Le peuple togolais est dans la rue pour demander la démission du Président Faure au pouvoir depuis 13 ans à la suite de son père qui régna 38 ans ! La plupart des pays africains sont confrontés à la même difficulté : la confiscation du pouvoir par un homme, une famille, un clan, «ad vitam aeternam». Ce fut le cas du Burkina Faso avec Blaise Compaoré, de la Gambie avec Yahya Jammeh, de l’Angola avec José Eduardo Dos Santos, de la Centrafrique avec Jean-Bedel Bokassa, de l’Égypte avec Hosni Moubarak ...
C’est encore aujourd’hui le cas de l’Algérie avec Abdelaziz Bouteflika, du Congo Brazzaville avec Denis Sassou Nguesso, de la RDC avec Joseph Kabila, de l’Ouganda avec Yoweri Museveni, du Burundi avec Pierre Nkurunziza, du Zimbabwe avec Robert Mugabe, du Cameroun avec Paul Biya, du Gabon avec la famille Bongo…
La liste est interminable.
La Communauté internationale a sa part de responsabilité dans cette "glaciation politique" de l’Afrique. Elle privilégie toujours ce que l’on appelle pudiquement « la stabilité politique » plus propice au développement du " business" qu'aux alternances démocratiques. Cela l’amène encore régulièrement, de nos jours, à valider des scrutins truqués, par l’intermédiaire de ses observateurs internationaux corrompus. Elle touche au ridicule lorsqu’elle est contredite par les instances de contrôle interne du pays concerné comme récemment au Kenya. Mais cela ne l'empêche pas de continuer à soutenir des régimes insoutenables, y compris en leur livrant des armes dont ils se servent pour asservir encore davantage leurs peuples.
Le Togo est un cas d’école dans la mesure où la famille Eyadema « règne » sur le pays depuis plus de 50 ans, le fils Faure Gnassingbé ayant succédé au père Gnassingbé Eyadema décédé dans l’exercice de son 7ème mandat présidentiel. Les élections n’étant jamais « sincères », seule la rue peut mettre fin à cette « main mise » sur un pays. La bataille est enclenchée avec pour objectif de chasser Faure Gnassingbé du pouvoir mais l’issue peut sembler incertaine, le régime et ses forces de répression étant solidement en place. Mais RIEN ni PERSONNE ne peut éternellement s'opposer à la volonté d'un peuple décidé à recouvrer sa LIBERTÉ.