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Referendum: pour l’Ua et la Cedeao, c’est oui !
Publié le mardi 10 octobre 2017  |  Focus Infos


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Emmanuel Atcha
Ouverture des travaux de la Consultation Afrique-Chine-USA pour la Paix au Togo
Lomé, le 27 juillet 2016. Hôtel Sarakawa. Pour la première fois, les travaux de la Consultation Afrique-Chine-Etats-Unis pour la Paix (une initiative du Centre Carter regroupant des diplomates et experts africains, chinois et américains autour des questions de paix et de sécurité) se tiennent en Afrique pour deux jours. Le lancement de ces discussions à Lomé a été présidé par Pr Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine du Togo. "La sécurité maritime et l’économie bleue dans le Golfe de Guinée" en prévision du Sommet extraordinaire sur la sécurité maritime de l’Union africaine (UA) à Lomé, à partir du 15 octobre 2016, et "La promotion de la paix dans le Sahel" sont les thèmes au menu de l`étape togolaise de cette Consultation. Mohamed Ibn Chambas (Représentant personnel du Secrétaire général des NU pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel), Jordan Ryan (Vice-président des programmes de paix/Centre Carter), de même que les diplomates Liu Yuxi (Chine), Christopher Sander (Allemagne) et David Gilmour (USA) ont assisté au lancement de ces travaux.


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Cela ne devrait pas plaire à l’opposition. Dans un communiqué rendu public mercredi, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) appellent le gouvernement à fixer une date pour l’organisation du référendum sur le projet de loi constitutionnelle. Une grosse pierre dans le jardin de l’opposition qui était encore dans la rue les 04 et 05 octobre derniers pour réclamer le retour à la Constitution de 1992 et le départ du Chef de l’Etat, Faure GNASSINGBE.


Après le Dr Ibn CHAMBAS, l’émissaire du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest qui a pris position dans la crise politique au Togo validant l’idée d’un référendum pour trancher l’épineuse question des réformes, c’est au tour de trois importantes organisations régionales et internationales de s’exprimer sur le sujet. Dans un communiqué conjoint, la CEDEAO, l’UA et l’UNOWAS déclarent suivre de près l’évolution de la situation sociopolitique togolaise.

Elles indiquent avoir pris acte en particulier de l’adoption du projet de loi constitutionnelle visant à modifier les articles pertinents de la Constitution togolaise. Et observer que c’est une étape importante pour mettre le Togo en conformité avec les normes démocratiques reflétant les meilleures pratiques en Afrique de l’Ouest. De fait, les trois institutions appellent le gouvernement à fixer une date pour l’organisation du référendum sur le projet de loi constitutionnelle. Elles encouragent l’opposition à saisir cette occasion pour faire avancer les réformes constitutionnelles et font appel à tous les acteurs politiques togolais pour poursuivre le dialogue sur cette question importante de manière pacifique, conformément aux aspirations légitimes du peuple togolais. « Elles demandent à tous les acteurs de faire preuve de retenue afin de préserver la paix et la cohésion dans le pays car le Togo est leur patrimoine commun » conclut le communiqué.



VOLEE DE BOIS VERT


Comme il fallait s’y attendre, cette sortie des trois organisations n’a pas du tout fait plaisir au collectif des 14 partis politiques de l’opposition qui manifestent depuis plusieurs semaines dans la rue. A l’instar d’Ibn CHAMBAS qualifié d’ »ennemi du peuple togolais » ou encore de « fossoyeur de la démocratie togolaise » au lendemain de sa déclaration, les signataires du communiqué ont pris une volée de bois vert à la diffusion de celui-ci. « De toutes façons, nous ne comptions pas sur cette communauté internationale qui est toujours venue à la rescousse du régime togolais lorsqu’il est en difficultés.

