Faure Gnassingbé, président de l’Union pour la République (UNIR), sait bien remercier les électeurs togolais qui ont permis à son parti d’avoir 62 députés à l’Assemblée. Le meilleur cadeau qu’il leur a fait, c’est d’augmenter les prix des produits pétroliers. Une générosité qui a pour corollaire la hausse des prix de première nécessité. Et pendant que la majorité tire le diable par la queue, la minorité coachée par Faure Gnassingbé lui-même se la coule douce et s’illustre dans les dépenses folles.
Six mois après la fameuse victoire de l’UNIR aux élections législatives du 25 juillet, Faure Gnassingbé vient d’offrir à tous les Togolais un « joli cadeau » : l’augmentation des prix du carburant. Officiellement, aucune raison n’est avancée pour justifier la hausse de ces prix. C’est dans la nuit profonde, quand certains étaient dans les bras de Morphée alors que d’autres peinent à trouver le sommeil à cause des effets de la canicule, que la décision, telle une action de maraudeurs, est tombée. Les prix sont fixés comme suit : essence super sans plomb : 655 F, pétrole lampant : 490 F, gas-oil : 679 F, mélange 2 temps : 745 F, gaz butane 12,5kg 6 500 F, gaz butane 6kg 3 120 F. Un coup de poignard dans le dos des Togolais déjà fouettés par le phénomène de vie chère. Mais comme d’habitude, il n’y a eu aucune réaction. Les Togolais ont encaissé cette hausse tout en boudant intérieurement. « On ne peut rien faire pour eux s’ils ne revendiquent rien », avait dit en 2005 le premier Premier ministre de Faure Gnassingbé, Edem Kodjo, lors de la présentation du bilan de ses 100 jours passés au premier ministère.
Bientôt, les tribuns du statu quo monteront au créneau pour soutenir que ce sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) qui ont demandé de ne plus subventionner les produits pétroliers. Dans ce cas, pourquoi ne pas instaurer la transparence dans l’importation et la structure des prix de ces produits pétroliers ? Les faux frais ne sont-ils pas à l’origine de cette situation ? En attendant des approches de solutions à ces préoccupations soulevées, pourquoi Faure Gnassingbé et son gouvernement ne peuvent-ils pas revoir leur train de vie pour continuer à subventionner tout ou une partie des produits pétroliers ?
Dans les pays normaux confrontés à des difficultés financières, c’est Monsieur et Madame tout le monde qui serre la ceinture. Les premiers responsables de l’Etat indiquent la voie à suivre en revoyant leur train de vie. Au Ghana par exemple, les salaires du Président John Mahama, de ses ministres et des personnes nommées ont enregistré une diminution de 10%. Des mesures contenues dans le budget 2014 et l’argent issu de ces réductions sera utilisé dans le secteur de la santé. Toujours chez nos voisins de l’Ouest, le président a ordonné que des compteurs électriques prépayés soient installés dans les résidences officielles de tous les ministres de son gouvernement ainsi que des officiels de la Présidence. Le budget de l’année 2014 a pris en compte cette innovation qui s’est étendue à d’autres structures. N’oublions pas aussi que la présidente du Malawi, Joyce Banda, avait décidé de vendre l’avion présidentiel afin de venir en aide aux plus pauvres. Ce qui fut fait depuis septembre dernier et l’acquéreur est Bohnox enterprise, une firme basée dans les îles Vierges. « Il s’agit d’une décision collective du gouvernement pour que le produit de la vente de l’avion soit utilisé à l’achat de maïs sur le marché local et aussi à la culture de légumes », avait expliqué un porte-parole. Depuis, la présidente Joyce Banda prend des vols commerciaux pour ses voyages à l’étranger. Des actes de grandeur qui prouvent à suffisance que ces dirigeants aiment leur peuple.
Au Togo cependant, Faure Gnassingbé et sa « minorité » continuent de mener un train de vie digne des princes du Golfe Persique et n’ont que faire de la misère ambiante qui sévit dans le pays. Il n’y a donc rien à espérer d’eux.
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