un prompt rétablissement aux confrères agressés, et invite enfin tous les journalistes à la vigilance et à la solidarité sur les lieux de reportages et partout ailleurs ».