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Crise au Togo: inquiétude générale et appels au dialogue
Publié le mercredi 25 octobre 2017  |  AFP


© Autre presse par DR
Crise au Togo: un mort de plus à Sokodé, 16 manifestants condamnés à de la prison ferme


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Niamey, 25 oct 2017 (AFP) - La grave crise politique qui secoue le Togo depuis deux mois et a déjà fait au moins 16 morts, a suscité mercredi l’inquiétude générale et des appels au dialogue entre le pouvoir et l’opposition.

La France, ex-puissance coloniale au Togo, a appelé mercredi l’opposition et le gouvernement togolais à "un dialogue immédiat" pour aboutir à des réformes politiques, et a demandé à Lomé de respecter le droit de manifester.

"La France reste attentive à l’évolution de la situation au Togo. Nous sommes préoccupés par les rapports sur la présence d’hommes en civil aux côtés des forces de l’ordre, pouvant s’apparenter à des milices", a déclaré la
porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès Romatet-Espagne.

La veille, les Etats-Unis s’étaient déclarés "profondément inquiets par les niveaux élevés de violence et les restrictions de la liberté d’expression et de rassemblement au Togo".
"Le dialogue sans préalables" est "la seule solution pour sortir de l’impasse actuelle", a estimé Heather Nauert, porte-parole du Département
d’Etat.
L’inquiétude de Paris et Washington est partagée dans la région où le président ivoirien Alassane Ouattara a exhorté l’opposition et la présidence togolaise à ouvrir "des négociations".
"Ces négociations doivent aboutir aux modifications constitutionnelles qui ont été déjà engagées", a-t-il déclaré en marge d’une réunion mardi à Niamey de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Selon M. Ouattara, les cinq chefs d’Etats présents à la réunion, ont parlé de la situation au Togo, où l’opposition organise des manifestations pour demander le départ du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 et dont la famille dirige le Togo depuis un demi-siècle.
- Limiter les mandats présidentiels -

Les deux principaux points devant faire l’objet de modification sont "la limitation à deux mandats" présidentiels et une élection présidentielle à deux tours, a-t-il expliqué.
L’actuelle Constitution togolaise ne limite pas le nombre de mandats que peut effectuer le président, dont le choix se fait lors d’un scrutin à un seul tour.

Face à une importante contestation sociale, le gouvernement a établi un projet de modification constitutionnelle, qu’il a promis de soumettre au peuple par voie de référendum, mais l’opposition le rejette, car la limitation des mandats n’est pas rétroactive et permettrait à Faure Gnassingbe, élu en 2005, de se représenter en 2020, puis en 2025.

"Il est important qu’il y ait un climat de paix au Togo" et "nous condamnons la violence quelle que soit l’origine", a lancé le président ivoirien.
"Les manifestations doivent pouvoir se faire mais de manière pacifique", et les auteurs "de violences" seront "sanctionnés" par la Cédéao qui "n’hésitera pas à prendre les mesures rigoureuses", a averti M. Ouattara.
La coalition de l’opposition, qui regroupe 14 partis politiques, organise depuis août des marches contre le pouvoir pour demander une limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels.

Elle réclame aussi la démission du président Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.
Seize personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, ont été tuées en à peine deux mois, selon un bilan établi par l’AFP.
Les violences ont aussi fait quelque 200 blessés.



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