Le seul sur qui repose notre force, c’est le peuple » a réagi le leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean-Pierre FABRE. « Ces vendus n’ont pas encore compris que les temps ont changé et que le peuple a pris son destin en mains » déclare-t-on au Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi ATCHADAM. A la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), on parle de non évènement. Globalement, les mots qui revenaient souvent sont ceux de « complices du pouvoir ». Un leader de la coalition, qui a souhaité requérir l’anonymat, craignant que sa déclaration soit mal interprétée et lui valoir des attaques au sein de son propre camp, a confié avec un brin de lucidité que « la communauté internationale vient de nous lâcher complètement en validant l’idée du référendum. Il nous appartient maintenant, la tête froide, d’en tirer toutes les conclusions et de sortir de cette impasse dans laquelle nous nous sommes engouffrés avec notre exigence du retour à la Constitution de 1992 et notre rejet du projet gouvernemental. » Bien évidemment, du côté du gouvernement et de l’Union pour la République (UNIR), on se félicite de la déclaration des trois organisations qui viennent renforcer la position de la majorité « de recourir directement au peuple face à l’impossibilité d’un consensus pour réunir la majorité qualifiée au parlement et à la nécessité d’opérer les réformes ».


PAROLE AU PEUPLE :


En refusant d’associer ses voix à celles d’UNIR qui représentent 2/3 de l’Assemblée nationale pour réunir la majorité qualifiée des 4/5 requise afin de réviser la Constitution, l’opposition a fait un pari risqué. Comptant sur la mobilisation de la rue, soit pour renverser le régime soit pour obtenir le retour à la Constitution de 1992. Sans en avoir dans les deux cas, pour le moment, les moyens. De fait, pour constitutionnaliser la limitation du mandat présidentiel et l’élection du chef de l’Etat au scrutin uninominal à deux tours, deux réformes qui aujourd’hui sont acquises, le gouvernement n’a d’autres choix que de recourir au référendum comme l’y autorise la loi fondamentale.



Au surplus, il serait difficile pour l’opposition de convaincre la communauté internationale, qu’une réforme qui a pour objet de limiter le mandat du président de la République et de mettre en place un scrutin uninominal à deux tours pour l’élection de ce dernier qui plus est par référendum, voie la plus démocratique de l’expression populaire, est anti-démocratique et à rejeter.

Surtout dans un contexte où ailleurs, la tentation de remettre en cause ces acquis est forte ou carrément franchie. L’angle d’attaque d’une telle initiative ne serait pas une gageure, surtout pour la communauté internationale qui ne peut que l’encourager. Ou promouvoir l’idée d’un dialogue comme l’ont souhaité dans un communiqué le système des Nations Unies et les principales chancelleries occidentales au Togo, et l’a rappelé l’ambassadeur allemand Christoph SANDERS dans les jardins de sa représentation lors de la commémoration du Jour de l’Unité le 04 octobre, prônant par ailleurs la « sagesse des leaders dans les deux camps ». Le Président de la République, tout en maintenant la procédure référendaire pour réformer, peut saisir cette balle au bond et inviter la classe politique pour un dialogue, dont l’objet serait sa contribution au renforcement du texte adopté par une majorité des 2/3 au parlement.



DEAL ?


Et s’il y avait un deal entre le pouvoir et l’opposition sur la question des réformes ? Lomé bruisse de rumeurs de plus en plus persistantes à ce sujet. Selon elles, l’opposition même si elle continue officiellement à dénoncer l’organisation d’un référendum, y aurait officieusement marqué son accord. Son intérêt : obtenir comme elle le réclame depuis toujours, la limitation du mandat présidentiel et l’élection du président dans un scrutin uninominal à deux tours. Sans pour autant perdre la face ni se dédire vis-à-vis de ses militants dans son intransigeante revendication de l’application immédiate de ces dispositions si elles étaient adoptées, avec pour conséquence le départ du Chef de l’Etat.

Pour le pouvoir et surtout le président de la République, c’est la garantie en dépit des apparences et proclamations officielles des leaders de l’opposition, de terminer sans trop de heurts son mandat en 2020 (et plus s’il y a affinités) et de rentrer dans l’histoire comme celui qui aura réintroduit la symbolique limitation de mandat, en l’appliquant à lui-même. Démenti formel d’un ministre influent du gouvernement qui parle d’ « affabulation » ; « illustration de l’imagination de plus en plus fertile des Togolais » déclare-t-on du côté de CAP 2015 ou encore « hypothèse sortie tout droit d’un des laboratoires dont le pouvoir a le secret » assène-t-on au PNP. Sans pour autant faire taire les bruits qui courent, ni convaincre de son caractère. Le Chancelier allemand BISMARCK ne disait-il pas que « la politique est l’art du possible» ?
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