La position d’un ministre aura suffi pour envenimer les relations diplomatiques entre la Gambie et le Togo, deux Etats d’Afrique de l’Ouest que presque rien ne lie depuis la chute en décembre 2016 de Yahya Jammeh. Et les réactions de Lomé ne se font pas attendre.
En effet, les propos peu courtois tenus par Ousainou Darboe, ministre des affaires étrangères de la Gambie, dans un entretien accordé à l’agence Reuters ne souffrent d’aucune ambiguïté : « je pense que l’Union africaine et la Cedeao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Ndlr) devraient s’engager au Togo et convaincre le président de démissionner », a-t-il déclaré, suite à un appel à la démission de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, et réélu en 2015 pour un troisième mandat.
Même si Banjul semble revenir sur sa position, Lomé ne décolère pas, le message n’étant pas passé inaperçu. Au ministère des affaires étrangères et dans les autres services de l’Etat, on est vent debout pour dénoncer « des propos discourtois », une sorte d’ « ingérence ».
Dans un communiqué publié au soir du lundi 23 octobre, le ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine dit protester « avec force contre cette déclaration irresponsable et rejette cette injonction de son homologue de la Gambie ». Indigné, Robert Dussey de rappeler que le président togolais « est régulièrement élu, dans le respect des dispositions de la Constitution togolaise au cours d’élections reconnues transparentes, équitables et acceptables par la CEDEAO et l’ensemble de la communauté internationale ».
A la présidence de la république, l’on commente des déclarations qui « violent toutes les règles élémentaires de la diplomatie et de bienséances » existant entre les deux pays. « C’est une ingérence plus ou moins surprenante et nous sommes très étonnés de cette déclaration du ministre des affaires étrangères de la république sœur de Gambie », indique une source dans l’entourage de Faure Gnassingbé.... suite de l'article sur Autre presse