Bien que l'agriculture occupe près de 70% de la population active en Afrique subsaharienne, moins de 3% du total des prêts octroyés par les banques commerciales sont en faveur du secteur agricole, a indiqué lundi à Lomé Lucile Imboua-Niava, représentante par intérim de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation (FAO) au Togo.
Mme Imboua-Niava s'est ainsi exprimée à l'ouverture d'un atelier régional de formation sur le financement de l'agriculture au profit des acteurs et parties prenantes de la chaînes de valeur agricoles en Afrique qui se tient à Lomé du 2 au 6 octobre.
Cette rencontre de cinq jours est organisée dans le cadre du mécanisme de soutien du programme multipartenaire de la FAO (FMM) qui promeut le développement des chaînes de valeurs inclusives à travers l'amélioration des capacités des parties prenantes nationales.
Pour la représentante de la FAO, le faible accès au financement constitue un principal obstacle que rencontrent les acteurs du secteur agricole dans leur ambition d'accroître leurs investissements pour augmenter la disponibilité des produits agro-alimentaire de qualité.
"L'accroissement de l'accès au financement dans les milieux ruraux nécessite la mise en œuvre d'approches adaptées, non seulement en terme de produits et services, mais aussi en terme de méthodologies de prêts, de gestion des risques et de circuits de distribution", a-t-elle relevé.
Elle a expliqué que c'est fort de ce constat général et conscient de la nécessité de faciliter la finance rurale inclusive, que le Togo a inscrit dans son nouveau Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN), en cours de finalisation, des mesures politiques et des actions prioritaires en faveur de la finance rurale.
Selon Mme Imboua-Niava, l'objectif de la présente session de formation est de donner aux parties prenantes du secteur de l'agro-alimentaire, des outils nécessaires pour fournir des services financiers adéquats et les aider à disposer d'éléments pertinents pour analyser et financer les propositions des agro-entreprises.
"Ainsi les différents modules de la formation qui seront développés permettront aux participants de comprendre les principes, les méthodologies, les outils et les autres ressources nécessaires pour concevoir et fournir des produits financiers agricoles de manière innovante, rentable et durable, d'illustrer les problèmes clés dans le développement des produits financiers agricoles qui peuvent concerner les secteurs public et privé et examiner les modèles de collaboration entre ces deux secteurs", a-t-elle conclu.
Les participants ciblés pour cet atelier sont des acteurs du secteur financier et des entrepreneurs agricoles venus des pays d'Afrique subsaharienne, notamment de Côte d'Ivoire, du Kenya, de Zambie, d'Ethiopie, du Ghana, du Mali, de l'Ouganda, du Mozambique, du Bénin, de RDC, du Cameroun, du Rwanda et du Togo.