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Dans le nord du Togo, la "vague rouge" se propage (REPORTAGE)
Publié le mercredi 27 septembre 2017  |  AFP


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
1er meeting géant du PNP dans la capitale togolaise
Lomé, le 02 juillet 2017. Stade de football d`Agoè. 1er meeting géant du PNP dans la capitale togolaise. Cette formation politique appelle à la fin de toutes formes d`injustice sociale et politique au Togo, et promet incessamment une "véritable procession de pacifistes" pour dénoncer et amener les Togolais à mettre fin à ces maux.


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Crise des réformes au Togo: COMMUNIQUÉ DE CVU-DIASPORA-TOGO
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Sokodé - Difficile d’imaginer que dans ces ruelles de terre rouge du nord du Togo, aux myriades de mosquées décrépites, où des enfants aux vêtements déchirés jouent avec des pneus usés, est née une contestation capable de faire trembler une dynastie familiale au pouvoir
depuis 50 ans.

Celui qui, dit-on, "empêche le pouvoir de dormir", a vu le jour à Kparatao
en 1967. Tikpi Atchadam, fils d’un agriculteur et d’une revendeuse de foufou,
a fait du chemin depuis son enfance dans cette bourgade reculée.
Inconnu du grand public il y a quelques semaines, l’ancien étudiant en
droit à l’origine des récentes manifestations populaires contre le président
Faure Gnassingbé, a arpenté le pays sans relâche depuis qu’il a fondé le Parti
national panafricain (PNP) en 2014. Il est aujourd’hui le nouveau visage de la
colère togolaise.

A Kparatao comme dans la ville voisine de Sokodé, la deuxième la plus
peuplée du pays, à majorité musulmane, la plupart des lampadaires ne
s’allument jamais faute de raccordement et le goudron ne dépasse pas la route
nationale qui relie le Togo au Burkina Faso.

La jeunesse locale désoeuvrée, peu éduquée, n’a guère que la terre à remuer
pour gagner son pain et la prière du vendredi pour rythmer ses semaines.
Manifester n’a jamais été une option. Du moins jusqu’à récemment.
L’opposant aux lunettes carrées soulève les foules avec ses discours
directs et enragés. Il ne se perd pas dans les revendications confuses qui ont
longtemps rendu l’opposition inaudible: il demande clairement le départ du
chef de l’Etat, qui a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma,
décédé en 2005 après avoir dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.

- ’Homme simple’ -

Les adolescents de son village natal assurent "très bien" connaître celui
qui pourtant cultive le mystère, et n’est plus apparu en public depuis des
semaines, affirmant craindre pour sa sécurité.
"C’est un homme simple", assure Mohammed, 18 ans, cultivateur à Kparatao.
"Lorsqu’il nous rend visite il ne va pas à l’hôtel, il dort dans une hutte en
terre battue".
"On était désespérés de la politique togolaise, les autres opposants sont
tous corrompus par le pouvoir, mais, lui, il refuse l’argent", ajoute le jeune
homme. "Ce qu’il dit, c’est réel. Il s’intéresse vraiment aux problèmes des
jeunes".
Atchadam a rebattu les cartes géopolitiques, dans un pays longtemps divisé
entre un Sud considéré comme le fief de l’opposition, historiquement menée par
Jean-Pierre Fabre, et un Nord aux populations souvent assimilées - à tort - à
l’ethnie kabye dont sont issus les Gnassingbé père et fils, et dominante au
sein de l’armée.

Depuis août, les manifestations de l’opposition ont pour la première fois
dépassé la capitale, traditionnel bastion contestataire, pour se propager à
Sokodé, Bafilo, Mango et Dapaong (nord), où des milliers de personnes
arboraient des chiffons et tee-shirts rouge, la couleur du PNP.
Les violents heurts qui ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre
ont fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés en un mois.
L’opposition dénonce une répression sanglante et des "expéditions
punitives" menées par l’armée dans les maisons, tandis que le gouvernement
accuse les manifestants d’avoir provoqué les violences et incendié des maisons
et des commerces.
A l’hôpital délabré de Sokodé, des journalistes de l’AFP ont rencontré sept
blessés graves opérés après les marches. Tous disent avoir essuyé des coups de
feu tirés "à bout portant" par des soldats. Le huitième, un garçon de 15 ans,
n’a pas survécu.

- ’Bérets rouges’ -

"Il faut voir les conditions dans lesquelles on soigne les gens: il n’y a
même pas de quoi faire une radio, tout est à l’abandon", dénonce l’un d’eux,
Saïbou Alassani, 50 ans, allongé dans les draps crasseux d’un lit en ferraille.
"Je n’avais jamais manifesté avant, mais la situation empire, tout
augmente, le savon est passé de 50 à 100 francs, les engrais, les semences...
On souffre trop", poursuit ce cultivateur.
De son côté, le gouvernement ne cesse de dénoncer les "appels à la haine"
et "l’extrémisme" supposés du PNP, dont le leader est parfois qualifié de
"musulman radical" dans les médias nationaux.

"On reçoit sans cesse des messages de propagande sur WhatsApp, comme quoi
Tikpi (Atchadam) est dangereux ou que si l’opposition arrive au pouvoir, ils
feront la chasse aux Kabye", raconte Faouzia. "Ils essaient de nous diviser
mais nous sommes tous Togolais, qu’on soit du Nord ou du Sud, on a les même
problèmes", confie cette "diplômée-chômeuse" de 26 ans.
L’armée a été massivement déployée en renfort dans le Nord en amont des
manifestations. Des "bérets rouges", une unité d’élite, continuent à
patrouiller et tiennent de nombreux postes de contrôles.
Dans le village d’Atchadam, "la peur règne" depuis que les soldats ont
débarqué le 19 septembre - veille des dernières manifestations - pour
"chercher des armes de guerre" en perquisitionnant dans les maisons... jusque
sous le lit du chef traditionnel.
"Certains étaient cagoulés, ils étaient très nerveux", raconte un notable
local, Agoro Wakilou. "On a cru qu’ils étaient venus nous tuer".

cl/spb/jh/jhd



Expression du rejet du régime cinquantenaire du Togo
Publié le: 7/9/2017  | 


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