La récente hausse des prix des produits pétroliers continue de faire grincer les dents. Après les associations de défense des droits des consommateurs, des organisations syndicales et de défense des droits de l’homme, c’est le tour des partis politiques d’opposition dont le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) et la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) de monteau au créneau pour dénoncer la décision du gouvernement et exiger le retour aux prix initiaux.
Le CAR a qualifié la décision du gouvernement "d’inopinée" et l’a invité à revenir aux anciens prix en suspendant sa décision.
Pour la CDPA, l’augmentation des prix des produits pétroliers "n’est pas opportune au regard du contexte social difficile, le gouvernement n’ayant pas encore réussi à donner des réformes satisfaisantes et adéquates aux revendications légitimes exprimées par les travailleurs depuis plusieurs mois".
"Le gouvernement vient de montrer encore une fois, qu’il lui est difficile d’observer les principes élémentaires de bonne gouvernance qui recommandent que les partenaires sociaux du gouvernement soient consultés en amont et que tous les contours de la question soient envisagés avant qu’une décision d’une telle portée soit prise", souligne le communiqué.
Selon le ministre de la planification Kokou Djossou Sémodji, ces augmentations sont dus à la réduction de la subvention de l’Etat sur ces produits dans le budget de 2014, subvention qui malgré sa croissance au fil des années, "ne profite pas réellement aux populations vulnérables".
"Ces subventions en réalité ne bénéficient pas aux populations vulnérables, c’est pourquoi le gouvernement a décidé de les réduire pour faire face aux problèmes sociaux de plus en plus croissants ", avait souligné le ministre sur le plateau de la télévision nationale.
L’important pour le gouvernement actuellement est selon lui, de réduire les crises sociales que traversent les populations vulnérables du pays.
"Les Togolais n’utilisent en gros que le pétrole lampant c’est pourquoi son prix n’a pas changé ", a précisé Kokou Djossou Sémodji.
En rappel, les prix des produits pétroliers ont subi une nouvelle hausse à la pompe jeudi, suite à un communiqué conjoint des ministres du commerce, de l’économie et de l’énergie.
Ainsi, le prix du mélange deux temps est passé de 665 à 745 F.CFA/litre, le super sans plomb de 595 à 655 F.CFA/litre et le gasoil de 629 à 679 F.CFA/litre. Le prix du pétrole lampant n’a pas changé : 490 F.CFA/litre. Pour le gaz butane : 6.500 F.CFA pour la bombonne de 12, 5 kg et 3.520 F.CFA pour celle de 6 Kg.