Repousser les frontières de l’exclusion financière. C’est l’ambition du gouvernement qui a annoncé la création du Fonds national pour la finance inclusive (FNFI). Il sera officiellement lancé le 24 janvier prochain.
L’objectif est de parvenir, d’ici 5 ans, à créer des emplois, à stimuler les activités génératrices de revenus et à aider au développement des micro entreprises. Au Total, 2 millions de personnes pourraient en profiter directement au Togo.
Pour Prosper Houenou, le directeur général par intérim, le FNFI doit réaliser en 12 mois ce que les banques et les organismes de microcrédit n’ont pas pu faire en 5 ans. Les effets seront immédiats et visibles, assure-t-il.
Republicoftogo.com : Le projet est-il réaliste ?
Prosper Houenou : Le Fonds a pour ambition de contribuer à mettre fin à l’exclusion financière. A peine 20% de la population a accès à la micro finance. Il existe une large frange de la population, solvable, mais qui n’y a pas accès. Nous voulons, à travers cette initiative, mettre fin à ce gap qui constitue un frein au développement.
C’est la raison pour laquelle nous devons faire en sorte que le microcrédit bénéficie aux agriculteurs aux artisans aux jeunes porteurs de projets ; bref, tous ceux qui peuvent faire tourner et prospérer l’économie.
Republicoftogo.com : Pourquoi les institutions de microcrédit et les banques sont-elles si frileuses pour accorder des prêts, même modestes, aux populations rurales ?
Prosper Houenou : Pour accorder des financements à ce type de population, il faut disposer de ressources importantes ; ce qui n’est pas forcément le cas. L’absence d’un Fonds de garantie est également un frein sévère. Raison pour laquelle nous allons le mettre en place. Le dispositif sera complété par un Fonds de facilitation qui permettra aux banques de refinancer abondamment le secteur de la microfinance. Les banques ne pouvant pas être présentes en milieu rural.
Nous voulons aller encore plus loin en proposant la banque mobile et en accordant des crédits sans épargne préalable.
Republicoftogo.com : Peut-on s’attendre à des résultats rapides ?
Prosper Houenou : Si le FNFI est correctement mis en place, les effets seront visibles très rapidement. Le Fonds doit réaliser en 1 an ce que les banques n’ont pas pu faire en 5.