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Edem Kokou Tengue : Aux âmes bien nées…
Publié le lundi 23 octobre 2017  |  Diasporas News


© Autre presse par DR
Edem Kokou Tengue, Directeur général d’une importante société de transport maritime au Togo


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Il est, à 36 ans, le Directeur général d’une importante société de transport maritime au Togo. Il vient d’être retenu parmi 600 candidats pour faire partie des 20 Young Leaders désignés par la fondation AfricaFrance. À la découverte d’Edem Kokou Tengue, un jeune leader dont on entendra parler dans les années à venir.

Si on lui avait dit qu’il ferait carrière dans le transport maritime, Edem Kokou aurait ri au nez de celui qui tenait de tels propos. C’est que, après une très bonne scolarité et un beau cursus, il se destinait à devenir banquier.


«Je suis arrivé dans le maritime comme un cheveu sur la soupe. Au moment où je cherchais à entrer dans le secteur bancaire, des amis m’ont informé de ce que Maersk Line recrutait. J’avais 22 ans. Leur discours m’a plu et mon profil leur a plu aussi », dit-il. Ce n’était donc pas un choix délibéré pour celui qui se plait aujourd’hui dans le transport maritime qu’il qualifie de secteur très dynamique. « C’est la colonne vertébrale de l’économie mondiale. Près de 90% des échanges commerciaux mondiaux se font par voie maritime. Et je dois vous dire que je me plais beaucoup dans le secteur », renchérit-il.


Mais il a beau être le DG d’une grosse entreprise, Edem Kokou n’oublie pas ses valeurs humaines. Par exemple, diriger des personnes beaucoup plus âgées que lui ne lui pose aucun problème, surtout dans une Afrique pleine de préjugés. «Il faut respecter tout le monde, du planton jusqu’aux directeurs ; si vous respectez vos collaborateurs, avec un leadership transparent, et si vos qualités de gérant et votre vision de manager sont reconnues, les collaborateurs ne regardent pas votre âge. Ils vous suivent parce qu’ils vous font confiance.» En termes de management, le dirigeant estime que l’Afrique doit se développer en accentuant les échanges avec le monde entier, en construisant de nouvelles infrastructure, mais son vrai crédo, c’est que les Africains ne commercent pas entre eux. Ce qui fait des parts de marchés considérables qui sont perdues. Et des emplois non créés.



«Il faut changer de paradigme. Le modèle éthiopien doit nous inspirer. Ils ont réussi à faire importer les technologies de leurs partenaires chez eux afin de former des nationaux. Ce qui fait des compétences et des emplois pour les Éthiopiens. Il faut interconnecter les économies africaines. » Mais il avoue avoir du mal à comprendre que l’Afrique reste une des régions du monde où il faut des visas pour se rendre d’un pays africain à un autre pays africain. Encore une des contradictions de ce continent.
Les compétences d’Edem Kokou ont traversé les frontières de son pays.

En effet, pour le Togolais, a été retenu parmi les 20 Young Leaders africains choisis sur les 600 candidatures enregistrées (candidatures venues de 43 pays africains). Cet honneur a été fait à l’homme et à son pays dans le cadre de la première édition de cette initiative soutenue par l’AFD (Alliance Française de Développement). C’est à ce titre qu’il était un des intervenants aux Rencontres Africa organisées au début du mois à Abidjan.


Le jeune leader a tapé dans l’œil des ‟grands” du monde économique. Mais il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Avec des amis, il est en train de mettre en place la création d’une société d’apporteurs d’affaires auprès du marché financier régional de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) et dont il est à la fois cofondateur et associé-gérant. «Au-delà de mes responsabilités chez MAERSK, mon projet c’est de faire participer les épargnants africains à la croissance des entreprises africaines et au financement des Etats.

L’Afrique a un taux de bancarisation les plus faibles au monde. Nous voulons utiliser la connectivité pour créer des distributeurs automatiques de billets même là où il n’y a pas d’agence bancaire. Nous allons commencer par le Togo puis l’étendre à l’Afrique. Nous nous sommes inspirés de ce que nous avons vu chez des opérateurs de téléphonie mobile en France pour développer notre structure. En termes de payement mobile par exemple, je pense qu’il y a une autre approche de collecte des épargnes en Afrique qui peut être explorée et exploitée avec toute la technologie disponible », a-t-il poursuivi.



Des idées, Edem Kokou en a plein la tête. Des rêves aussi. Lui qui croit en un vrai développement de l’Afrique rêve de voir une Afrique d’entrepreneurs. Il rêve d’hommes et de femmes qui n’auront pas peur de créer des PME, d’avoir de grands projets de développement. Si tout le monde estime que l’Afrique est le continent de l’avenir, il serait idoine que cet avenir soit impacté par les Africains eux-mêmes en priorité. Simple logique entrepreneuriale !

Malick Daho

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